Le jour de Noël, Qassim Illi, porte-parole du Conseil central islamique de Suisse (CCIS) apprend qu’il ne peut décoller de Zurich pour se rendre au Canada. Il y a peu, c’est un invité du CCIS qui était interdit d’entrée en Suisse. Mais en fait, qu’est-il interdit aux radicaux de Suisse de prêcher en Suisse ? Pas grand-chose…
Qassim Illi, bras droit de Nicolas Blancho et porte-parole du Conseil central islamique de Suisse (CCIS) a été interdit d’entrée au Canada. Il n’a pu en conséquence se rendre à Toronto pour un congrès islamique.
Les autorités ne sont pas tenues de donner les raisons de leur décision. Le site Poste de Veille suggère que c’est pour avoir exprimé sur sa page Facebook sa sympathie pour Al-Qaïda en Irak et en Syrie. Le site précise que Jamal Badawi, naturalisé canadien et fervent partisan des châtiments prescrits par la charia (lapidation, mutilations, fouet) sera aussi de la partie. Badawi est l’un des plus éminents membres des Frères musulman, cette confrérie de fanatiques dont les frères Ramadan ne cessent de faire l’éloge. Tariq Ramadan sera d’ailleurs lui aussi présent à Toronto.
Le 21 décembre, c’est le CCIS de Illi qui s’est vu refuser la venue d’un invité à son congrès annuel, le prédicateur égyptien Mohamed Salah. Ce fut le cas déjà de deux de ces prédicateurs d’outre-tombe, son confrère saoudien Mohammed Al-Arifi en2012 et l’Allemand converti PierreVogel en 2011.
Le discours des indésirables sont similaires. Mohamed Salah, partisan de la peine de mort pour les apostats, soucieux de préciser la manière de battre son épouse récalcitrante (pas trop fort), partisan de la guerre sainte. Al-Arifi (interdit en 2012) : adepte de la maltraitance des épouses récalcitrantes, admiratif devant le musulman qui peut « verser son sang, fracasser des crânes et déchiqueter des corps pour le bien d’Allah… ». Pierre Vogel entre autres explique comment battre sa femme selon les vœux d’Allah…
L’antisémitisme et la haine d’Israël s’expriment aussi fréquemment.
Que sait la police ?
Pourquoi la police fédérale interdit-elle tel prédicateur et pas tel autre, alors que les discours des uns et des autres contiennent souvent le même degré de misogynie et de violence? L’article de La Liberté (1) qui énumère les caractéristiques des invités du CCIS en 2012 montre sans ambiguïté que la plupart pourraient être interdits. Les autorités ont-elles les moyens de surveiller et de traduire les discours prononcés en arabe sur des TV du Moyen-Orient ? Rechercher les vidéos de ceux qui s’annoncent en Suisse serait le minimum requis.
En réalité, c’est souvent un média ou un site qui alertent la police fédérale à propos d’un prêcheur de haine. Cette année, c’est le gratuit alémanique 20 Minuten qui l’a fait.
Mais en fait, les radicaux installés en Suisse, qu’ont-ils interdiction de prêcher ? Les exemples ci-dessous montrent qu’ils peuvent avec une étonnante liberté tenir les mêmes discours que ces invités indésirables. Au nom tantôt de la liberté de religion, tantôt de la liberté d’expression, tantôt des deux.
Larbi Guesmi et les leurres de traduction
Une récente vidéo de Larbi Guesmi, parti rejoindre ses amis d’Ennahda en Tunisie après leur prise du pouvoir, est exemplaire à la fois du degré de radicalisme de certains réfugiés politiques et de la clémence de la justice. Pour le radicalisme, voir ici ses éructations de haine après un incendie fin novembre des locaux du parti islamiste au pouvoir à Gafsa (sud-ouest).
En Tunisie, sous Ben Ali, Guesmi combattait avec les Frères musulmans, ce qui lui a valu quelques ennuis. La Suisse l’a accueilli afin de lui éviter le sort qu’il promettait à ses ennemis. Suivent 20 ans de bain démocratique, qui n’empêchent pas une fidélité absolue au fascisme islamique. Il se découvre même un nouvel amour, les meurtres aveugles.
En septembre 2010, le quotidien 24 heures découvre cette poésie de Guesmi écrite en arabe sur un site d’opposition au régime tunisien : «Sellez les chevaux et préparez ce que vous pouvez de matériel, de convictions, puis n’oubliez pas, n’oubliez pas, n’oubliez pas les ceintures sacrées, les ceintures des respectables, la ceinture explosive pour les gens qui trahissent.»
Une polémique éclate. Le pieux musulman écrit aux médias que ses propos ont été rédigés dans un coup de colère et prétend qu'un sens figuré peut être décelé par «un lecteur arabophone bien intentionné.» Le procureur général du canton de Neuchâtel ouvre une instruction pour appel public au crime, une infraction poursuivie d'office. Guesmi écope d’une légère condamnation, une amende avec sursis et 300 francs de frais. Il recourt.
