Parti socialiste: Si vis pacem para bellum

Si tu veux la paix prépare la guerre.

 

"Pour éviter le danger imminent d'une attaque fasciste et préserver la neutralité suisse, (en) tant que celle-ci est condition de l'autonomie de l'Etat, la social-démocratie reconnaît la nécessité d'une protection armée des frontières, laquelle, selon l'histoire et les us politiques du pays, trouve sa réalisation dans l'armée de milice et doit, pour accomplir avec succès sa mission, être portée par la volonté d'une communauté nationale anti-capitaliste. Pour une telle armée, le parti social-démocrate est prêt à mettre à disposition les fonds nécessaires." (1)

Tiré du Programme du parti socialiste suisse de 1935.

 

"Notre vision est que les armées nationales soient remplacées par un système collectif de protection de la communauté internationale.

[...] Une politique de paix et de sécurité solidaire part du principe qu’il faut éliminer durablement les causes de la guerre et de la violence. Dans cette optique, les militaires et les armées sont en principe contreproductifs. Ils tirent leur légitimé des guerres et leurs commandants continuent d’attiser le feu de la violence. Le PS rejette par conséquent l’idée de mener une politique de paix et de sécurité avec des moyens militaires.

[...] Les dépenses actuelles pour l'armée suisse doivent être entièrement réaffectées à la promotion internationale de la paix. Une abolition de l’armée par la Suisse serait aussi un signal fort au retentissement mondial qui lui faciliterait une politique internationale de paix crédible.

[...] Le PS milite pour la suppression de l’armée. En attendant d’atteindre cet objectif, l’armée suisse doit être massivement réduite et transformée.

[...] Le PS appelle de ses voeux la mise sur pied d’un système de sécurité collectif sous la direction des Nations Unies. La Suisse doit s’engager dans le cadre des Nations Unies et de l’OSCE pour la constitution d’un groupe d’Etats pour une sécurité collective. Ceci est pour nous la mesure la plus efficace contre les éventuelles velléités de faire adhérer la Suisse à plus long terme à une alliance militaire car la défense autonome du territoire est depuis longtemps devenue une illusion."

Tiré du Programme du parti socialiste suisse de 2010.

 

Les politiciens de droite qui se font insulter depuis 50 ans seront ravis d'apprendre que la "menace fasciste" a bel et bien disparue. D'autres se feront un malin plaisir de rappeler qu'une confrontation à la réalité, telle que celle qui attendait leurs prédécesseurs en 1935, fait aujourd'hui cruellement défaut à nos camarades socialistes.

Mais, plus sérieusement, deux choses absolument essentielles manquent à l'appel d'un texte à l'autre: la notion d'autonomie de l'Etat et celle de communauté nationale, ou populaire (Volksgemeinschaft), volontaire... Les deux piliers de la démocratie.

 

 

(1) Traduit de l'allemand, le texte original fait foi, merci de nous signaler toute erreur éventuelle.

"Zur Abwehr drohender Gefahren faschistischer Gewaltangriffe und zur Wahrung der schweizerischen Neutralität, solange sie eine Voraussetzung für die staatliche Selbständigkeit bildet, anerkennt die Sozialdemokratie die Notwendigkeit eines bewaffneten Grenzschutzes, der nach den geschichtlichen Bedingungen und den politischen Verhältnissen des Landes in der Milizarmee seine Verkörperung findet und, um seine Aufgabe erfolgreich zu erfüllen, von dem Willen einer antikapitalistischen Volksgemeinschaft getragen sein muss. Für eine solche Wehr ist die Sozialdemokratische Partei zur Verfügungstellung der erforderlichen Mittel bereit."

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