Le bruit court à Fribourg que, depuis quelques deux années, le fidèle qui, pris de dévotion, voire d'une pointe de nostalgie, aurait le malheur de faire mine de se pencher sur l'améthyste de l'Ordinaire du cru, se verrait recevoir d'un sourire en coin, voire d'un "Fribourg..." soupiré, les yeux au ciel, à l'intention des spectateurs éventuels de cette scène de piété filiale d'un autre temps. Ce n'est, comment dire, pas très aimable, ni plus poli, ni même guère charitable.
Il faut tout de même être frappé d'un brin de vanité pour ne pas comprendre que ce n'est pas soi qu'on baise mais Celui qui vous envoie, qu'il y a, dans ce seul geste, tout ce qui reste à l'Eglise d'indulgence, de respect, d'adoration et d'attente. Est-il relevant de préciser que Mgr Genoud, oui, même Mgr Genoud, ne faisait pas cela ? N'y a-t-il rien de plus urgent, à l'heure où la barque fait mine de sombrer, que de moquer ceux qui croient encore ?
Gageons qu'en élevant Mgr (monsignore !) Alain de Raemy à la plénitude du sacerdoce, le diocèse s'attache un homme qui saura comprendre que la condition ecclésiastique ne prive pas son titulaire de celle de gentilhomme.
Espérons enfin que cette équipe augmentée ne se résignera pas, dans un sourire ennuyé, à voir perdu ce qui ne l'est pas encore, saura distinguer ce qui relève de l'absolu théorique et de la nécessité du terrain et comprendre que la véritable humilité évangélique est de prendre sa place, toute sa place, et que, lorsqu'on est évêque, cette place est la première.
Et vous, qu'en pensez vous ?