M. Bruno Pellaud, grand expert et défenseur de l’énergie nucléaire, reconverti à la défense des intérêts de l’hydraulique (du moins le dit-il) par le lieu qu’il a choisi pour couler une retraite heureuse ne nous dit peut-être pas tout. Au-delà de la promotion de l’énergie hydroélectrique, il ne parvient malheureusement pas à sortir de ses anciens schémas et reste un grand supporter de l’énergie atomique. Et si l’on veut relancer le nucléaire sous sa forme actuelle quoi de plus logique que de critiquer tout ce qui pourrait permettre d’en sortir ?
M. Pellaud, l’idéologie n’a jamais résolu le moindre problème, venons-en donc aux faits !
Si la RPC ( "Rétribution à prix coûtant") n’est pas la panacée, aucun pays au monde n’a trouvé de meilleure solution afin d’assurer un développement suffisant de la production d’énergie renouvelable répondant au double objectif pour l’avenir : sécurité de l’approvisionnement et prix attractif. A mes yeux, le système de la RPC est un système transitoire et nous devons déjà penser à la suite. Toujours est-il qu’actuellement la RPC nous permet de progresser aussi du côté des nouvelles énergies et de ne pas laisser ce créneau à la seule Allemagne. Une telle erreur se paierait cash dans quelques années.
La RPC suisse permet d’investir annuellement 300 millions de francs dans le développement des énergies renouvelables et avec la récente position des Chambres fédérales, ce montant devrait monter à 900 millions. Des moyens bienvenus pour promouvoir les nouvelles énergies aussi en Valais car par exemple, et M. Pellaud semble l’oublier, le canton suisse qui bénéficie du meilleur ensoleillement et peut donc produire une grande quantité d’énergie solaire toute l’année, reste le canton du Valais. Je ne vois par contre toujours pas le profit que le Valais tire du nucléaire…
Face à ces 900 millions annuels, l’Allemagne soutient les énergies renouvelables avec une contribution de 21 milliards d’euro, soit plus de 25 milliards de francs suisse. Avouons que l’honnêteté pousse à comprendre que la pression sur la force hydraulique nous vient du Nord et que face à cette démesure allemande nous devons premièrement en tirer les enseignements (ce que le Parlement suisse a fait puisqu’il a toujours refusé de supprimer le plafond dans le prélèvement de la RPC) et deuxièmement adapter nos modèles d’affaires. La force hydraulique est une énergie d’avenir qui vit des moments difficiles mais restera indispensable à la stabilisation du réseau, à plus forte raison avec une production décentralisée et irrégulière. Il s’agit, pour les entreprises concernées, de développer un nouveau modèle d’affaires correspondant à la nouvelle donne. Ceci interviendra même sans RPC suisse et est la clef de l’avenir énergétique de notre pays, du moins de la réussite de nos entreprises.
Dans le contexte actuel de forte pression sur les prix de l’énergie et en lien avec la décision, prise, du Conseil fédéral de sortir du nucléaire, pourquoi ne pas accélérer le mouvement et mettre le plus tôt possible nos centrales nucléaires hors service. Cela permettrait de limiter la quantité d’énergie sur le marché et de revaloriser, un peu, le prix de l’énergie, favorisant ainsi notre production locale. En effet, la grande quantité d’énergie produite par les centrales nucléaires participe de la surproduction et donc de la baisse du prix de l’électricité, ce qui handicape fortement nos barrages. Ceci sans compter que l’on pourrait parler aussi de subventionnement indirect pour l’énergie atomique puisque les coûts induits, de traitement des déchets et de désaffectation des centrales, retomberont tout ou partie sur les collectivités publiques.
Les centrales nucléaires portent atteinte à la force hydraulique. Pourquoi n’entend-on pas davantage ce discours dans la bouche des hydrauliciens ? Tout simplement car la quasi-totalité des sociétés qui produisent de l’énergie hydraulique est aussi impliquée dans la production d’énergie nucléaire. Dès lors ces sociétés elles-mêmes jouent avec le feu - ou plutôt avec notre eau – pour assurer des profits atomiques à court terme plutôt que des revenus hydrauliques durables. Le Peuple ne s’y trompera pas !
