Un pays comme la Suisse dépense beaucoup d’argent pour la politique d’intégration des immigrés, tant au niveau fédéral, cantonal que communal. Mais on ne se rend pas vraiment compte des effets qu’une telle politique crée à la longue ainsi que de l’image et de la représentation plus générale de la migration qui en résulte aussi bien du coté du pays d’accueil que des migrants.
D’où la préparation nécessaire, dès avant le départ, car les inconvénients du multiculturalisme tant chanté commencent à apparaître et laissent maintenant entrevoir de manière claire et certaine son échec dans bien des pays, même chez ceux qui en étaient parmi ses plus ardents défenseurs, comme l’Angleterre par exemple.
Un pays comme la Suisse dépense beaucoup d’argent pour la politique d’intégration des immigrés, tant au niveau fédéral, cantonal que communal (même s’il y a toujours des acteurs à gauche qui prétendent que l’on n’en fait jamais assez !). Cette politique peut se comprendre et même être admise par la population.
Mais on ne se rend pas vraiment compte des effets qu’une telle politique crée à la longue ainsi que de l’image et de la représentation plus générale de la migration qui en résulte aussi bien du coté du pays d’accueil que des migrants.
D’un point de vue historique, il faut se rappeler qu’il y a peu encore, une telle politique d’intégration n’existait tout simplement pas et que c’était à l’immigré de faire tous les efforts nécessaires pour s’intégrer. Ceux qui souhaitaient émigrer le savaient et agissaient en conséquence.
Or, actuellement, bien des immigrés n’ont qu’une image en tête : se rendre dans un pays où l’on a plus de chance de trouver un revenu que chez soi, et l’on ne se préoccupe plus guère de ce qu’il faut faire pour réussir une insertion minimale et rendre un projet professionnel et d’avenir possible aux meilleures conditions. On pense simplement à immigrer sans se préparer et sans commencer, par exemple, à apprendre la langue du pays d’immigration. On cherchera plutôt à se rapprocher d’une communauté d’immigrés de même origine déjà en place, afin de trouver entourage et aide. D’où un grand nombre de problèmes et de difficultés par rapport à l’ensemble de la société. L’étape ultime étant le risque de générer ainsi des sous-communautés à l’intérieur de la communauté nationale. Une telle situation aura ensuite des répercussions sur les enfants et ainsi de suite. Ce sont eux qui finiront par payer le manque d’intégration dans la suite de leur vie.
Que l’on nous comprenne bien, même si certains ne le voudront pas ! Les migrants peuvent parfaitement devenir bilingues, biculturels, etc. Mais tous les immigrés n’ont pas la même facilité à le devenir.
D’où la préparation nécessaire, dès avant le départ, car les inconvénients du multiculturalisme tant chanté commencent à apparaître et laissent maintenant entrevoir de manière claire et certaine son échec dans bien des pays, même chez ceux qui en étaient parmi ses plus ardents défenseurs, comme l’Angleterre par exemple.
Ce risque est maintenant d’autant plus grand que les courants migratoires ne vont pas s’arrêter mais augmenter et se caractériser par des différences culturelles et autres de plus en plus grandes. Il ne sera pas possible de continuer à accepter des cultures et des valeurs non seulement totalement différentes des nôtres, mais dont certains adeptes vont, en plus, jusqu’à contester activement, parfois même violemment, nos valeurs les plus essentielles. Ces phénomènes sont tout à fait nouveaux dans l’histoire des phénomènes migratoires et sont responsables de bien des tensions attribuées par les esprits « progressistes » aux nationaux et à leur prétendue xénophobie ou racisme.
Pendant qu’il est encore temps, la Suisse doit faire connaître clairement, officiellement et politiquement, le changement d’image et de représentation de l’immigration que notre pays veut et doit donner, un changement également à communiquer tout aussi clairement auprès des pays d’émigration, en précisant les conditions requises pour pouvoir prétendre au statut d’immigré ( une politique de ce type est pratiquée depuis longtemps dans certains pays et n’a rien de scandaleux).
Il ne suffit plus de continuer à demander constamment et simplement de nouveaux crédits pour la seule et unique politique dite d’intégration.
Il faut bien comprendre que dans ce changement de vision et d’exigences il n’y a rien d’hostile à l’immigration. Il s’agit simplement de prendre acte du fait que cela devient indispensable et qu’en réalité tous les acteurs en sortiront gagnants, les immigrés en premier lieu! La population autochtone acceptera plus facilement des immigrés qui montreront dès leur arrivée leur volonté de s’adapter, de s’intégrer et de réussir la suite de ces processus. L’éventuelle hostilité diminuera de manière immédiate et concomitante.
Il est clair que subsisteront toujours des difficultés d’intégration, à la résolution desquelles le pays d’accueil peut bien entendu aider, mais l’essentiel consiste à inverser l’image du parcours de l’immigration et à expliciter clairement les exigences qui, finalement, la faciliteront.
Pour formuler de telles exigences il faut évidemment que le pays d’accueil ait de lui-même une image positive et valorisée, sans pour autant tomber dans certains excès !
