Lucerne aimerait retirer ses six caméras de vidéosurveillance sur la place de la gare. Motif: elles coûtent cher et ne servent à rien.
"On ne savait pas vraiment qu’en espérer. Il faut aussi dire que cette place avant d’être un site de réunion susceptible de poser problème est d’abord un lieu public très visible, «carte de visite» de Lucerne, de son tourisme. Elle était souvent occupée par des jeunes en soirée, avec aussi des dealers ou des marginaux. La population qui a approuvé cette démarche espérait peut-être que cette fréquentation «hors norme» diminue. Les politiques et les policiers voulaient, eux, surprendre des auteurs de délits et parallèlement décourager les rixes, voire les deals. Tout cela n’a pas eu lieu", explique Maurice Illi, manager de la sécurité à la Ville de Lucerne.
Le Temps interroge:
"Un recul du sentiment de sécurité et une hausse des délits ont accompagné ces premières années sous surveillance vidéo. Comment expliquez-vous ce paradoxe?"
Maurice Illi répond:
"Tout d’abord, les personnes ne modifient pas leur comportement parce qu’elles sont surveillées. Elles le feraient peut-être si, à chaque reprise, une intervention ou une trace de cette surveillance se manifestait. On s’habitue à une caméra. De plus, des groupements jusque-là absents de l’endroit s’y sont implantés, parfois pour du trafic de stupéfiants; ils ont remplacé les groupes plus «pacifiques» de jeunes qui eux ont fui l’espace filmé.
[...] On peut améliorer la sécurité d’un espace public mais uniquement dans des cas isolés; lorsqu’il s’agit de poursuivre un but bien précis. Cela n’apporte rien comme mesure générale. Et surtout pas en matière de prévention. Celui qui veut provoquer une rixe sur la place de la gare sait le faire depuis plusieurs années; la caméra ne va pas le dissuader de ce comportement. Notre expérience n’a en tout cas pas permis d’intervenir à bon escient de manière répétée. Sans cela, mon discours serait différent. La discussion politique sur la vidéosurveillance peut certes rassurer une population qui constate alors que des mesures sont envisagées. Mais si cela n’aboutit pas, le sentiment peut empirer."
Et si la solution n'était pas dans l'observation passive mais dans l'intervention active de la justice ?
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Mais bien sûr, les anti-caméras trouvent n’importent quoi pour dire que c’est inutile, que ça sert à rien. Et bien moi je dis que grâce à la pose de caméras dans ma ville, certains se sont calmés et des auteurs de délits ont pu être appréhendés plus facilement. “Ca déplace le problème” oui, mais en attendant les gens savent ou aller et les endroits à éviter. Non, une caméra n’empêchera personne de passer à l’acte mais la victime sera soulagée d’apprendre que cet outil était là pour appréhender plus facilement l’auteur et ne pourra pas nier, preuve et image à l’appui. Ici les affaires ne restent pas sans suite mais si à Lucerne les cams sont là seulement pour faire joli ou rassurer et que rien ne suit niveau juridique ou policier, ils peuvent effectivement déjà les enlever.