Le PS exige des cours d’éthique pour le soldat suisse, tout en lui interdisant de discuter les ordres pour des raisons de conscience.
Nouvelle exemple de l'incohérence qui sévit au parti socialiste, surtout quand il s'agit de l'armée suisse, le Conseiller national socialiste jurassien Pierre-Alain Fridez vient de déposer un postulat en vue de la « promotion de l'éthique au sein de l'armée suisse ».
Ethique, c'est le mot qu'on utilise à gauche pour parler de morale, en demander pour l'armée c'est entendre à demis-mots qu'elle en manque... Ainsi, le Conseiller Fridez veut de la « systématisation », de l'«éthique militaire, un élément de l'instruction en matière de politique de sécurité », du « contrôle », de l'« institutionnalisation de l'instruction dans les domaines "comportements extrémistes" et "gestion de la diversité" » - façon encore d'insinuer que l'armée reste un repère d'admirateurs de Guillaume II - de la « persévérance dans le maintien de l'ordre », une « allocation », forcément et, enfin, que la soumission à la vision des « principes éthiques » tels que conçus par le socialisme fonctionne « comme critères de qualification »; en instruction publique on appelle cela 'formation pédagogique', ou quand la capacité d'assimilation à l'idéologie définit la capacité d'avancement.
Reste qu'en matière d'éthique, ce qu'on attend avant tout du soldat, c'est sa capacité à placer son humanité consciente avant des ordres qui seraient contraires à la vocation ou à l'honneur de notre armée.
Cela, le parti socialiste ne veut pas en entendre parler, qui vient de dénoncer un officier supérieur pour avoir osé invoquer « sa conscience » dans une revue au titre évocateur... Pro Libertate.
Le colonel Peter Forster a été désigné au Conseil fédéral pour cette phrase: « Le Conseil fédéral joue délibérément avec un bien précieux, à savoir la sûreté nationale, dont il est le garant depuis la création de notre Etat. Nous avons commencé à nous demander si nous devions nous adapter ou nous opposer la première fois que le Conseil fédéral a menacé de prendre des mesures en notre défaveur. Or, nous étions déjà arrivés à cette époque à la même conclusion qu'aujourd'hui: face à une situation où notre conscience nous dicte de nous opposer à notre propre gouvernement, le silence serait une trahison et l'obéissance une soumission ».
Un militaire qui préfère risquer d'affronter sa hiérarchie plutôt que de renoncer à accomplir pleinement sa mission, c'était pourtant bien de l' "éthique"... C'était la définition même de l'«éthique militaire » de Fridez: « un élément de l'instruction en matière de politique de sécurité ». Le crime de Forster ? Son indépendance, peut-être, sa conscience trop libre, sûrement, et de ne pas tenir sa définition de l'« éthique » du parti qui en a le monopole.
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Ce CN est trop jeune ou ignarant pour savoir que notre armée de milice est aussi composée de militaire, membre de son parti. J’ai eu le privilège de servir sous un futur commandant de corps socialiste. J’ai eu le privilège de côtoyer un divisionnaire socialiste et des camarades de service socialistes, gradés ou non.