On me dit, lundi, que Heidegger est un grand philosophe. On me dit, mardi, que c’est Wittgenstein. On me dit, mercredi, que c’est Emmanuel Kant. Je ne sais plus quoi penser. Devant qui dois-je m’agenouiller ? Car moi, cela va sans dire, je ne suis qu’un pauvre petit étudiant qui ne comprend pas grand-chose à ce que de grands professeurs disent. Pourquoi donc ne disent-ils pas clairement lequel est grand ? Ce serait plus simple pour mon petit esprit. J’étudierais ce grand esprit et, avec un peu de chance, je grandirais un petit peu moi aussi.
Il y a pire encore. Wittgenstein était antisémite et anti-darwinien. Comment nos universités, grandes elles aussi bien sûr, peuvent-elles porter Wittgenstein aux nues, quand tout le monde dit que c'est mal d'être antisémite et anti-darwinien? Il y a encore pire ! Heidegger a eu de la sympathie pour les nazis et lui aussi on le porte aux nues? Vraiment, je suis perdu. Vers qui vais-je me tourner pour bien penser ? Pour penser correctement ?
L'autre jour, je suis allé dans un Starbuck pour revoir sérieusement mes notes de cours. Au début, ça n'a pas été facile. Il y avait beaucoup de jolies étudiantes, et je n'arrivais pas à me concentrer. Mais j'y suis finalement arrivé. Je suis arrivé à lire. C'est déjà quelque chose. Et puis, j'ai commencé à comprendre ce que je lisais. Miracle ! J'ai lu que Wittgenstein pensait que le monde irait encore plus mal après la Deuxième guerre mondiale que pendant. Que pour lui, tout allait de mal en pis. Alors là, vraiment j'ai sursauté. Qu'on soit antisémite, anti-darwinien, nazi, c'est très mal, mais c'est délicat, on ne peut pas faire grand-chose, comme avec Dieudonné. Tandis qu'être contre le progrès, c'est tellement incorrect que c'est intolérable. Je suis sorti du Starbuck en rage. Je n'avais même pas pu finir mon café. C'est tout dire !
En retournant à la salle de lecture, j'ai de nouveau vu de belles étudiantes et ça m'a distrait. Ne devraient-elles pas porter un voile ? On étudie peut-être mieux dans les universités musulmanes... Mais je m'égare. Une fois assis dans la salle de lecture, je me suis tout de même mis à penser. Ça ne m'arrive pas tous les jours. Et, pensant, j'ai de nouveau réfléchi à cette terrible hérésie qui consiste à ne plus croire au progrès. Je l'ai retournée dans tous les sens cette hérésie, je l'ai ruminée, remâchée et là, deuxième miracle, je me suis rendu compte que je philosophais. Le problème maintenant est que, comme Wittgenstein, je ne crois plus au progrès. Que vais-je devenir ?
Jan Marejko, 7 janvier 2014
Croire en Dieu veut dire comprendre la question du sens de la vie. Croire en Dieu veut dire voir que les faits du monde ne résolvent pas tout.
Il y a assurément de l’inexprimable. Celui-ci se montre, il est l’élément mystique.
WITTGENSTEIN
ma question du 8 janvier demeure sans réponse. assez inattendu de la part d’un auteur qui se présente comme un étudiant en philosophie, non ?
après Heidegger ! On veut s’en prendre à Wittgenstein !? Voilà c’est la police discursive qu’on veut imposer. C’est immonde …
Mais quel est le fils conducteur de toutes ces affirmations: la colère, les préjugés, la connaissance? Je me suis égarée je crois bien.
Wittgenstein antisémite ? Je vous serais reconnaissant de mentionner les sources qui vous conduisent à cette affirmation.
le progrès comme le travail du forgeron…..il faut être marteau pour apprécier l’enclume.
les formes modernes ……..réceptacle du moment à venir…
qui sera donc l’instigateur de ce qui façonnera notre avenir……
vous….! peut être!