Ce dernier coup d’Etat militaire, plus démocratique que la démocratie elle-même, va-t-il pousser les islamistes dans les bras de la guerre sainte ?
Au moins trois manifestants favorables au président islamiste déchu ont été tués et plusieurs autres blessés dans des échanges de tirs avec des soldats vendredi au Caire.
Partis d'une mosquée de Nasr City, un faubourg du Caire, où ils campaient depuis plusieurs jours, des milliers de manifestants islamistes ont scandé "Morsi est notre président" et "Traîtres!" devant la Garde républicaine.
En réponse à ces manifestations, les anti-Morsi ont lancé un appel "urgent" à manifester massivement vendredi. Les militaires ont de leur côté appelé au rejet de la "vengeance" et à "la réconciliation nationale". Les militaires assurent qu'ils ne prendront de "mesures exceptionnelles ou arbitraires" contre aucun groupe politique et qu'ils respecteront la liberté d'expression et de manifestation tant que les rassemblements ne menaceront pas la sécurité nationale. Ils préviennent néanmoins que:
"L'usage excessif de ce droit sans raison pourrait avoir des implications négatives, dont le blocage des routes, le retard du versement des salaires et la destruction d'institutions, ce qui menacerait la paix sociale, l'intérêt national et affecterait la sécurité et l'économie de notre précieuse Egypte".
Vendredi matin, des islamistes ont ouvert le feu contre l'aéroport d'El Arish, dans la région agitée du Sinaï, selon la télévision publique égyptienne.
Reste que ce qui s'apparente clairement comme le vol de la victoire démocratique des frères musulmans risque certainement de convaincre ceux-ci de l'utilité d'une victoire sur le plan militaire, une ultime épreuve de force, vers un règne sans partage.
Dans le concert unanime des louanges à la démocratie, le couac égyptien apparaît comme le révélateur de toutes les faiblesses essentielles du modèle démocratique. L'Europe l'a connu au début du XXe siècle, le monde arabe en fait l'expérience aujourd'hui. La démocratie somme toute, telle que nous la connaissons aujourd'hui, n'est que le gouvernement des coulisses. Un régime d'avant la chute du mur, un pays trop libre, pas assez aligné ? Hop, printemps arabe, les télés n'y voient que du feu. Ca part en vrille ? Qu'à cela ne tienne, on a toujours un cadre haut placé, aux verrous du pouvoir, qui fait ses classes dans son aire et que l'on peut actionner en cas de besoin. En définitive on n'a jamais tort.
Appellons un chat un chat: faire tomber Moubarak était une sottise. Morsi a été démocratiquement élu. Que cela nous plaise ou non, l’islamisme a été demandé par les Egyptiens…Et maintenant, on retrouve les gogos de la gauche qui refusent la démocratie qu’ils ont demandé…Ces gens ne seront satisfaits et n’arrêteront leur cirque que lorsque tout sera soviétisé…