Enfin ce qu’omet – adroitement ?! – de dire M. Pellaud, c’est que le texte adopté par les Chambres fédérales ne permet pas uniquement d’augmenter, avec modération, le prélèvement RPC mais qu’il libère les entreprises à consommation d’énergie intensive de ce payement afin de maintenir la compétitivité de ces entreprises en Suisse. Consensus typiquement suisse dans l’intérêt du plus grand nombre. D’ailleurs seul le groupe UDC, refusant comme à son habitude une vision pragmatique, a refusé majoritairement ce texte.
Personne ne croit au bien-fondé et à l’utilité d’un référendum contre l’adaptation de la RPC. D’ailleurs toutes les associations professionnelles soutiennent cette modification.
A ceux qui ont fait la Suisse de l’énergie du XXème siècle d’accepter que d’autres feront celle du XXIème !
Yannick Buttet
M. Buttet, comme la Confédération avec son absurde stratégie énergétique, vous avez entrepris de vous frotter à des ingénieurs et des scientifiques. Vous semblez manquer des notions les plus élémentaires en physique et confondre – comme la Confédération d’ailleurs – électricité et énergie; or l’Allemagne, mauvais modèle, est en train de courir au désastre à propos de CO2, à propos d’électricité et à propos de haute finance … pour avoir laissé la physique au vestiaire. Ce qui m’ennuie le plus, c’est d’être assis dans la même galère que vous, tout ça à cause de la trouille infondée du nucléaire de nos élites ! Lisez et relisez “Toutes les énergies”, sur le site http://www.entrelemanetjura.ch …
Il est toujours surprenant d’entendre nos politiciens, tous devenus subitement vert un matin de mars 2011, parler de volonté populaire, de rejet de la population, etc…
A ma connaissance, il y a d’abord eu 4 convaincuees sur 7 au conseil fédéral, qui ont pris une décision, sans demandé d’autres avis qu’aux experts de Cleantech (qui défend son intéret dans les NER…), Il était où le peuple!
Ensuite, par un habil jeu politique et un tsunami de verdure politico-politicienne, le parlement fut contaminé (embobiné), quid de l’avis du peuple, mais sans émotion que serait la société!
Aujourd’hui on présente la nouvelle loi sur l’énergie comme un contre-projet à l’initiative de sortie rapide du nucléaire (comme celà si on vote contre l’initiative on soutient cette loi), très machiavélique quand on veut berner le bon peuple et forcer ses décisions!
Fi des discours politiciens, ces questions sont beaucoup trop importantes pour que nos édiles incultes en matières d’énergie décident seul tout en nous laissant assumer l’entièreter des coûts (exemption de la taxe RPC pour les grande entreprises). Demandons donc l’avis de ce peuple jusqu’ici trop silencieux, pourquoi aucun partie politique ne l’a proposer, le peuple est rop bête, il n’y comprend rien?
En tant que citoyens suisse majeur et responsable j’exige de pouvoir voter sur ces questions, sur chacune de ces questions indépendament les unes des autres et ainsi décider de l’avenir de mes enfants, de mon pays, de son économie. J’exige des RÉFÉRENDUMS!
Commencons par le commencement, comme pour les lois cantonals sur l’énergie, tout d’abord la question de la RPC (www.kev-referendum.ch), celà sera un excelent indicateur de la vrai volonté populaire et pas de celle de nos politiciens caméléons en mal de pouvoir et de ré-élection perpétuelle.
Trembler beaux-parleur devant le souverain, qui seul assume le coût de vos désir et de ce fait est donc le seul à pouvoir décider d’investir 200 milliards de franc ces 20 prochaines années (Doris à enfin chiffrés son rêve) pour une idéologie et soutenir l’économie chinoise (y a plus qu’eux pour produire des panneaux-PV, grace à leur charbon et nucléaire)l!
Trembler…
Monsieur Christophe de Reyff, je me suis toujours demandé comment la majorité féminine au CF avait pu décider une telle aberration, oui vous avez raison d’expliquer la différence entre kilowatt et kilowattheure.
Il y a aussi une chose à expliquer particulièrement aux écologistes, c’est la formule ri carré, pour répondre à l’idée d’avoir des éoliennes en mer du Nord à plus de 1000 km, et le nombre de pylônes immenses à construire eux qui ne supportent pas que l’on plante un piquet. Je lisais ces jours passés: “yaka transporter en courant continu”, et ceci entre Galmiz et Yverdon j’ai cru m’étouffer de rire.
