Plier devant les Etats-Unis ne nous épargnera ni la honte, ni la guerre

Article de l’avocat Douglas Hornung dans Le Temps du jour.

"Certains considèrent qu’«on n’a pas le choix». Si on n’obéissait pas à l’ultimatum posé par les auto­rités américaines, celles-ci prendraient des sanctions contre ­Credit Suisse ou une banque cantonale, voire toutes les banques suisses.

[...] L’ultimatum américain est «non négociable» et «les Américains sont pressés». Il faut donc impérativement que le parlement décide au pas de course d’une loi d’exception qui mette à néant le droit suisse en la matière et autorise les banques à «collaborer».

[...] Eh bien, si, on a le choix! Le choix de ne pas se déculotter ­devant une puissance étrangère, aussi forte soit-elle. Le choix d’être le digne représentant d’une nation souveraine et démocratique, le choix de ne pas accepter de chantage – qu’il vienne de terroristes ou d’un pays ami – le choix de défendre et d’appliquer des principes fondamentaux universellement reconnus, le choix de défendre ses institutions et ses normes, le choix qui honore et non le choix du déshonneur.

Churchill avait eu raison de dire à Chamberlain: «Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur et vous avez eu la guerre.»

La situation est identique au­jour­d’hui. La Suisse a montré ses faiblesses. Elle est donc la cible d’attaques incessantes, non seulement américaines mais aussi de la part de pays européens. Elle s’est montrée fragile, peu scrupuleuse à défendre son droit, et capitularde dès que l’adversaire fronce les sourcils. Elle récolte aujour­d’hui les conséquences de cette politique de soumission, et ce n’est qu’un début. Alors que la panique règne à bord, la Suisse a besoin d’un capitaine. Que le parlement soit ce capitaine qui sait où sont les valeurs et qu’il les défende!

[...] Si les Etats-Unis menacent toutes les banques suisses d’interdire l’accès au marché américain ou de faire des opérations en dollars, qu’ils le disent clairement, ou que la Suisse saisisse les instances internationales telles que l’OMC pour dénoncer un abus de position dominante. Mais, de grâce, ne cédons pas à des chantages inadmissibles et restons maîtres et fiers de notre destin, comme de notre passé. On a le choix!"

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