L’établissement du budget annuel de l’Etat fait toujours l’objet d’âpres négociations. Avec toutefois une constante récurrente: plus le montant en jeu est anodin, plus le nombre d’intervenants-experts sur la question est élevé.
Il en est allé de même cette semaine pour ce qui est du budget 2014 de l’Etat du Valais. Si l’élément le plus spectaculaire de ces joutes oratoires fut sans doute l’octroi d’une nouvelle subvention de 50'000 francs pour l’établissement de pancartes en patois (« Patouë – pas toi ? »), suivi de près par une subvention additionnelle de 300'000 francs destinée à la protection des troupeaux face aux loups, il n’y avait malheureusement plus grand monde à vouloir s’exprimer lorsqu’est venu le moment de discuter d’un amendement de l’UDC relatif au gel des salaires, susceptible de réduire de quelque 14 millions les dépenses de l’Etat..
Dans l’établissement de tout budget, il convient surtout de toujours garder à l’esprit les ordres de grandeur. Pour ce qui est du budget de fonctionnement de l’Etat du Valais, de quelque 3,15 milliards au total, deux postes se taillent la part du lion : les subventions octroyées, pour 1,2 milliards, et les charges de personnel, pour 1 milliard. A partir du moment où les dépenses doivent être réduites d’un montant à deux chiffres en millions, les choix potentiels ne sont plus très nombreux, sachant que l’exécutif est légalement tenu de respecter le double frein.
Nous en arrivons donc inévitablement à la question des salaires. A ce propos, à signaler que les serviteurs de l’Etat bénéficient d’une double asymétrie en matière de rémunération. Tout d’abord une asymétrie par rapport à l’évolution du coût de la vie. En effet, les salaires des enseignants et fonctionnaires sont toujours systématiquement ajustés à la hausse lorsque l’indice des prix à la consommation monte.
Mais lorsque cet indice stagne, voire même baisse, comme c’est le cas en Suisse depuis décembre 2010, est-ce que les salaires des employés d’Etat sont-ils réajustés à la baisse?
Ensuite, une asymétrie par rapport au secteur privé. Il arrive parfois que les salaires des fonctionnaires soient sensiblement réévalués pour correspondre à ceux en vigueur dans le secteur privé. Un exemple : il y a une dizaine d’années, les salaires de la direction générale de la Banque cantonale avaient été substantiellement rehaussés « pour rester attractif par rapport aux banques privées ». Ces cinq dernières années, la rémunération des cadres bancaires supérieurs a toutefois fondu en moyenne d’un bon tiers dans le privé. Est-ce que les salaires de la direction générale de la banque cantonale ont-ils pour autant baissé de 30% dans l’intervalle?
Au final, lorsque toutes les pistes d’économies auront été explorées, l’exécutif arrivera irrémédiablement, tôt ou tard, à la rubrique « charges de personnel », et n’aura d’autre alternative que de traiter les employés d’Etat, sous l’angle de la rémunération, comme n’importe quel autre citoyen.
Patrick Fournier, Député, Conthey
Le fait d’être catholique n’empêche pas qu’on ne se laisse pas marcher sur les pieds. Vous croyez quoi? Que nous sommes des bonnes pâtes qui nous écrasons devant n’importe quoi?
Si j’insiste pour vous demander si vous savez de quand date la dernière augmentation des profs du CO c’est qu’il y a une raison. Qu’on se comprenne bien, loin de moi l’idée d’en réclamer une, mais ce que je veux dire c’est que dans les 25 dernières années il n’y en a pas eu. Dans le privé, épisodiquement votre patron vous augmente ou vous allez le voir dans ce but, dans le public ça n’est pas possible. Alors je veux bien que vous vouliez mettre sur un pied d’égalité les conditions de la fonction publique et du privé mais alors il faut regarder l’ensemble des facteurs.