Le peuple est en train de se faire avoir par ces “politiciens de salon”, mais le jour où leur soupe sera froide faute d’électricité, ces politiciens et autres écologistes auront disparu de la circulation, ils mangeront les pissenlits par la racine, le peuple n’aura plus que les yeux pour pleurer.
Le plaidoyer pour la RPC de Mr Buttet néglige des principes propres à la production et distribution d’électricité en réseau. Présenter le solaire et l’éolien comme substitut au nucléaire, à l’hydraulique voire même aux fossiles et les favoriser à ce titre est trompeur. Pourquoi? Parce qu’économiquement, on ne peut pas comparer des systèmes de production capables d’adapter leur puissance à la demande des consommateurs en temps réel, avec des sources non réglables car dépendantes des aléas de la météo et du cycle solaire. Or, pour qu’une substitution puisse avoir lieu il faut que les productions solaire et éoliennes soient associées à des systèmes de stockage qui les rendent réglables, c’est à dire aptes à délivrer un service économique équivalent aux systèmes de production auxquels elles doivent se substituer. Ce point est technico économique. Il n’a rien à voir avec la peur du nucléaire ou du réchauffement climatique. Mais le paradoxe du moment, probablement généré par ces peurs et les logiques d’urgence qu’elles induisent, est que les systèmes de production électriques solaire et éolien sont largement subventionnés et que leur production est décrétée prioritaire sur le réseau. Pour comprendre l’absurdité de la situation, imaginons que le nucléaire bénéficie des mêmes avantages (ce n’est pas complètement idiot puisqu’il émet peu de CO2). La production nucléaire serait alors non seulement subventionnée et prioritaire sur le réseau, mais en plus les centrales pourraient se la jouer intermittente; c’est à dire envoyer la puissance qu’elles veulent quand elles le veulent sur le réseau, par exemple au gré de l’humeur des équipes de gestion, de leur planning de vacances, etc. Il reviendrait alors aux autres systèmes de production connectés au réseau de s’adapter pour en garantir la stabilité et permettre aux industriels et aux ménages d’en faire usage. Cela semble absurde ? Mais ce n’est qu’une transposition dans le secteur nucléaire de la politique qui implémentée pour les “nouvelles renouvelables”. On peut parier qu’il y aurait pas mal de monde pour faire remarquer, à juste titre d’ailleurs, que le vrai coût du nucléaire doit absolument prendre en compte les coûts des perturbations et co-dépendances induites sur le réseau de distribution et que la spirale de coût induite par cette politique de promotion est bien plus sûre et durable que l’approvisionnement qui en résulte.
M. le Conseiller national Yanick Buttet s’attaque au nucléaire comme étant la cause de tous les maux actuels du domaine de l’économie énergétique. En avocat des nouvelles sources d’énergie renouvelables (SER), il prescrit sans justification rationnelle une fermeture rapide de nos centrales et, comme remède miracle, le recours exclusif à ces SER toujours et encore subventionnées. Il méconnaît pourtant une problématique fondamentale : il importe en effet de bien comprendre la différence fondamentale entre le watt (W) et le kilowattheure (kWh). On parle toujours d’énergie, mais pas assez de puissance. Il est trompeur de croire qu’il est suffisant de produire deux dizaines de milliards de kWh (soit 20 TWh) avec l’installation d’au moins 500 éoliennes et de quelque 75 kilomètres carrés de panneaux solaires photovoltaïques (PV) d’ici à 2050 pour remplacer la production nucléaire et couvrir la demande électrique de la Suisse.
Il faut, par contre, regarder de très près l’évolution quotidienne de cette dernière tout au long de l’année. On observe que, chaque jour, la demande nationale en puissance ne descend jamais au-dessous de 5 gigawatts, une puissance qui garantit la fourniture d’une énergie dite de ruban, laquelle est indispensable continûment. Vers la mi-journée, cette demande peut monter jusqu’à plus de 10 GW, une puissance couverte immédiatement grâce à l’hydraulique des lacs de retenue et grâce aussi aux autres SER, pour autant qu’elles soient disponibles en ce moment précis. C’est là précisément que les nouvelles SER ont leur rôle à jouer : contribuer à écrêter le pic de puissance demandée.
