Port de la burqa et antiracisme moraliste

Dominique Baettig
Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

L’acceptation récente, par la majorité du corps électoral tessinois de la loi interdisant la dissimulation du visage dans les lieux publics (dite à tort anti-burqa ou anti nikab, puisque sont aussi visés le hooliganisme des « ultras » de certains sports et l’activisme violent et liberticide des supplétifs de la gauche dite « antifas ») fait hurler les bonnes âmes moralistes.

 

Et pourtant, il est tellement clair que le bon peuple en a marre qu’on lui dise comment il faut penser, comment il faut accueillir sans critiques des migrants qui ne ressentent plus le besoin de faire l’effort de s’intégrer, de s’assimiler. Moins d’efforts parce qu’ils sont aussi de plus en plus nombreux et plus de respect puisque l’idéologie antiraciste légitime ce refus des valeurs bourgeoises, discriminatoires, colonialistes, qui sentent le renfermé, étriqué des peuples indigènes appelés au « grand effacement » avant le « grand remplacement » (Renaud Camus).

Mais malheureusement, l’approche d’une migration qui est incitée à ne pas s’intégrer ne passera pas par la voie indirecte de l’interdiction de se voiler la face en public. Il est beaucoup plus efficient de se battre pour faire passer les initiatives ECOPOP (qui veut limiter la croissance de la migration à 0,2% par année) et celle de l’UDC, contre l’immigration de masse, pour reprendre le contrôle des flux migratoires contre le dogme de la libre circulation. Le Système ne s’y trompe pas, lui, qui met beaucoup d’énergie à torpiller ces deux initiatives, mais s’accommodera passivement de la loi anti burqa puisqu’elle se pare de la conviction moraliste et islamophobe que seul l’Islam archaïque de mœurs et de coutumes mérite d’être combattu et que la bonne immigration économique ou de peuplement représente un plus pour les pays d’accueil. La burqa ne représente pas un signe religieux, mais un style vestimentaire récent,  développé depuis une vingtaine d’année par les salafistes (fondamentalistes en lutte aussi contre l’Islam spirituel) dans les pays du Golfe et au Pakistan. La burqa, dépourvue de justification coranique, est plutôt utilisée comme un signe ostentatoire et provocateur de refus des règles de la laïcité imposée dans les pays d’Occident ou la transparence, l’exhibition parfois même, sont des vertus obligatoires. Les féministes socialistes se trompent ici de cible, car le port de ce vêtement n’est pas imposé par un mari à sa femme. Cet enferment volontaire pour échapper au regard concupiscent d’autrui, voir sans être vue, est choisi par volonté identitaire et transgression culturelle.

Une loi n’y changera rien et une interdiction renforcera sans doute cette dialectique de provocation/rejet sans la maîtriser. Certains croient malheureusement qu’ils peuvent se défouler en combattant (ce qui est moins critiquable leur semble-t-il) cette partie infime des problèmes de l’immigration. Ceux qui contribuent au dumping salarial et culturel, à alimenter une croissance dangereuse à court terme en augmentant la consommation, en donnant l’illusion d’une croissance démographique pour payer les retraites des indigènes vieillissants seraient-ils acceptables s’ils enlèvent le voile et portent des survêtements sportifs et des Nike ?

L’antiracisme veille au grain. Cette nouvelle religion ultra-individualiste, typique de la pensée de gauche libérale sociétale, sort son carton rouge. Même combattre le port de la burqa au nom du vivre ensemble, de la laïcité ou du refus de la discrimination de la femme n’est pas autorisé. L’antiracisme définit un mode relationnel nouveau, unilatéral,  asymétrique, qui défend sans nuance une victime prévisible contre un abuseur stigmatiseur (qui oserait s’appuyer sur son identité ou sa pensée propre) pour  lui reprocher  de se comporter de manière discriminatoire, en reconnaissant l’évidence de différences (sexe, culture, ethnie, âge, religion, statut de colon). Au nom de la liberté il faut s’interdire (pour le groupe indigène, masculin, majoritaire, rétrograde) volontairement de croyances ou de mode vestimentaire « ostentatoire » mais il faudra tolérer le migrant qui revendique sa différence…Aller y comprendre quelque-chose.

D’ailleurs quelles valeurs sont prônées dans les sociétés post-modernes et libérales : la consommation de biens, les valeurs individualistes hédonistes, la laïcité sans valeurs spirituelles, la Loi du Marché, la théorie du genre ?Le port de la burqa n’est évidemment pas un antidote à de telles valeurs ( la coexistence sans heurt entre libéralisme économique et salafisme est une évidence visible).Le racisme, comme le définit la théologie de gauche comporte discrimination violente, suprématisme affiché sans complexe, exploitation cynique, endogamie. Ce modèle de comportement est aujourd’hui ultra minoritaire et ne représente pratiquement aucun risque réel. Par contre les agressions au nom de l’antiracisme, ou de l’antifascisme se multiplient. On assiste à l’inversion des valeurs, les victimes supposées deviennent des abuseurs, la majorité subit  la Loi de minorités agissantes, déviantes, susceptibles, avides d’influence et de pouvoir totalitaire et non démocratique La dictature de l’individualisme et des minorités marginales « queer » est en route…

Attention danger...

Dominique Baettig

Un commentaire

  1. Posté par Le pragmatique le

    Attendons que le peuple bascule franchement à droite, conséquence de l’incontinence cérébrale que les gauchistes nous offre au quotidien.

    Le mouvement est “populiste” mais ce péjoratif finira par devenir réalité et la gauche ne perd rien pour attendre le retour de bâton qui lui est dû. Mon côté altruiste me fait dire que dans pareils circonstances et conformément à l’évangile que les gauchistes n’ont pas encore brulé, on a plus de plaisir à donner qu’à recevoir.

    La coupe est pleine

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.