Pour l’actuariat je reconnais volontiers ne pas être un grand spécialiste, néanmoins, je ne peux être d’accord avec votre définition, il y a différentes formes d’actuariat et semble t’il que les produits complexes cause de la crise des subprimes ont été élaboré selon des lois de probabilité qui viennent de votre domaine d’activité. Alors vous m’excuserez mais jusqu’à preuve du contraire, je maintiens ce que j’ai dit.
Enfin je ne parlais pas du défraiement d’un député mais simplement de l’utilisation de l’administration pour répondre à des motions pas assez travaillées. Pour le reste, je suis ravi pour vous que vous aimez lire un peu. Je ne vous ai pas conseillé de lecture, relisez-bien mon commentaire à ce sujet “Si je vous demande de juger du socialisme par le biais des écrits de Lénine et Mao alors je suis un gros imbécile tant il est évident que vous n’y trouverez aucun esprit réellement critique. Il en va de même pour le libéralisme.”
Et si pour vous le communisme chinois est la panacée en matière de respect de la dignité humaine, je n’y peux rien et suis franchement désolé pour vous.
Mao avait-il de qui tenir? Voyez donc 2 Thessaloniciens 3:10 ! “Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.” La suite est intéressante aussi. “Certains d’entre vous vivent en paresseux, sans rien faire que de se mêler des affaires des autres…” Ici je pense à Bruxelles… Et à ailleurs!
Tiens, dès qu’on parle d’argent, vous devenez subitement très sensible, semble-t-il. Curieux, pour quelqu’un qui se réclame de Benoît XVI.
Ceci dit, je préciserais tout d’abord qu’un actuaire sert avant tout a établir des tables de mortalités, des probabilités de décès et d’invalidité, puis de vérifier l’équilibre dynamique des actifs et passifs d’une caisse de pension, en comparant la valeur actuelle au moment t des rentes (réserves mathématiques) avec la valeur actuelle au même moment t des cotisations et du rendement de la fortune de la caisse. Le métier d’actuaire se situe donc à des années-lumières de ce que vous laissez sous-entendre dans votre réponse.
Ensuite, par gel des salaires, j’entends non-ajustement des salaires à l’indice des prix à la consommation, pas d’augmentation de salaire à proprement parler. Dans les faits, comme l’indice des prix à la consommation a baissé ces 2 dernières années, le pouvoir d’achat des enseignants a implicitement augmenté. En effet, il vaut mieux ne pas recevoir d’augmentation lorsque les prix baissent, que de voir son salaire augmenter de 8% s’il y a 10% d’inflation.
Pour ce qui est du salaire et défraiement d’un député valaisan, il est en moyenne d’environ 11’000 francs par année, frais de déplacement et de session compris. En ce qui me concerne, ce montant est à comparer à ma contribution active, en tant que membre de la Commission des finance, à avoir réduit le budget 2014 du Canton de quelque 28 millions de francs. De plus, pour la première fois depuis une bonne décennie, à signaler que la croissance des dépenses de fonctionnement de l’Etat du Valais est moins forte que la croissance économique, ce qui est particulièrement réjouissant. J’espère que ce changement de tendance se confirmera en 2015, 2016 et 2017.
Pour ce qui est des lectures conseillées, j’ai moi aussi lu des ouvrages de Marx et d’Engels (parfois sous la contrainte, il faut bien l’avouer, car ces ouvrages plaisaient davantage aux professeurs que la philosophie de l’objectivisme rationnel). Et même Sartre, malgré le fait qu’il me donnait la nausée, car s’il avait été véritablement conséquent avec ses théories, il se serait suicidé. Au final, l’effondrement du mur de Berlin, ainsi que mon expérience de vie, m’incitent à penser qu’ils ont fait fausse route. Mais puisque l’on parle Communisme, je ne résiste pas au plaisir de vous citer l’article 7 des statuts du parti communiste chinois, qui indique: “Qui ne travaille pas ne mange pas”. Comme ce site est sensé être politiquement incorrect, il serait amusant que quelqu’un développe une fois ce concept – vous pourriez peut-être le faire, puisque vous êtes historien. Merci d’avance de votre contribution.
