Ca mouline fort chez les caciques du PS pour savoir quelle stratégie adopter face à la question du Gripen. Comment combattre l'armée sur tous les fronts sans donner l'impression, justement, de la... combattre, et s'épargner la volée que l'on avait déjà prise avec les FA/18, autrement plus chers et mal aimées que les Gripen ? Délicat.

Mais à gauche on a trouvé la solution imparable, on va mentir. Ainsi, quand on vous demandera si vous voulez une nouvelle fois la peau de l'armée, deux semaines après le plébiscite de celle-ci en votation populaire, vous répondrez que vous aimez l'armée de tout votre coeur.

- Chantal Galladé, conseillère nationale socialiste zurichoise, le 11 septembre 2013:

"Je soutiens l'armée suisse, et je suis fière d'être présidente de la Commission de défense, et je l'ai dit maintes et maintes fois n'importe où." (vidéo)

- Pierre-Alain Fridez, conseiller national socialiste jurassien:

"Nous n'avons pas besoin de nouveaux avions de combat. Les avions de combat sophistiqués avec les nouvelles trouvailles technologiques dernier cri, c'est bon pour une guerre conventionnelle, pour repousser un envahisseur, en l'occurrence théoriquement l'un de nos voisins. Et disposer d'armes d'attaque air-sol sur nos avions, pour quoi faire, sinon risquer bombarder notre territoire et tuer ou blesser nos concitoyennes et concitoyens? Tout cela est ridicule. Car 1989 est passé par là, avec la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide. L'Europe est pacifiée. Imaginer la survenue d'un conflit armé au centre de l'Europe paraît quasiment impossible, et pour longtemps [...]

Nous avons besoin d'assurer la sécurité de notre espace aérien, c'est vrai. Mais nous devons le faire avec les pays qui nous entourent, en collaboration, en partenariat." (vidéo)

En clair, nous devons sous-traiter notre souveraineté armée à nos voisins, à l'heure où ils veulent nous ôter notre souveraineté économique. On comprend que ceux-ci n'aient plus aucun intérêt à nous envahir après ça.

- Evi Alleman, conseillère nationale socialiste bernoise:

"Je tiens à le dire très clairement: je soutiens l'armée de l'air, et je soutiens la mission de police de l'air de l'armée. [...] Voulons-nous voter pour une armée crédible avec une forte armée de l'air ? Nous devons y regarder de plus près et ne pas nous laisser aveugler par la rhétorique pro-militaire ou nous faire enfumer (einseifen)." (vidéo)

Rhétorique pro-militaire, après ce que nous venons de lire, c'est tout de même le comble...

Problème

Jusqu'ici, rien de nouveau sous le soleil, nous direz-vous, aucun problème.

Aucun problème, sinon peut-être le programme même du parti d'où sortent soudainement ces déclarations enflammées d'attachement à notre armée; page 44, point 5:

"Le PS milite pour la suppression de l’armée. En attendant d’atteindre cet objectif, l’armée suisse doit être massivement réduite et transformée."

Sans commentaire...

Les versions originales de la source font foi, les traductions ont eu à coeur de préserver le sens général. En cas de défaut, merci de nous le signaler en commentaire.

Voire encore

Infrarouge: supprimer l’armée, « le but historique de l’association »