Le comité interpartis de droite a fustigé vendredi l'initiative populaire du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) qui sera soumise au peuple le 22 septembre. Elle l'a notamment qualifiée de sournoise.
L'initiative populaire du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) soumise au peuple le 22 septembre est sournoise. Elle réclame l'abolition de l'obligation de servir, mais vise en réalité la suppression de l'armée et nuira au succès de la Suisse, a fustigé vendredi le comité interpartis de droite.
Un large front de représentants du PLR, du PDC, de l'UDC du PBD de la Lega et de la Société suisse des officiers a donné à Berne le coup d'envoi de la campagne de votation des opposants. "L'initiative contre la sécurité", comme ils l'ont rebaptisée, met en péril le modèle de réussite du pays.
Le GSsA utilise la tactique du salami. Ayant plusieurs fois essuyé un refus du peuple à ses demandes de suppression de l'armée, il essaie de saper sa base avant de l'abolir définitivement, a accusé le conseiller national Jakob Büchler (PDC/SG).
Les initiants veulent remplacer le service militaire obligatoire par un service volontaire ouvert à tous. La Suisse est l'un des derniers pays d'Europe à connaître la conscription obligatoire, aiment-ils à rappeler.
Illusion
Une armée de volontaires de milice est toutefois totalement illusoire, il n'en existe nulle part au monde, a critiqué le conseiller national Jean-François Rime (UDC/FR). Tous les Etats d'Europe ayant aboli le service obligatoire ont des armées professionnelles et de grands problèmes de recrutement.
En France, les postes de soldats et de sous-officiers attirent moins de 3% de candidats et 40% des engagés ne reconduisent pas leurs contrats. L'Espagne doit recruter dans ses anciennes colonies et l'Autriche a renoncé à supprimer l'obligation de servir après l'échec d'un essai pilote, a illustré le président de la Société suisse des officiers Denis Froidevaux.
Problème en cas de catastrophe
Sans obligation de servir, l'armée, la protection civile et le service civil ne fonctionneraient plus. Dépouillé du contrôle démocratique garanti par la conscription obligatoire, le système volontaire risque d'attirer des "rambos". Une telle milice ne pourra assurer ses missions en cas de catastrophe.
Or, il s'agit de protéger des vies humaines et des infrastructures. "Les partenaires civils devraient assumer des tâches supplémentaires dont les surcoûts retomberaient en premier lieu sur les cantons et les communes", a dénoncé Roberta Pantani (Lega/TI).
Les interventions militaires doivent être dans l'intérêt de la société et ne pas dépendre d'une participation volontaire. Le système actuel permet à l'armée de s'adapter à ses besoins actuels et à la situation sécuritaire.
En cas de problème, les effectifs peuvent être vite augmentés. Plus chère, une armée professionnelle est trop grande en temps de paix et trop petite en temps de guerre.
Bénéfique pour l'économie
La conscription n'est pas un poids pour l'économie, a défendu M.Rime. Les jours de service, accomplis par les employés des PME, ont beaucoup diminué par rapport à autrefois. Grâce au système de milice, l'armée profite des compétences de spécialistes et les entreprises du complément de formation acquis sous les drapeaux, a développé le président de l'Union suisse des arts et métiers.
La suppression de l'obligation de servir priverait la Suisse de sécurité. L'affiche des opposants l'illustre par un couteau de la marque GSsA coupant des tranches d'une branche de la croix suisse. Le site des opposants est à l'adresse www.initiative-contre-securite-non-ch.
L'initiative ne fait pas tout à fait l'unanimité à droite. Il s'est formé outre-Sarine un comité "Bourgeois contre l'obligation de servir". Le Conseil fédéral et le Parlement rejettent l'initiative du GSsA. PS et Verts la soutiennent.
Lire la suite
Et vous, qu'en pensez vous ?