L’ex-imam de la mosquée du Petit-Saconnex a beau m’accuser de jeter de l’huile sur le feu, d’ “ajouter la haine à la haine”, comme il l’a déclaré à la Tribune de Genève du 16 juillet à propos de ma proposition d’interdire le voile islamique à l’école obligatoire laïque genevoise, il n’est pas crédible. Les archives électroniques sont en effet le lieu où l’on peut confondre ceux qui n’ont de cesse de se faire passer pour des agneaux.
Publication 16.07.2013. Mise à jour 19.07.2013. Pierre Weiss a complété son article en ajoutant l'article de l'Illustré de 1989. Un document essentiel pour comprendre la longue marche de Hafid Ouardiri et du voile dans les salles de classe suisse.
Curieusement, les arguments sont exactement les mêmes que, par exemple, ceux de Jean Martin, de la Licra: La Suisse n'est pas la France, il ne s'agit que d'un épiphénomène, deux cents jeunes filles dans le canton de Vaud ne sont rien, qui cela peut-il gêner sinon "des personnes qui ont d'autres motivations".
Le discours de Hafid Ouardiri n'a pas changé d'un pouce: c'est soit le voile, soit la rupture, avec son cortège de marginalisation et d'écoles coraniques en toile de fond. Comme pour Jean Martin, le problème ne vient que de ceux qui ne se soumettent - pardon - n'acceptent pas les évidences, la droite populiste, jamais de l'islam et de ses conséquences sociales.
"Arrêtez de traquer ainsi ces jeunes filles, leurs parents sont furieux! Si vous insistez, elles ne se rendront tout simplement pas à l'école. Vous savez bien que votre intervention risque de créer un problème au sein de leur classe, alors qu’il n'y en a jamais eu jusqu'ici!".
L'article lève en fin le voile sur ce que vivent certaines jeunes filles issues de familles musulmanes:
"Sabra et Noha ne se présentent pas au rendez- vous : Abdelhafid Ouardiri leur a ordonné de fuir cette journaliste et ce photographe vraiment trop insistants.
Et pour cause: les jeunes musulmanes ne portent tout simplement jamais leur foulard en classe! Elles sont en jeans, baskets et tête nue comme toutes les autres. Lentement et sans bruit, l’école laïque de la république et canton de Genève a accompli son œuvre intégratrice : Sabra et Noha n’ont aucun désir de se différencier de leurs camarades.
«Si d'autres jeunes filles le portaient, nous le ferions peut-être aussi mais isolées comme ça, nous n'en avons vraiment pas envie.»
Mais alors pourquoi mentir?
«A la mosquée, on nous a demandé de vous raconter cette histoire parce que monsieur Ouardiri pense que ça peut faire un exemple et que d'autres jeunes musulmanes porteront le voile si elles lisent notre témoignage dans L'Illustré...»
Une bien étrange manière de promouvoir l’islam. Ça s’appelle de la manipulation. Et l’on a quelques craintes en imaginant ce que le procédé peut donner à une plus grande échelle.
Quant à l’aimable monsieur Ouardiri, il ne comprend bien sûr rien du tout à cette étrange histoire, il n’y est évidemment pour rien. Si les jeunes filles ont menti, pense-t-il, c’est sans doute parce qu’elles se sont laissées tenter par une belle photo dans L’Illustré..."
Cette guerre de la communication dure depuis 1989.
- Ci-desous, l'article de Pierre Weiss:
Il suffit en effet pour se convaincre de la duplicité de M. Ouardiri dans la question du voile islamique de lire les déclarations de deux jeunes musulmanes dans une édition de l'Illustré de 1989, rapportées par la Weltwoche (qui donne un portrait critique, non démenti, de l'ex-imam) en 2009.
En réalité, sous ses abords affables qui ne séduisent que ceux qui ne font pas preuve d'esprit critique, M. Ouardiri est un redoutable prosélyte d'un islam intransigeant et extrémiste. On n'a pas à le lui rapprocher, c'est son métier, sa vocation, probablement sa mission sur cette terre (helvétique). Encore faudrait-il qu'il le reconnaisse. Avec son but qui est d'imposer le voile dans nos écoles pour toutes les jeunes musulmanes comme un fait irréversible.
Dans la question du voile, il n'a en effet cessé d'agir pour que l'on arrive à une situation de non-retour, où le voile islamique apparaîtrait comme allant de soi. Voici comment il manipulait de jeunes écolières musulmanes, selon le témoignage de ces dernières à l'Illustré, rapporté par Mireille Vallette.
"La journaliste (de l'Illustré) demande un rendez-vous à l'école pour qu'un photographe immortalise le tandem (des deux jeunes filles) en foulard "ce qui déclenche la fureur de l'aimable Abdelhafid Ouardiri". Les jeunes filles se présentent au rendez-vous, mais la journaliste obtient le fin mot de l'histoire: elles ne portent jamais le foulard en classe et n'ont pas envie de se différencier de leurs camarades. "A la mosquée, on nous a demandé de vous raconter cette histoire parce que Monsieur Ouardiri pense que ça peut faire un exemple et que d'autres musulmanes porteront le voile si elles lisent notre témoignage".
Le cas est clair: M. Abdelhafid Ouardiri est un manipulateur patenté, et à mes yeux un pur voileur dévoilé.
Pierre Weiss
Première publication sur http://pierreweiss.blog.tdg.ch/
Si seulement Abdel Hafid Ouardiri n’était qu’un triste manipulateur !