Conséquence spectaculaire du tournant énergétique allemand, le charbon allemand a fait son apparition sur nos écrans au TJ de 19h30 du 3.12.2013 de la TSR. Avant de suivre dans nos prises de courant, puisque les BKW compenseront la fermeture de Mühleberg par du charbon allemand.
Source :
Relevons qu’avec ce reportage la TSR ose prendre un certain recul par rapport à beaucoup de nouvelles médiatiques qui présentent plutôt en rose les perspectives des options de remplacement du nucléaire. En effet le reportage était inquiétant avec des images fortes d’habitants qui vont perdre leur maison, voire leur village. La mine de charbon à ciel ouvert se présente comme une véritable vallée creusée par des excavatrices (les plus grandes machines du monde) dans une plaine allemande rigoureusement plate. Un peu la Vallée de Joux depuis le Pont, sans l’eau du lac, sans les hauteurs du Mont-Tendre et du Risoux. Et cette vallée se creuse, elle avance au rythme de la consommation du charbon, accéléré nous explique le TJ par le tournant énergétique allemand. Les énergies renouvelables, fortement subventionnées par les consommateurs allemands, ne remplacent pas en permanence les besoins : le vent et le soleil sont des énergies intermittentes qui ne sont disponibles que quelques heures sur les 24 d’une journée, et pas tous les jours. Sur une carte on voit la planification de l’avance de la mine, qui suit le filon naturel du charbon. Le filon passe sous des villages. Un couple explique que bientôt leur maison sera au bord de la tranchée, et plus tard elle disparaitra avec le village. Bien sûr les habitants seront relogés. À plus long terme, la mine sera rebouchée derrière le front d’exploitation. Il y avait aussi des images des centrales où se brûle le charbon : des cheminées et des fumées.
Anecdote. Dans les années 70, collaborateur de l’Institut Paul Scherrer, j’étais régulièrement en déplacement à Jülich près d’Aix la Chapelle. La Suisse participait au développement d’un réacteur de 4e génération à haute température et refroidi à l’hélium. Il y avait même un prototype désigné AVR qui avait démontré des caractéristiques bluffantes de sécurité dite inhérente : les Allemands n’avaient pas réussi à faire fondre le combustible même en relâchant l’hélium et en arrêtant les soufflantes de refroidissement. La conduction et la convection naturelle suffisaient à évacuer la chaleur résiduelle, si mal maîtrisée par les réacteurs de Fukushima. Il y a près de Jülich une mine de charbon à ciel ouvert que nous avons pu visiter. L’idée était d’abord de voir une de ces fameuses excavatrices, qui sont parmi les plus grandes machines au monde. En fait la machine, vue du bord de la mine apparaissait en comparaison minuscule au fond d’une tranchée énorme. C’était la première fois que j’étais confronté à une énergie polluante et envahissante, voire destructrice du territoire.
Deux constats :
1) Mme Angela Merkel est en train de rayer d’un trait de plume politique des avancées technologiques nucléaires allemandes majeures. Elle détruit non seulement la technologie actuelle, mais celle de demain et les progrès qu’elle laissait espérer. Il y a là pour l’Allemagne une forme d’automutilation.
2) J’ai souvent souhaité que les Suisses puissent voir une mine de charbon à ciel ouvert, pour avoir une idée de ce que signifie concrètement une énergie polluante et envahissante.
C’est fait, grâce au TJ et… à Mmes Merkel et Leuthard.
Sur le même sujet :
http://www.liberation.fr/monde/2013/09/19/charbon-la-colere-a-ciel-ouvert_933239
http://geopolis.francetvinfo.fr/ouverture-dune-gigantesque-mine-de-lignite-en-allemagne-20669
http://www.youtube.com/watch?v=G-ejzHojZhI
Jean-François Dupont, 4 décembre 2013
1. je ne répète le discours de personne, j’exprime mon avis.
2. je n’ai aucun affiliation politique, et donc aucun but électoraliste.
3. je n’ai jamais suggéré que la solution était les PV (comme le font souvent les ONG environnementales)
4. je juge les énergies par leur impact environnemental, et à ce titre, comme vous le dites, le solaire (ou l’éolien industriel) méritent la même opposition que le nucléaire ou le charbon.
5. vous n’avez aucune idée des mines que j’ai ou que je n’ai pas visité.
@Quentin
Positon neutre ;-), car sans intéret financier dites-vous! Pour le coté financier vous en êtes peut-être convaincu, mais dans notre société globale, si vous cotiser à une caisse de prévoyance, elle à sûrment investit dans des sociétés électriques (dividendes), si vous habitez en suisse, alors vous bénéficiez de contrepartie financière découlant des intercations économiques entre les sociétés électriques et les gouvernements cantonaux (ce sont eux les propriétaires des résaux et centrales, demandé à Mme Egger ou La Tarte à Berne), etc..
