Les entrepreneurs face aux effets de l'initiative Weber.
"120 résidences secondaires se construisaient chaque année dans les Alpes vaudoises", note Alain Turatti. "
En termes d'investissements, cela correspondait à environ 100
millions par an. Environ 60% de cette somme était réalisée par les entreprises locales. Très concrètement, la région a perdu 800 emplois.
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Ce constat, le chargé de mission "hébergement" de la Communauté d'intérêt touristique des Alpes vaudoises (CITAV) l'a tiré hier à Aigle à l'occasion d'une table ronde de la Fédération vaudoise des entrepreneurs.
But de la journée: trouver des solutions aux problèmes qui découlent de l'initiative Weber. "
Jusqu'à la fin de l'année, les entrepreneurs de l'Est vaudois auront du travail. 2014 sera par contre très compliqué. Quant à 2015, c'est la totale inconnue."
Le Valaisan d'origine s'est d'abord attaché à cibler les conséquences de la votation du 11
mars
2012. "
D'une part, le prix des logements va augmenter. En effet, la demande de résidences secondaires va diminuer, mais pas disparaître. Les acheteurs vont forcément se tourner vers ce qui existe déjà. Ce marché subira donc une forte pression. Inversement, le prix du foncier va chuter."
Des conséquences au quotidien
Les effets se feront aussi sentir au quotidien. "
Certains commerces locaux - boulangerie, petits restaurants - vivent hors saison grâce aux employés de la construction. Certains ne pourront plus rester ouverts toute l'année. La population locale va en pâtir. Un autre aspect est celui de la formation. Un patron qui sait qu'il n'aura plus assez de travail n'engagera plus d'apprentis. D'où la perte de savoir-faire. Enfin, le ralentissement économique va amoindrir les rentrées fiscales des communes.
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Des fonds pour les régions de montagne
Alain Turatti se refuse cependant à tout catastrophisme. "
Des solutions existent pour éviter la crise. Elles passent d'abord par la rénovation du bâti existant qui permettrait de déboucher sur une meilleure occupation des résidences secondaires actuelles.
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Autre piste explorée: investir dans les équipements de base. "
Je pense aux transports et aux structures telles que les crèches, mais aussi aux infrastructures touristiques en général: centre sportif, patinoire, piscine, tennis.
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Pour le chargé de mission du CITAV, "
ces deux éléments sont réalisables à court terme à condition de trouver le financement. Clairement, les pouvoirs publics - Confédération, cantons et communes - devront trouver des fonds pour aider les régions de montagne.
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Deux cantons, un même combat
A plus long terme, Alain Turatti table aussi sur la réalisation de lits hôteliers. "
Un secteur à développer est celui de la parahôtellerie. Ce que la clientèle actuelle souhaite, c'est habiter dans un appartement, tout en disposant des services que l'on peut trouver dans un hôtel. Les investisseurs privés intéressés par ce domaine existent. Il faut regagner leur confiance.
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Secrétaire de Chablais Région, Georges Mariétan commente: "
La problématique des Alpes vaudoises se rapproche très fortement de celle du Valais. Dans l'élaboration des lois d'application, les deux cantons auront tout intérêt à se concerter pour faire preuve de créativité.
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ils ont déjà voté quoi les vaudois?
Tous vos commentaires donnent raison à Weber. Vous auriez dû prendre les devants !