Rime:

"Une chose est sûre: en coupant les revenus des managers, vous n'aurez pas un franc de plus pour les bas salaires. Ce n'est pas chez Novartis ou Nestlé qu'on trouve ces salaires à 2500 francs par mois, mais dans les métiers du nettoyage par exemple. Et là, on est bien au-dessous du rapport 1:12, car on n'a pas affaire à des patrons gagnant des millions. Les excès, les salaires indécents, seront corrigés par l'initiative Minder.

[...] Avec l'initiative 1:12, je vois plusieurs problèmes: cela fera une loi compliquée et donc un excès de bureaucratie. Mais surtout, je m'inquiète des pertes fiscales pour les institutions sociales: 1,7 milliard au moins."

Savary:

"La masse salariale sera mieux redistribuée, et ne devrait pas trop diminuer. Mais il est vrai que des études parlent de cinq cents millions de pertes."

NF:

"Au fond, quel est le problème à ce que quelqu'un gagne beaucoup plus qu'un autre?"

Savary:

"Cela ne correspond pas à la mentalité suisse. Un conseiller fédéral gagne 470 000 francs par an. Pourquoi le directeur de Swisscom est-il à un million? Et que fait-on avec 43 millions par an?"

Rime:

"On paie beaucoup d'impôts! Personnellement, je ne défendrai jamais des salaires à des échelles de 1: 300. Mais il faut reconnaître, au vu de la concurrence internationale, que les hauts salaires sont essentiels pour attirer les bons PDG.

[... Ces entreprises] paient la moitié des impôts cantonaux à Genève."

Savary:

"Qu'on ne me dise pas que l'économie du pays va s'enliser sans ces top-managers.

[...] L'équilibre repose sur un sentiment de justice sociale et le fait que tout travail mérite une rémunération correcte. En Suisse, 350 000 personnes touchent moins de 4000 francs par mois."

Rime:

"Pour moi, la justice sociale, c'est d'avoir seulement 3% de chômeurs et un taux de chômage très bas chez les jeunes. Les personnes gagnant moins de 4000 francs par mois ont un système d'assurances sociales pour les aider."

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