A présent, je vous laisse, j’ai du travail à terminer..
Je veux encore amener juste deux éléments à l’attention des éventuels lecteurs:
1) Monsieur Fournier fait un article sur l’évolution des salaires de la fonction publique valaisanne et il s’avère incapable de répondre à la question de quand date la dernière augmentation des enseignants du CO
2) Il y a quelques temps de cela, monsieur Fournier déposait une motion sur la HEP valaisanne au grand conseil valaisan. Or, la lecture du texte de sa motion démontre par A+B qu’il ne connait absolument pas le dossier en question. Vous pouvez avoir la démonstration de cet état de fait ici:
http://stevanmiljevic.wordpress.com/2013/11/20/recalibrer-la-hep-en-stoppant-la-libre-circulation-des-enseignants/
Je dois donc en déduire que malheureusement Monsieur Fournier n’a pas du tout l’air de maîtriser les dossiers qu’il a la prétention de traiter (j’espère sincèrement me tromper mais jusque là je ne vois pas possibilité de voir les choses autrement) et que ses interventions coûtent un saladier au contribuable. La moindre des choses lorsqu’on se réclame du libéral et du moins d’état c’est d’agir de manière à limiter au maximum les dépenses de l’état et non contribuer à faire exploser celles-ci.
C’est une blague? Vous osez vraiment soutenir que la compétence à trafiquer vulgairement quelques petits chiffres ressort d’un talent supérieur? Ca va? Vous arrivez encore à passer les cadres de porte?
Votre argumentation est d’autant plus ridicule que le niveau de compétences des actuaires se mesure parfaitement à leur capacité de faire éviter les crises économiques. Ca, ce n’est pas du ressort du blabla, c’est une démonstration empirique. Et on voit à intervalle régulier ce degré de compétence “magistral”…
Je constate que vous ne répondez ni à ma question sur la dernière augmentation des enseignants du CO valaisan, ni sur ce que l’incompétence démontrée de certains devrait coûter. Après tout, si les enseignants d”histoire sont des simplets (c’est un peu ce que je déduis de votre réponse), ils ne contribuent pas à faire crever la moitié de la planète par leur incompétence. J’aime mieux être un inutile qu’un nuisible. Mais peu importe.
Enfin, il n’y a strictement aucun lien entre talent et rémunération. Il y a en effet toute une série de professions, outre actuaires, qui ne demandent pas d’avoir inventé l’eau chaude et qui pourtant sont bien rémunérées (tout comme l’inverse). Vous n’allez tout de même pas me dire que de faire le guignol sur un plateau de cinéma demande plus de talent que d’exercer la chirurgie de précision? Pourtant vous ne trouverez aucun chirurgien qui touche autant que Brad Pitt.Et si par hasard votre raisonnement était valide, combien devrions-nous payer les enseignants universitaires qui forment les actuaires? On est en droit de penser qu’ils ont une maitrise supérieur du métier puisqu’ils sont mandatés pour le transmette… Ou alors il faut admettre que c’est un milieu de gens pas très futés puisqu’ils emploient des gens peu qualifiés pour former les autres.
Dans un autre domaine, Nabilla selon vous c’est le talent à l’état pur?
Bref, votre argument n’en est pas un.
Vous me proposez enfin de lire Adam Smith et autre Milton Friedman. c’est assez amusant: pour juger de la validité d’une doctrine, généralement on essaie de l’appréhender avec un regard neutre et pas au travers d’un regard partisan. Si je vous demande de juger du socialisme par le biais des écrits de Lénine et Mao alors je suis un gros imbécile tant il est évident que vous n’y trouverez aucun esprit réellement critique. Il en va de même pour le libéralisme. Je vous propose donc de lire une personnalité ni pro libéral ni anti libéral au sujet des “prouesses” des théories libérales comme l’ancien pape Benoit XVI (l’Eglise catholique a traditionnellement un rôle se situant ni du côté des patrons ni du côtés des ouvriers, donc ni à gauche ni à droite). Le résultat est clair. N’importe quel observateur indépendant arrivera à ses conclusions, à savoir que les théories que vous mettez en avant sont à peu près aussi efficaces que le socialisme que vous critiquez.