Devant l’instance supérieure, il se pose en défenseur des droits de l’homme (son activité islamiste en Tunisie !) et invoque, avec l’appui d’un interprète, une traduction malintentionnée. La présidente suit la défense et l’acquitte.
Enthousiasme et appel au meurtre pour Ennahda
Une année plus tard, début avril 2012, les Anonymous piratent des boîtes d’e-mails d’Ennahda et révèlent le contenu d’un message signé Guesmi. Il appelle la direction des Frères musulmans tunisiens à tuer les dissidents et à dénoncer le caractère anti-islamique des opposants. Le jugement de Neuchâtel commence à paraître un peu léger..
Que connaissait le Tribunal des antécédents de Guesmi? Sûrement pas grand-chose : les juges n’ont pas de saines lectures (par exemple mes livres). En 2006, le Frère musulman, déjà membre d’Ennahda, participe sur la Place fédérale à une manifestation contre les caricatures danoises. Il est un des imams d'un centre neuchâtelois. Il voudrait une loi "qui organise la liberté d'expression" et garantisse « le respect des dieux, des prophètes, des lieux saints ».
Nicolas Blancho intervient lui aussi sur la Place fédérale. Suisse converti à l’islam, il fréquente la mosquée d'Errahman à Bienne (NE).
Un journaliste de L’Hebdo pose cette question aux deux adversaires de la libre expression: "Qu'est-ce qui insulte le plus l'islam, une caricature du Prophète ou des attentats perpétrés au nom du Coran?" Guesmi finit par choisir les attentats. Blancho invoque un niveau de connaissance trop bas, finit par condamner l’attentat de Londres, mais pas celui des Twin Towers : « Cela devait se passer. En tout cas, ça a une raison d'être et cela a donné un résultat… »
On se tient la main dans la confrérie : en 2003, Larbi Guesmi fait partie du comité d’une association pro-palestinienne intitulée Droit pour tous. Anouar Gharbi, autre Tunisien, en est le président et comme la grande majorité de cette mouvance, il est étroitement lié au fondamentalisme islamiste. En mai 2008, il invite à une manifestation genevoise Azzam Tamimi, grand allié du Hamas («Je connais tous ses dirigeants, ce sont mes amis, je les aime. ») Tamimi harangue les foules avec des slogans haineux contre Israël et l’Occident. Il est partisan du terrorisme : « pour nous musulmans, le martyre n’est pas la fin de toute chose, mais le début des choses les plus merveilleuses». Les sionistes sont pour lui un « cancer du corps de l’humanité».
Tamimi ne sera pas interdit et côtoiera l’autre invité du jour, Hani Ramadan. Mais se gardera bien comme ils le font presque tous devant des journalistes, d’exprimer ses convictions les plus imbuvables.
Lors de la victoire des Frères musulmans en Tunisie, Anouar Gharbi ne ménagera pas sa peine pour aider ses amis. Mais pas au point de les rejoindre.
Fouettons, frappons, amputons, vive la charia!
Dans un reportage télévisé diffusé en avril 2010 par une chaîne suisse alémanique et reprise par la TV francophone RTS, Aziz Osmanoglu, musulman d’origine turque arrivé en Suisse à l’âge de 11 ans et secrétaire de la Communauté musulmane de Bâle, approuve les sanctions de la législation islamique, dont donner des coups de fouet, frapper les femmes « désobéissantes » et celles qui refusent des rapports sexuels avec leur mari. Il ne leur serre pas la main. Il souhaite vivement l’introduction de la charia en Suisse, et qualifie de « punition sensée » le fait de couper des mains.
Le procureur de Bâle ouvre une procédure pour incitation publique au crime et à la violence. Le président du tribunal estime que les déclarations sont effectivement « sans équivoque », mais cependant pas punissables, car protégées par la liberté d'opinion. L'accusé n'a en outre incité personne à mettre en pratique ce qu'il soutient.
La Cour acquitte l’islamiste. La procureure recourt : nouvel acquittement. Elle décide d’aller jusqu’au Tribunal fédéral. Celui-ci confirme. Il considère lui aussi qu’on ne peut pas dire que l’accusé a « incité directement quelqu’un à agir ».
Le même reportage révèle le contenu d’un prêche prononcé en arabe lors de la prière du vendredi dans une mosquée de Bâle. L’imam y affirme que «pour Allah, les non-musulmans valent moins que les animaux» (référence à un verset du Coran). Une polémique éclate durant laquelle l’imam conteste, la bien-pensance relativise et la journaliste Karine Bauer devient parfois l’accusée. L’imam n’est pas inquiété.
Autre exemple : fin 2009 à Fribourg, un religieux, appelle ses fidèles à prier pour les terroristes d’Afghanistan et de Tchétchénie. Le juge prononce un non-lieu, reconnaissant tout de même que les déclarations « permettent de soupçonner un certain appel à la violence » et sont « politiquement incorrectes » !