Soyons clair, vous êtes simplement contre les énergies qui n’ont pas recu l’approbation des Ayatolas Verts (bon petit soldat va) et répétez à qui mieux-mieux le discour lénifiant de Greenpiss, qui exige que l’on implante à coup de subvention des paneaux solaires (PV) à tire-l’arigot sur tout les toits de Suisse. Programme machiavélique quand on sait que les PV sont produit en Chine, par des ouvriers payé au lance-pierre (esclavagiste), vivant dans une version moderne des villages ouvrier de Zola (eau courant et électricité à tous les étages), production tellement juteuse grâce à cette fameuse électricité chinoise si bon marché, car charbonifère et nucléaire… Acheté du solaire en Suisse pour développer le charbon et le nucléaire en Chine (bravo l’écologie)!
En bref comme tout écolo-bobo, vous avez La solution simple, qui consiste à délocaliser les problèmes à l’étranger afin de pouvoir se gausser d’être le plus propre de son quartier!
Arrêter de réver, le monde n’est pas et n’as jamais été parfait (c’est pas une excuse, mais un fait)! Oui on peut l’améliorer, oui il faut l’améliorer, mais si le remêde tu le patient (notre société démocratique), ne vaut-il pas mieux faire autrement! Avez-vous de vrai solution au lieu de ces fadaise électorales?
Vous parler des mines en Russie et au Niger, probablement n’y êtes vous jamais allez ou vous auriez fini comme les activistes de l’antarctique en prison ce qui est moins confortable que son petit chez soi en Suisse ou vous pouvez pianoter sur le net grace à cette fichue électricité à 60% nucléaire (les écolos n’arrête pas de twitter quand le soleil ou le vent se couche, hein)! Avez-vous fait des prélèvements, des analyses scientifiques, et non pas activistes? Vous n’en savez rien mais l’assenez avec force et conviction, sans autre opinion qu’un perroquet savant.
Vous parler de millier de tonne de déchets nucléaires à conditionner/surveiller en 2100, alors que le ménage sera fait depuis longtemps et aurait déjà commencer sans les blocages politiques des verts, dont la stratégie est justement d’éviter toute solution (et surtout pas la meilleure selon la science cette putain vendue au capitalisme) pour pouvoir abuser du “Problème des déchets”, comme killer-argument contre le nucléaire, pour favoriser ce solaire si vertueux (de Chine).
Il est facile d’être pour ou contre avec les grandes et belles théories d’autres aux buts inavouables (souvent électoralistes) et d’accuser de tout les maux les scientifiques qui ne sont pas capable de trouver La solution imaginée un soir au fond des bois dans un nuage de Marij…
Relisez-vous avant de publier, qu’avez-vous fait de concret et constructifs pour améliore le monde (cotiser au WWF ou adéher chez les verts/verts libéraux ne compte pas, c’est juste un alibi pour les bien-pensants).
Et pendant ce temps là elle tourne, vous avez votre télé, votre bagnole ou vélo produit grâce à de l’énergie pas verte, mais pas chère comme les baskets et autres smartphone d’Asie.
Aterrisser, l’Allemagne sort du nucléaire pour relancer le charbon, pas parcequ’elle le veut, mais parcque les solutions de types fées vertes ont laissé un goût amer et une sacré geule de bois à ceux qui en ont abusé!
Et c’est ca l’avenir que vous vouler nous imposer!
Heureusement que comme moi vous n’avez pas d’apriori idéologique, ou irait-on…
En réponse à Jean-François Dupont.
Bien que j’aie généralisé le terme d’ingénieur nucléaire, vous n’avez pas manqué de faire de même dans mon cas, peu importe.
“Ce qui nous sépare c’est la manière d’atteindre la sécurité.” Et bien je dis non. Personnellement, la sécurité des centrales un de mes derniers arguments contre le nucléaire. Si les mines de charbon vous répugnent autant, que dites-vous de ces mines d’uranium, en Russie ou au Niger dont les environs sont parfois plus radioactifs que ceux de Tchernobyl, sans parler des conditions des travailleurs. Que diriez-vous aux enfants de 2100, 2200 ou 2500 qui n’auront plus d’uranium, plus de pétrole mais des milliers de tonnes de déchets à surveiller et à conditionner. Je n’ai pas d’apriori idéologique contre le nucléaire, ni contre le charbon. Je regarde les faits. L’un comme l’autre causent mort et dévastation là où ils sont extraits et/ou consommés. Dans ma position neutre (je n’ai aucun intérêt financier ni avec l’un ni avec l’autre) je les condamnes les deux.
Erratum
dans le précédent commentaire, le lien Internet vers Le Temps est
http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/fbd0b1f0-3f35-11de-a989-36f205817777/Revirement_pro-nucl%C3%A9aire_de_grands_%C3%A9cologistes
Réponse à Quentin Repond
Voilà un refrain sur les ingénieurs nucléaires déjà entendu : pour certains ils sont a priori malhonnêtes, vous dites ridicules. Je m’en suis exprimé sur Les Observateurs, voir
http://www.lesobservateurs.ch/2013/10/31/dupont-3/
Vous militez chez GREENPEACE. Ce qui nous sépare c’est la manière d’atteindre la sécurité. Vous voulez l’interdiction a priori. Nous la cherchons par la maîtrise des risques, en définissant des normes de sécurité bien faites (par le législateur) et en les respectant. Cette différence est fondamentale : si chaque fois que l’humanité a été confronté à une technologie à risque elle avait dit « c’est dangereux, il faut interdire » nous n’aurions pas de toits, pas de ponts, pas de trains, pas de médecine, … bref pas de civilisation.
