Roumanie: la chasse au rouge est ouverte

Parce que tous les criminel doivent payer, l’Institut d’investigation des crimes du communisme (IICCMER) continue son combat pour faire condamner les tortionnaires de l’ère socialiste.

Depuis plusieurs mois, l'IICCMER mène des enquêtes sur 35 anciens responsables de centres de détention et de camps de travail. Aujourd’hui âgés de 81 ans à 99 ans, ils sont soupçonnés d’avoir commis des assassinats politiques durant les années 1950 et au début des années 1960.

"Nous disposons de preuves indubitables, comme les témoignages d’anciens détenus ou des rapports issus des archives de la Securitate [l’ancienne et redoutée police politique]"

Epaulés par les Soviétiques, les communistes roumains ont créé un système répressif particulièrement féroce au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Dans un pays qui était majoritairement hostile au nouveau régime, ils ont usé de tous les moyens pour faire taire leurs opposants. Des dizaines de milliers d’intellectuels et prisonniers de droit commun ont été torturés dans les prisons ou envoyés de force pour travailler au «canal». Long de plus de 70 kilomètres, ce chantier pharaonique, qui relie depuis les années 1980 le Danube au port de Constanta sur la mer Noire, a servi de prison à ciel ouvert. Des milliers de forçats y sont morts de faim et de fatigue dans l’indifférence de la nomenklatura. Ce sont justement ceux qui dirigèrent ces immenses camps de travail qui sont aujourd’hui dans le viseur de l’institut d’investigation.

Malgré toutes les horreurs perpétrées jusqu’en 1989 et l’insurrection populaire, il aura fallu attendre décembre 2006 pour que la Roumanie condamne officiellement le communisme.

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