Une violence ahurissante… mais pas punissable
Le 27 avril 2011, le Mouvement suisse contre l’islamisation (MOSCI) dénonce la présence sur le site du Centre islamique de Lausanne d’un texte en arabe qui promeut d’étranges pratiques. Ce centre est bien connu et son imam invite volontiers les politiques à venir dans sa mosquée constater la douceur de sa vision.
Extraits:
«Il est un devoir du parent du petit garçon et de la petite fille qui ont atteint l’âge de discernement de leur ordonner de faire la prière et de leur apprendre comment la faire à 7 ans. Il les bat à 10 ans s’ils la délaissent, comme s’ils délaissent le jeûne si leur santé permet le jeûne. (…)»
«Et il est un devoir des responsables de tuer celui qui délaisse la prière par paresse. Ils le tuent s’il ne se repentit.»
«Aussi ceux qui font le Jihad, qui partent à la guerre sainte pour attaquer les mécréants, ils n’ont pas de salaire chez le calife, chez l’imam, mais ils partent pour la récompense de Dieu, ils partent pour combattre les mécréants. (...)
«La punition du voleur qui a volé l’équivalent d’un quart de dinar d’un coffre est de lui amputer sa main droite. S’il récidive, on devra lui amputer son pied gauche. S’il récidive, on devra lui amputer sa main gauche, et s’il récidive encore, on devra lui amputer son pied droit.»
A propos des relations sexuelles interdites et de la sodomie : «Et la punition de l’homme libre ou de la femme libre qui a déjà été marié une fois dans la vie est d’être lapidé par des pierres de taille moyenne jusqu’à la mort. Celui ou celle qui n’a jamais été marié avant, sa punition est de 100 coups de fouet et une expulsion du pays pendant une année. La punition de l’esclave est la moitié de ceci.»
L’imam hait les chrétiens et les juifs
Et le responsable, l’imam Mouwafac Al Rifai, prêche en direct ceci: «Tarik Ramadan cherche à plaire aux chrétiens et aux juifs. Il cherche à plaire aux diables. Mémorisez bien ça: celui qui cherche à plaire aux chrétiens et aux juifs, il s’attire la colère de Dieu!»
«…Mais il a vu qu'il faisait du mal. Il le vole. Il frappe ses enfants. Il agresse sa maison. Alors il lui dit: juif! C'est pour dire qu'il leur ressemble. Qu'est ce que tu as? Tu es juif?»
«Il est du devoir du tuteur (père) d’ordonner à son fils et à sa fille de 7 ans de faire la prière, et de les frapper s’ils la délaissent (…)»
Le MOSCI dépose plainte contre le centre et son imam. Fin octobre 2011, le procureur acquitte l’imam au motif que l’enseignement de textes religieux n’est pas condamnable, il s’agit d’un droit garantit par la liberté de culte.
La liberté d’expression garantit-elle le droit d’enseigner le nazisme ?
(1) La Liberté, 6 décembre 2012
Exemples tirés de M. Vallette, Islamophobie ou légitime défiance? (2009) et Boulevard de l’islamisme (2012).
Mireille Vallette, 29 décembre 2013
Interdiction d’entrée au Canada mais en Suisse “tout va très bien Mme la Marquise”.
Tout cela devient hallucinant.
L’imam affirme que «pour Allah, les non-musulmans valent moins que les animaux» (référence à un verset du Coran). Une polémique éclate durant laquelle l’imam conteste, la bien-pensance relativise et la journaliste Karine Bauer devient parfois l’accusée. L’imam n’est pas inquiété.
Extrait du discours du rabbin orthodoxe Eidelman, dans le film “Mon père, mon seigneur”, de David Volach. Diffusé par ARTE le 4 janvier 2012
“Nos sages nous ont appris que le Tout-Puissant gouverne de deux façons:
La providence générale et la providence individuelle.
La providence générale concerne toutes les espèces de la nature.
Elle perpétue leur existence en tant qu’espèces, pas en tant qu’individus.
Dieu ne s’occupe pas des individus parmi les plantes et les animaux.
Quand un homme écrase une fourmi ce n’est pas parce que Dieu a décidé que cette fourmi devait mourir.
Il a fixé leur cycle naturel qui évolue selon son décret. Il ne considère pas leur destin en tant qu’individu. La providence individuelle n’est prévue que pour l’homme. Le Tout-Puissant fixe le destin d’un individu et ce qui lui arrive à chaque moment. Mais dans ce cas il faut comprendre que par « homme» on entend l’homme vertueux, le tsadik, qui vénère Dieu. Celui qui ne respecte pas la Torah, y compris, naturellement, les non juifs, ne bénéficie pas de la providence individuelle, mais seulement de la providence générale.
La seule fonction de ceux qui ne vénèrent pas Dieu est de servir le tsadik. Ils ont été créés pour lui, comme les objets, les animaux et les plantes. Ils n’ont aucune raison d’être que de servir le tsadik, qui est la finalité de la création.
Quelle valeur accorder à ces mots? Je ne sais. Mais la concordance est frappante… avec “Mein Kampf”.