Marie-Hélène Miauton dans Le Temps du jour.
"Pleurer sur le sort injuste des morts de Lampedusa nous fait belle âme mais piètre action. Il y aurait pourtant des choses à entreprendre au lieu d’invoquer encore et toujours un passé colonialiste décrié et de déplorer le manque de générosité des Européens et de leurs lois d’asile. Ces propos de vieux peuple décadent, confit de contrition et chevrotant ses patenôtres, indisposent de plus en plus les citoyens et favorisent plutôt qu’ils ne combattent un prétendu «populisme».
Au lieu de battre notre coulpe, admettons que la solution de ces drames ne se joue pas chez nous mais en Afrique et au Moyen-Orient. Que notre responsabilité n’est engagée que lorsque nous prétendons choisir le camp des justes dans les conflits qui agitent ces régions. Lorsque notre politique ne distingue plus strictement entre asile politique et asile économique, ouvrant des perspectives irréalistes à trop de prétendants à l’immigration. Quand nous n’allons pas faire, sur place, un travail de prévention aux expatriations hasardeuses, à travers une parole rationnelle et décourageante. Quand, au lieu d’exiger des potentats en place de gérer leurs frontières et de punir les passeurs, nous leur réservons nos tapis rouges pour quelques bénéfices économiques. Quand enfin nous assumons l’image d’un Eden entièrement dédié à la consommation mais dénué de ces valeurs qui feraient barrage à des migrants conscients qu’ils auraient à s’y frotter. Cette vacuité spirituelle couplée à cette plénitude matérielle est une irrésistible invite à l’immigration."
Suite
Brillante intervention de Mme Miauton qui, comme très souvent, sait trouver les mots justes pour mettre le doigt là où ça fait mal. Mme Miauton semble avoir la carrure pour faire de la politique à un très haut niveau. Vous imaginez Mme Miauton remplacer EWS ( exemple pris au hasard) : ça donnerait un sacré coup de fouet au pays, non ?
La distinction entre asile politique et migration semble s’effacer. Et l’UE veut régler le problème en repêchant les naufrages, même avant les naufrages. Pour en faire quoi? Les renvoyer chez eux, ou les amener à bon port en Europe, sur les embarcations sûrs de la marine? Le rêve de tout immigrant potentiel!
Les politiciens semblent de plus en plus donner préférence à l’hyperactivité hâtive et irréfléchie: “faisons quelque chose, et vite”. C’est facile, ça donne bonne conscience, et ça ne coûte rien,, parce que ce sont “les autres” qui payent.