des Ghanéens…
Nimbés de l'aura virginale des victimes de la xénophobie institutionnelle sous nos latitudes, les Africains se montrent un peu plus sévère dès qu'il s'agit de leur terre. Ne fais pas à autrui...
Dans un article très complet, le Temps rappelle la récente décision du président Ghanéen d'expulser manu militari les ouvriers immigrés chinois. Décision qui donna lieu à des scènes de pillages et de véritables chasses à l'homme.
"L’Etat ghanéen est parti en guerre contre la ruée vers l’or illégale menée par plus de 12 000 migrants chinois partis des villages plantés autour de la ville de Shanglin.
Il y a quelques jours, les Chinois qui travaillaient dans la même mine que Zhen Minxin furent informés d’une descente de la police: «Nous avons tous fait de notre mieux pour nous échapper avant qu’ils ne débarquent mais beaucoup d’amis se sont fait arrêter.» Faire de son mieux, c’est «acheter» un policier ghanéen, mais tous ne sont pas si aisément corruptibles: «Certains te laissent filer si tu les payes, d’autres pas, et en prison, le risque est d’être rongé par les moustiques.»
Après les forces de l’ordre ghanéennes, ce sont les pillards qui ont pris ce qui restait et ont brûlé la mine sur laquelle lui et cinq acolytes ont investi 2 millions de yuans, soit 300 000 francs. «Des voleurs nous ont traqués jusque dans la forêt», raconte Zhen Minxin. Il ne passera qu’un jour dans cette jungle alors que d’autres s’y sont cachés six nuits. Des Ghanéens qui travaillaient dans sa mine lui ont ensuite trouvé une planque en banlieue de Kumasi, le temps d’organiser son envol pour la Chine.
[...] La police ghanéenne n’y est pas allée de main morte, semble-t-il, n’hésitant pas à «se servir» au passage: «Ils portaient l’uniforme mais saisissaient tout l’argent des Chinois», affirme Zhen Minxin, qui a dû se faire avancer le prix du billet d’avion pour retourner dans son pays.
[...] Zhou Haohe, lui, s’affaire en cuisine lorsqu’il se retrouve encerclé par 50 à 60 pilleurs. «Il a tiré un coup de semonce vers le ciel mais un voleur lui a pris son arme et lui a mis une balle dans la tête», raconte Meng Tianming, qui nous montre les photos sanglantes qu’il a enregistrées sur son téléphone portable. «Nous avons appelé la police et le docteur mais il a fallu les payer pour qu’ils viennent.» Il poursuit: «J’avais entendu beaucoup d’histoires similaires mais c’était la première fois que je le voyais pour de vrai. Là-bas, il faudrait que chacun ait deux armes pour se protéger.» Il cite le cas d’un autre Chinois qui s’en sortira vivant, mais le dos perforé de plombs, «de ces fusils avec lesquels on chasse les animaux»."
S'ils avaient été occidentaux, les Ghanéens auraient été traités de racistes; encore une discrimination !
La suite sur letemps.ch
Et vous, qu'en pensez vous ?