Vous et GREENPEACE défendez l’environnement. Personne ne va vous le reprocher. C’est la manière dont vous le faite qui est en question. Comme le disait Edmond Rostand « Avant de rêver, il faut savoir… ». Un ancien fondateur de GREENPEACE, Patrick Moore, l’a bien compris aujourd’hui en déclarant :
« Comment faire pour s’en sortir en sachant que 86% de l’énergie mondiale sont dérivés des agents fossiles? Il a toujours été pour moi évident que l’éolien et le solaire n’étaient pas en mesure d’y apporter des réponses effectives. Il fallait combiner la puissance nucléaire et le potentiel hydroélectrique. Or, pendant ces vingt-cinq dernières années, les mouvements écologistes se sont efforcés de stopper les grands projets tant hydrauliques que nucléaires, alors que ce sont clairement les deux sources de substitution aux énergies fossiles les plus réalistes pour la production d’électricité. Nous étions dans l’erreur et je m’efforce aujourd’hui de faire de mon mieux pour la corriger. »
Pour en savoir plus :
http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/fbd0b1f0-3f35-11de-a989-36f205817777/Revirement_pro-nucléaire_de_grands_Ã%
http://www.aves.ch/download/081113oui_jestime_que.pdf
Une précision s’impose, car en vous lisant “… les BKW compenseront la fermeture de Mühleberg par du charbon allemand.”, et en écoutant le commentaire du TJ certain pourrait comprendre que les BKW vont importer, transporter du courant depuis la centrale de Willemshafen (au bord de la mer du Nord, au Nord de l’allemagne) qu’ils détiennent à 33%. Pas de problème de CO2 donc, puisqu’il est allemand et ne sera pas comptabilisé dans nos statistiques “Kyoto”.
Mais la réalité est encore plus cinique, dans les faits le transport d’électricité sur de telle distance est un non-sens technico-économique à cause des pertes des lignes à haute tension! Les limitations techniques (incontournables et apolitiques) impliquent de vendre localement le courant produit dans le Nord de l’Allemagne; et avec les euros gagné, d’acheter de l’électricité à proximité de nos frontières (devinez qui est assez proche, qui possède les moyens de produire cette énergie et comment elle est produite…). Ainsi les Suisses, champion du monde du “plus propre, plus écolo tu meurs” ont simplement appliqué à l’énergie la méthode du “OutSourcing”, c’est à dire délocalisé la production nucléaire de Mühleberg en France!
Et par la magie du réseau pas encore intelligent (smart) si cher aux écolos, même si la production des champs d’éoliennes de mer du Nord sera un jour effectivement injectée dans le réseau européen (dès que les allemands auront réussi à les connectés sous l’eau), ce seront de bon petits électrons nucléaires français qui passeront la frontière pour faire tourner l’économie suisse et gonflé les bénéfices des intermédiaires. D’ailleur les SIG ne disent pas autres choses quand ils clament haut et fort qu’à Genève on ne consomme pas d’électricitée nucléaire, car ils garantisent que toute l’énergie soutirée du réseau est intégralement compensée par du courant vert, bleu, rose…(sic).
Fabuleuse Suisse, qui grâce à ces édiles éclairés (193+7 politiciens), a décidé d’exporter ses places de travail, son autonomie énergétique sous couvert d’écologie pour faire place nette.
Cerise sur le gâteau, cette énergie est actuellement moins cher, car subventionné par les allemands, coup double donc!
Mais payez-vous réellement moins chère votre énergie? qui vas payer le coût sociale et économique de la sortie du nucléaire quand le prix du kW/h prendra l’ascenseur sur le marché européen avec la fin des centrales nucléaires & subventions allemandes?
N’ayez crainte, vous passerez à la caisse et gageons que celà vous coûtera plus qu’un café par mois. Au fait encore un peu de Tarte avec votre café, Doris? Allez cul-sec et santé
La critique fait du bien, le charbon est “une énergie polluante et envahissante”. Et il est temps qu’on le dise.
Mais alors quand cette critique vient d’un ingénieur nucléaire, ancien Conseiller scientifique du Forum nucléaire suisse, le tout en devient ridicule.
Dommage qu’une discussion n’ait pas suivi donnant à voir la trombine des écolos imperméables aux progrès, imbus de leurs loufoqueries, soulevant les problèmes qu’ils donnent à résoudre à d’autres, mais se moquant éperdument d’apporter la moindre solution.
Et quand les SIG de Genève cesseront de nous forcer la cervelle avec leurs fabuleuses énergies verte-blanc-bleu, le client comprendra enfin qu’une grande partie de cette propagande n’est que bluff et qu’une non moins grande partie de leur électricité est et sera produite par les centrales thermiques ou nucléaires, pour longtemps encore….