Surtout, il faut en finir avec les tentatives permanentes de culpabilisation des nationaux et d’idéalisation de tout immigré potentiel qui aurait automatiquement le droit de s’installer où bon lui semble sans se préoccuper le moins du monde de son insertion et de la manière de se faire accepter positivement.
Les ensembles nationaux, les nations, sont des réalités historiques avec des identités fortes, profondément ancrées et que l’on ne peut décider, subitement, de relativiser, voire de dénigrer, au nom de la nouvelle primauté d’ensembles transnationaux plus vastes, comme par exemple l’UE, primauté réaffirmée de manière arrogante et prétentieuse de plus en plus fréquemment par certains Commissaires avec des effets contraires garantis. On ne joue pas avec les pays, les nations, les identités nationales comme on assemble un jeu de Lego, au risque d’engendrer des effets pervers redoutables, comme par exemple lesdits « populismes », toujours stigmatisés et dénoncés mais jamais vraiment expliqués et dont on ne recherche même pas les vraies causes, pressés que sont ces contempteurs par leur fougue dénonciatrice et contreproductive.
Le terme d’ « immigration contrôlée », nouvellement et constamment brandi, n’est qu’un leurre, une nouvelle illusion. Il s’agit de préparer l’émigration avant l’immigration. Le « contrôle » vient trop tard. Et après coup, il est trop tard !
« L’immigration choisie » constitue une autre tentative de réponse. Ce terme, pouvant comporter un aspect arbitraire, il vaudrait mieux parler d’ immigration préparée, susceptible, elle, de faciliter réellement et d’assurer ensuite une intégration produisant de la cohabitation entre tous plutôt que de la fragmentation, de la séparation communautaire et des conflits intercommunautaires.
Ce changement dans le sens d’exigences plus marquées et fortes en matière d’immigration est déjà visible dans le domaine de la politique de naturalisation et les effets bénéfiques qui en résulteront iront dans le même sens, malgré les protestations, sans doute vives, de ceux qui ne veulent pas prendre acte des changements intervenus dans la nature des migrations et dont certains ont créé des tensions et conflits non prévus il n’y a que quelques années encore.
Le but reste le même : éviter d’aggraver les tendances au rejet tout en renforçant l’intégration de toutes les composantes de la population.
PS. Autre volet de la politique migratoire à revoir : le regroupement familial. L’ immigration doit-elle d’emblée et nécessairement être de longue durée et familiale ? A suivre.
Uli Windisch, 10 novembre 2013
@M. de Rougemont, vous écrivez:
“Tant que des migrants migrent il est préférable d’avoir une politique intégrante que de laisser s’installer des foyer d’exclusion communautaire”
Evidemment ! Mais cela n’est plus possible quand les immigrés arrivent en masse (voir mon post du 10 nov à 13 h 39 et ma référence à Stevenson )
On peut prendre l’exemple de ce qu’il se passe en France où de grandes “familles” refusent d’être séparées- entendre pas “famille” ce que ces immigrés-là entendent : parents, grands parents,frères , cousins, voisins…- et veulent vivre dans le même quartier voire le même immeuble… comment peuvent-ils s’intégrer dans ces conditions ?
M. Simpson, pourquoi serait-ce toujours l’UDC qui devrait se charger de faire le “sale boulot” ? Il n’y a pas de “patriotes” dans les autres partis?
Mais peut.être faut-il prendre votre message au deuxième degré ?…
J’en profite pour suggérer la lecture du livre de Jacques Dupâquier et Yves-Marie Laulan :” Ces migrants qui changent la face de l’Europe” chez L’Harmattan
Ce livre retranscrit les interventions et déba^ts qui ont eu lieu lors d’un colloque à la Sorbonne en 2003, organisé sous l’égide de L’Institut de Géopolitique des Populations, de L’UNESCO,du Conseil de l’Europe..
Extrait 4è de couverture :
“L’immigration représente le défi le plus redoutable pour l’avenir de l’Europe, des nations européennes et des Européens.Des solutions que nous saurons y apporter dépend l’avenir de nos enfants et de nos petits enfants, au cours du XXIè siècle que l’on peut qualifier, sans exagération, du Siècle des migrations ”
Dans les premières pages de l’ouvrage, on peut lire l’intervention d’un ancien ambassadeur de France qui évoque “les grandes invasions barbares qui se sont étendues sur des siècles.L’Empire romain avait établi son “limes” sur le Rhin et le Danube que les barbares traversèrent, comme aujourd’hui les migrants font de la Méditerranée.Y a-t-il eu prise de conscience par les Romains?
