6 octobre: davantage que des élections, un choix pour les générations futures.
Agir pour la sécurité n’est pas une fin en soi. C’est d’abord une des premières tâches régaliennes de l’Etat, qui doit assurer la sécurité de celles et ceux qui se trouvent sur son territoire.
Les 6 octobre et 10 novembre prochains, le peuple genevois élira son nouveau Gouvernement et son nouveau Parlement, qui fonctionneront pour la prémière fois sous l'égide de la nouvelle constitution cantonale approuvée par le peuple en octobre de l'année dernière.
Au-delà d'un choix de personnes et d'un soutien à une formation politique, les Genevois et les Genevoises devront décider de ce qu'ils souhaitent pour leur canton pour les 5 voire 10 années à venir. L'enjeu est de taille. A la hauteur des défis qui attendent Genève et sa région.
Que cela soit dans le domaine du logement, de la mobilité ou de la sécurité, le canton vit en effet depuis quelques années une mue sans précédent, devant se départir au plus vite d'un costume devenu beaucoup trop petit. Ayant vu sa population croître de plus de 100'000 habitants en moins de 20 ans, Genève doit se donner de l'air et repenser ses conditions cadre.
Je le vois en particulier dans le domaine dont j'ai la charge, celui de la sécurité. Les infrastructures et les instruments dont ma collègue Isabel Rochat et moi-même avons hérités en 2009 et respectivement 2012 sont pour bon nombres inadaptés aux réalités sécuritaires d'un canton situé au cœur d'une agglomération de près d'un million d'habitants, au centre d'une des régions les plus riches d'Europe et donc attractive pour de nombreuses formes de criminalité.
Avec un système pénitentiaire au bord de l'implosion – la prison de Champ-Dollon affiche un taux de surpopulation de plus de 200% –, une police ne disposant plus des moyens d'accomplir correctement sa mission et, globalement, une chaîne sécuritaire fragilisée, il s'est agi, dès les premiers mois de mon activité en juillet 2012, d'agir de manière déterminée et responsable.
Cette volonté d'action s'est tout d'abord traduite par un accord sans précédent avec la justice, permettant de définir – enfin ! – une politique commune de lutte contre la criminalité, assortie de priorités claires pour l'ensemble des acteurs de la chaîne sécuritaire.
Ces lignes directrices fixées, le Conseil d'Etat s'est donné les moyens de mettre en place cette nouvelle politique de sécurité, avec la ferme intention de réinstaller l'Autorité de l'Etat dans les rues de Genève.
La nouvelle planification pénitentiaire permettra notamment de doubler le nombre de places de prisons, celles-ci n'ayant pratiquement pas augmenté depuis près de 40 ans, tandis que la nouvelle Loi sur la police doit donner les moyens à cette dernière d'accomplir sereinement des missions désormais clarifiées.
Agir pour la sécurité n'est pas une fin en soi. C'est d'abord une des premières tâches régaliennes de l'Etat, qui doit assurer la sécurité de celles et ceux qui se trouvent sur son territoire.
Mais faire baisser la criminalité de près de 10% l'année dernière, là où tous les autres cantons – à l'exception de Zoug – ont connu une augmentation, c'est aussi agir sur les conditions cadre qui font la force de Genève et de la Suisse.
A l'heure où nos équilibres, fiscaux notamment, sont fragilisés et remis en cause, renforcer un des principaux piliers participant à notre prospérité et au développement de la Genève internationale est indispensable.
Et nécessitera un engagement et une volonté sans cesse renouvelée, afin de ne pas avoir constamment une guerre de retard face à une criminalité, notamment informatique, qui se réinvente jour après jour.
Les 6 octobre et 10 novembre, en matière de sécurité comme dans les autres domaines cruciaux pour l'avenir du canton, les Genevoises et les Genevois devront ainsi faire des choix. Et élire celles et ceux qui leur proposeront la meilleure grille de lecture permettant de gouverner Genève, en évitant les blocages qui ont trop souvent miné le canton.
Il s'agit donc bien plus qu'une élection, d'un engagement pour les prochaines générations.
Pierre Maudet
Conseiller d'Etat (PLR)
chargé du Département de la sécurité
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