Comment sont garantis ces 5 GW de ruban ? C’est une valeur incompressible et qui ne pourra que croître encore inéluctablement à l’avenir – malgré tous les programmes d’économie et d’efficacité prévus – du fait de l’usage de plus en plus répandu de pompes à chaleur et de l’avènement bienvenu de voitures électriques, rechargeables principalement de nuit. La réponse est simple : l’hydraulique au fil de l’eau en assure 2 GW et nos cinq réacteurs nucléaires 3 GW, une situation idéale pour garantir cette continuité nécessaire. Même si on installait en Suisse, un jour, 12 GW-crête de PV, cette puissance ne serait toujours disponible qu’en pleine journée de soleil justement et précisément pour contribuer à l’écrêtage de la pointe de la demande, et elle pourrait même être soudain en excès de la demande. Cela on le voit déjà très bien en Allemagne qui doit exporter ses excès momentanés, même à prix nul ou négatif certains jours, ce qui est totalement absurde !
On ne peut pas tabler sur une énergie aléatoire pour assurer la demande en ruban. Et le pompage-turbinage n’est pas un outil suffisant pour assurer une énergie de ruban à hauteur de ces 3 GW nécessaires. Même les fameux futurs « smart grids » ne peuvent rien faire en optimisation des réseaux s’il n’y a pas une production d’électricité au moment même de sa consommation. Il faudra alors soit importer, soit produire avec du gaz, voire du charbon, comme le fait hélas maintenant l’Allemagne.
Ce pays, qui se voudrait exemplaire en éolien et en solaire, a vu ainsi croître de 10% sa consommation annuelle de charbon, qui est passée de 72 à 79 millions de tonnes entre 2009 et 2012, pour cause de fermetures de centrales nucléaires ! Corrélées à cette augmentation, les émissions allemandes de CO2 ont également crû, passant de 800 à 815 millions de tonnes de CO2 (MtCO2) de 2009 à 2012 (ou 10 tCO2 par habitant), alors que le but de tous les pays est de faire diminuer leurs émissions de CO2… Grâce à notre mix idéal de 60%/40% entre hydraulique et nucléaire, les chiffres pour la Suisse sont seulement de 0,14 Mtep de charbon et de 41,8 MtCO2 (ou 5,2 tCO2/hab). Voulons-nous améliorer encore ces valeurs ou les faire empirer sur le modèle allemand ?
Nous aimerions bien savoir comment autrement couvrir continûment les futurs 3 GW de nucléaires manquants (je parle bien de puissance, pas d’énergie), sans recourir ni aux agents fossiles, tous chargés d’émissions de CO2, ni aux importations massives (bien moins « propres » que notre actuelle production nationale). Du reste, ces dernières deviendront de plus en plus incertaines et non garanties dans un marché européen de l’électricité complètement libéralisé.
A lire Monsieur Buttet, on se met à penser que la politique c’est des intentions. L’enfer en est pavé!
Vous écrivez : « M. Pellaud, l’idéologie n’a jamais résolu le moindre problème, venons-en donc aux faits ! »
Voilà une amabilité que l’on peut comprendre dans bien des cas, mais pas dans celui-ci. Bruno Pellaud est un expert d’une grande rigueur sur les faits et d’un haut niveau de compétence non seulement dans le domaine du nucléaire mais encore de la production de l’électricité en général. Votre critique n’est pas crédible. À mon avis, et je pense à celui de nombreux experts du terrain de la production d’électricité, vous n’êtes pas en position de donner des leçons de respect des faits sur ce sujet à M. Pellaud. Au risque de vous retrouver dans une histoire de paille et de poutre. En fait, votre position sur ce dossier se comprend simplement comme une défense un peu angélique et complaisante de votre Conseillère fédérale PDC, Doris Leuthard, et de sa prétendue Stratégie Energétique 2050.
Vous dites aussi : « À ceux qui ont fait la Suisse de l’énergie du XXème siècle d’accepter que d’autres feront celle du XXIème ! ».
Auriez-vous la grande modestie de vous compter parmi les faiseurs de la Suisse de l’énergie du XXIème siècle ? Attention de ne pas vous ranger parmi ceux qui pourraient défaire les avancées scientifiques et technologiques du XXème siècle ?
