Voilà vingt ans, jour pour jour, que le service militaire obligatoire a été plébiscité lors d’une votation populaire aussi mémorable que celle du 26 novembre 1989, au cours de laquelle le même groupe pour une Suisse SANS Armée avait cherché à abolir l’armée suisse.
Est-ce là de la mauvaise uchronie, comme celle que nous gratifie Philippe Le Bé cette semaine dans le tout aussi mauvais dossier de l’Hebdo sur la « grande hypocrisie » que serait le service militaire ? Non. Le scénario ? Basé sur les données du Service sismologique suisse. Les moyens ? Basés sur le profil de prestations futur de notre armée de milice, soit une armée de 100'000 hommes, et pas de 60'000 volontaires, avec un budget de 12 milliards de francs (dont 50% dévolus à la masse salariale). Car ces « volontaires » seraient aussi des salariés. Aucun volontaire au monde ne sert sous les drapeaux comme bénévole. Le volume de forces engagées? Comparable à celui engagé par les Japonais lors de la catastrophe de Fukushima, à la seule différence que les forces d’auto-défense japonais ont pu - et dû - engager 100’000 hommes en même temps et durant 4 mois ...
Le constat ? Dans le cas bâlois, seule une armée avec des moyens importants pourrait faire face à un pareil désastre. C’est là un constat d’autant plus fort que, contrairement à d’autres pays, le nôtre ne dispose pas d’une gendarmerie ou d’une sécurité civile permanentes. Nous sommes loin du « gouvernement mondial » que M. Le Bé se plaît à imaginer et de son « meilleur des mondes », dans lequel il n’y aurait plus ni catastrophes, ni guerres. Oui, les guerres ont encore un « bel avenir » comme les catastrophes. Ignorer cette évidence, c’est croire que la Suisse est une île dans le monde actuel et futur. Le 22 septembre, la votation décisive qui attend les Suisses aura pour arrière fond des risques et dangers bien réels, et non pas des chimères.
Le scénario :
http://www.seismo.ethz.ch/eq_
Les prestations militaires (p. 14) : http://www.vbs.admin.ch/
Fukushima:
Le 11 mars 2011 à 14h46, la côte Nord-Est du Japon est frappée par un séisme de force 9 sur l’échelle de Richter, suivi d’un tsunami dévastant la côte Pacifique. La centrale nucléaire de Fukushima est touchée et un accident nucléaire de gravité comparable à celui de Tchernobyl survient. Pour répondre à cette catastrophe, le Japon mobilise le jour même et pour une durée de quatre mois l’équivalent de neuf divisions et brigades, soit plus de 100’000 hommes. Les deux-tiers de cette force appartiennent aux forces d’auto-défense terrestres japonaises (GSDF). Leur déploiement sera réalisé en 72 heures.
Char-pont:
http://www.kmweg.de/aktuelles/
Photos : exercice « DUDEX 12 » (Payerne, novembre 2012); un char-pont comme celui que l’armée suisse prévoit d’acquérir
Et vous, qu'en pensez vous ?