Deux attitudes :les esprits lucides-comme St Jérôme -virent dans le sac de Rome par Alaric, en 410, la fin du monde civilisé. Par contre, les brillants intellectuels-comme st Augustin- nièrent la réalité et s’évadèrent …dans la littérature.Jusqu’au bout, les villes romaines gardent l’habitude des fêtes, de jeux, refusant obstinément de prendre la mesure du danger et d’y faire face. Rome est lasse, elle ne se défend plus. Sommes-nous entrés dans un processus comparable? L’invasion est en cours.Il y a des millions de Turcs en Allemagne.La France est le pays européen qui compte le plus de musulmans (…) Les yeux grands fermés, l’Europe accepte l’invasion musulmane”
Un peu plus loin , Dupâquier se penche sur la démographique des pays du nord de la Méditerranée et celle des pays du Sud et déclare :” Si la Turquie est admise dans l’UE, ce sera le géant démographique de la nouvelle Europe”
Il y a seulement 10 ans que ce livre a été écrit; je ne sais pas si aujourd’hui, au vu de certaines interventions comme celles qui précèdent- et il y en a bien d’autres du même acabit dans l’ouvrage-, il ne serait pas mis à l’index par les “brillants intellectuels” très médiatiques d’aujourd’hui!
Tant que des migrants migrent il est préférable d’avoir une politique intégrante que de laisser s’installer des foyer d’exclusion communautaire. Voir le Royaume Uni où les 2ème et 3ème générations sont plus orientées vers leurs communautés que les immigrants originaux.
Le migrant n’est pas une personne comme les autres. Tous ceux qui vivent dans des conditions difficiles ne migrent pas car il faut une dose d’impatience à la souffrance d’une part et de courage d’autre part pour faire le saut. Si tous avaient ces traits de caractère alors nous n’aurions pas à traiter de quelques pour-cents mais de vrais flux de masses.
Ceci dit il faut aussi analyser les origines migratoires et se souvenir des chiffres:
Comme on ne peut écrire un tableau dans ce blog il faut donner un lien sur l’Office fédéral de la statistique: http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/01/07/blank/key/02/01.html. Solde migratoire net des étrangers: +51200 dont 65% provenant de chez nos voisins D, F, I, A, et de la péninsule ibérique. Est-ce ça la pression ethnique intolérable?
A ces chiffres il faut ajouter les 28’631 personnes qui ont demandé l’asile en Suisse en 2012 et qui viennent majoritairement des pays suivants: Érythrée, Nigéria, Tunisie, Serbie, Afghanistan et Syrie, dont seulement un tiers se voit reconnaitre l’asile ou l’admission provisoire. Le reste pose un vrai problème, mais pas celui de l’intégration, au contraire.
Alors les cours de langue et d’intégration culturelle devraient surtout cibler le schwyzerdütch pour les Allemands et la youtse pour les Français!
Question adressée aux patriotes : Pourquoi est-ce que l’UDC ne lance pas une initiative qui viserait à abolir purement et simplement le droit d’asile qui n’a plus vraiment de sens au 21ème siècle? La quasi majorité des requérants sont des réfugiés économiques qui pèsent sur le budget du contribuable. N’importe quel érythréen sous prétexte qu’il n’a pas envie de faire son service militaire sera accueilli par la Suisse et bien souvent soutenu par une aide sociale car il n’a pas les outils pour s’adapter au marché du travail. Quand est-ce que l”UDC aura le courage de soutenir une telle initiative?
“(même s’il y a toujours des acteurs à gauche qui prétendent que l’on n’en fait jamais assez !)”
Absolument d’accord sur toute la ligne avec votre article ! et il n’y a pas que la gauche qui prétend que nous n’en faisons pas assez.
Il y a peu, je m’insurgeais dans un courrier de lecteur, sur les propos du pape François qui reprochait à l’ensemble des européens, son égoïsme,son indifférence, vis à vis des immigrés et naufragés de Lampéduza, alors qu’il n’avait pas un mot de reproche envers les responsables politiques des Etats qui provoquent cet exode…et qu’il se contentait d’appeler à la prière pour la fin de la guerre en Syrie sans avoir un seul mot de compassion pour les chrétiens assassinés de cette même Syrie et d’ailleurs en Orient, si c n’est de prier pour eux !
Mal m’en a pris !En retour de ce courrier, une avalanche de leçons de morale de quelques grenouilles de bénitiers qui, sous couvert d’anonymat, m’auraient bien envoyée au bûcher.
On sait par expérience que, comme le disait Stevenson lors de son “voyage avec un âne dans les Cévennes “, un homme seul s’intègre plus facilement ( je cite de mémoire ) ce qui veut dire que si un immigré émigre avec tous les siens (parents,beaux-parents,frères, soeurs et leurs familles- toute une smala ) il leur est impossible de s’intégrer.
Avec la nostalgie du pays perdu, toute la communauté n’a qu’une envie , recréer, retrouver dans le pays d’accueil ce qu’ils ont laissé “là-bas” et qu’ils ont emporté avec eux dans leurs valises..
Voulant revivre, par nostalgie, ce qu’ils ont perdu “là-bas”, non seulement ils refusent d’adopter les us et coutumes des pays hôtes, mais ils finissent, renforcés,boostés par leur nombre, par revendiquer voire imposer à ces pays hôtes, leurs propres us et coutumes.. Et l’on se demande pourquoi les autochtones des pays hôtes se “radicalisent”… ..