Bonne fin de journée
Bonjour M. Miljevic,
sans vouloir vous blesser, vous mélangez des pommes, des poires et même des tomates dans votre réponse.
En préambule, je dirais que la distribution du talent n’est ni équitable ni démocratique. C’est un fait naturel, par une opinion. A titre d’exemple, j’ai probablement pratiqué l’athlétisme dans ma vie durant au moins autant d’heures qu’Usain Bolt, sans pour autant courir le 100m sous les 10 secondes, ni avoir ne serait-ce que l’ombre d’un espoir de franchir une fois 2m au saut en hauteur.
A partir d’un certain niveau, les résultats ne dépendent pas uniquement de l’effort fourni, mais aussi et surtout du talent.
Pour ce qui est de l’origine de la différence de rémunération entre un enseignant en histoire et un actuaire, il en va de même: la cause est naturelle au sens premier. En effet, sur 100 prof d’histoire, vous n’en trouverez probablement que 2 ou 3, tout au plus, qui disposent des prédispositions intellectuelles requises pour terminer une formation d’actuaire. Par contre, sur 100 actuaires (encore faut-il les trouver – à titre d’exemple, sur 46 millions d’Ukrainiens, il n’y a que 17 actuaires diplômés contre plus de 5’000 profs d’histoire), vous en trouverez probablement 97 ou 98 capables, d’un point de vue intellectuel, de suivre tout le cursus de formation d’un enseignant en histoire. C’est essentiellement cette différence de talent initial qui conduit à la différence de salaire – pourquoi Roger Federer gagne-t-il plus de 1’000x plus que votre voisin qui pratique lui aussi du tennis 5x par semaine ? Poser la question, c’est y répondre. Mais cela ne veut pas pour autant dire que Roger Federer ne trime pas pour gagner son argent.
Pour le solde, comme vous êtes historien et que vous aimez probablement lire, je vous encourage à lire ou à relire “De la Richesse des Nations” d’Adam Smith, “Capitalisme et liberté” de Milton Friedman, ou “La Grève” d’Ayn Rand, pour vous offrir un nouvel éclairage sur cette question.
Avec mes meilleures salutations.
Monsieur Fournier vous êtes un comique sur ce coup-là! Voulez-vous qu’on regarde quand est-ce que pour la dernière fois le salaire des enseignants du Cycle d’orientation a été revu à la hausse?
Je crois voir que vous êtes actuaire et, si j’ai bien compris le sens de ce travail, il consiste à faire des calculs de prévision sur le risque des banques et autres assurances. Alors monsieur Fournier, combien a été ponctionné sur le salaire des actuaires au moment de la dernière crise financière? Combien devez-vous à la société? Nombre de gens se sont retrouvés sans rien pour que des gens comme vous puissent s’enrichir démesurément.
Alors je veux bien accepter les critiques sur mon salaire si elles proviennent de quelqu’un qui trime pour joindre les deux bouts à chaque fin de mois mais en tout cas pas de quelqu’un qui trafique dans les eaux troubles de la finance.
Et pour info, à durée de formation équivalente, dites moi concrètement combien de gens travaillent dans l’économie au tarif pratiqué à l’état? Allez, je suis enseignant au CO, j’ai un master, une certification en histoire et un diplôme pédagogique soit environ 9 ans d’études. D’après vous ça mérite combien? Plus ou moins qu’un banquier qui, par ses agissements honteux a foutu la moitié de la planète dans la gabegie?