Un journaliste turc, Firat Alkac, a publié, il y a quelques jours, en première page du Taraf, des informations concernant l’envoi de matériel chimique en Syrie depuis la Turquie et la livraison de ces substances aux groupes terroristes du Front Al-Nosra et d’Ahrar-Ash-Sham, liés à Al-Qaïda.
Selon Firat Alkac, suite à une interpellation à la frontière, une seule personne avait été incarcérée, les autres prévenus ayant été libérés immédiatement. Le détenu, Heissam Qassab, est d’origine syrienne.
Il a d'abord été accusé de possession de 2 kg de gaz sarin.
« Les responsables d’Ankara ont dit que le convoi qu’il transportait ne contenait pas de gaz sarin mais d’anti-gel ! On a su plus tard que le gouvernement a fini par libérer tous les accusés ! »,
a ajouté Alkac précisant qu’un chef d’accusation a été ensuite formulé pour possession illégale de phosphore blanc.
Selon le procureur, le phosphore blanc rentrerait dans la composition des armes au gaz sarin.
« Le gouvernement d’Ankara en aurait dû être informé car les services de renseignements espionnaient ces personnes. Ces derniers circulaient facilement à la frontière syro-turque. Le point qui mérite réflexion c’est pourquoi le procureur a renoncé à poursuivre les complices. »,
a poursuivi le journaliste ajoutant :
« Selon les informations et renseignements que nous avons obtenus, ces personnes travaillaient pour les services de renseignements turc. Ils collectaient les substances nécessaires à la fabrication des armes chimiques de divers endroits de la Turquie, pour les réunir sur les frontières où ils les livraient à Heissam Qassab, le Syrien, qui les faisait entrer en Syrie et les livrer aux terroristes.
[...] Les cinq prévenus libérés étaient accusés d'avoir fourni des armes aux terroristes, une fois libérés, ils ont rejoint le Front Al-Nosra.
[...] La veille du jour où nous entendions publier cette information, un journal proche du gouvernement d’Ankara a annoncé que les services de renseignement de l'Iran, de la Syrie et de la Russie, vont divulguer des nouvelles sur l’envoi du sarin via la Turquie en Syrie. Nous avons été choqués puisque nous voulions publier la nouvelle !
[...] Je crois que les services de renseignements turcs ont eu vent de l’affaire en écoutant nos conversations téléphoniques et en contrôlant nos postes électroniques. »
Et vous, qu'en pensez vous ?