M. De Rougemont a parfaitement raison d’estimer qu’il n’est plus acceptable de continuer, comme vous le faites, à nier que le kWh nucléaire paie largement ce qu’il doit pour la gestion des déchets et du démantèlement. Il n’y a pas de subventions déguisées, les collectivités publiques n’auront pas à payer pour cela, parce qu’il existe un fonds de démantèlement et de gestion des déchets mis en place pour le nucléaire. Il est même très rigoureux, c’est un modèle du genre : connaissez-vous d’autres technologies susceptibles de laisser des infrastructures et des déchets long terme faisant mieux, ou seulement autant ? De plus M. Buttet, vous êtes membre de la Commission de l’énergie du Conseil national (CEATE-CN). De votre part, une telle méconnaissance des faits surprend. Informez-vous sur le site ad foc de la Confédération, tout y est: http://www.bfe.admin.ch/entsorgungsfonds/01474/index.html?lang=fr
Il est vrai que la politique est probablement l’art d’aller au delà des faits et de l’idéologie. Pour vous avoir écouté attentivement lors de la dernière Assemblée générale de la Fédération Romande de l’Energie (FRE, novembre 2012)), si j’ai bien compris vos propos, votre politique à vous consistait à estimer que le nucléaire devait être mis au rebut pour la bonne raison que le peuple n’en veut plus après Fukushima. Ce qui était troublant, c’était que vous ne sembliez souhaiter ni consulter, ni même informer le peuple sur les réalités techniques de l’énergie. Plus gênant, vous alliez jusqu’à suggérer que si on se trompe et que, pour des raisons de coûts devenant insupportable, ou de menaces sur l’approvisionnement en électricité, le nucléaire redevenait une option intéressante, alors le peuple changera bien d’avis lui-même. Selon vous il n’y aurait qu’à attendre ce moment pour changer la politique et suivre le peuple. Renoncer à l’analyse des faits et aux compétences des experts pour anticiper, laisser en sommes le peuple se planter pour corriger le tir après coup, est-ce vraiment une politique responsable, une politique du XXIème siècle?
Enfin, si vous aimez bien le subventionnement massif de la RPC, argumentez, mais épargnez-nous de déclarations suffisantes du genre : « … seul le groupe UDC, refusant comme à son habitude une vision pragmatique… ». Surtout que si l’UDC est seule, c’est plutôt dans sa capacité de garder son sang-froid en matière d’énergie, grâce à une analyse scientifique lucide et à un certain courage de défendre des positions politiques peut-être difficiles ou impopulaires, mais basées sur la prise en compte des réalités.
Pas d’accord avec ces arguments.
– La RPC est une mesure de dirigisme étatique; premier défaut, celui de la corruption des uns par l’argent de tous.
– Elle est destinée à soutenir des investissements non rentables à court et long terme (sinon ils n’auraient pas besoin de subventionnement); deuxième défaut, celui de la faute économique.
– Elle ne permet pas de faire des économies d’investissement ou de fonctionnement car il faut doubler les capacités éoliennes et solaires par d’autres (hydrauliques, gaz, stockage, etc) pour assurer l’approvisionnement lorsque le soleil n’est pas là ou que le vent ne souffle pas, et aussi investir massivement dans des réseaux de distribution intelligents qu’il reste à inventer; troisième défaut, celui de l’aberration.
– Les sommes rassemblées par la RPC sont minuscules par rapport aux investissements nécessaires; quatrième défaut, celui de la couteuse insignifiance.
Il n’y a pas d’opposition entre centrales nucléaires et hydrauliques: les unes produisent une énergie de bande et les autres (celles de haute dénivellation) des appoints en période de forte demande.
Ni l’éolien ni le solaire ne se substitueront au nucléaire car ils sont intermittents; ils rendent par contre obsolète la stratégie de l’hydraulique d’appoint à haut prix et impayable les installations de pompage-turbinage en cours ou en construction.
Et arrêtons de toujours faire croire que le nucléaire ne couvre pas ses coûts. De fortes provisions sont faites dans le prix de chaque KWh pour le démontage des centrales et le stockage des déchets. Et si l’on veut parler d’externalités négatives ne pensons surtout jamais à la rupture éventuelle d’un barrage ou à l’enlaidissement certain du paysage.