Si la Suisse a de faibles impôts, c’est chaque acte du quotidien, jusqu’au plus anodin, qui est sujet à taxe. 2013 est une année noire pour les automobilistes, à l’avidité de l’Etat sous couvert de sécurité s’ajoute à présent les nuées de sauterelles qui se nourrissent sur la branche et ne voient pas de raison de ne pas en profiter. L’Etat partout, tout le temps !
« Le gros problème, c’est qu’on apprend ces gestes [cours de Samaritain, ndlr] quand on est jeune, principalement au moment de passer son permis de conduire. Il faudrait un cours de rappel tous les cinq ans pour que les gens sachent prendre les bonnes décisions au moment opportun », dixit Eugene Kiener, porte-parole de l’Alliance suisse des Samaritains, dans Le Matin du jour. A 130 francs (Genève) le cours, faites le calcul.
Si l'on ajoute à cela les nouvelles normes Via Sicura et ses tarifs d'amende et de privation de liberté défiant toute concurrence, la volonté affirmée du cartel des moniteurs d'auto-école - qui tournent à 100 francs de l'heure - d'imposer un cours, payant, forcément, aux conducteurs accompagnants, le nouveau projet Opera 3 de l'OFROU, le permis de conduire à 3000 balles et la vignette à 100, l'on obtient à peu près l'image exacte de ce qui attend les automobilistes pour cette seule année 2013.
L'argument ultime est toujours la sécurité, dans un système d'Etat qui, fatigué d'encadrer les libertés, s'est changé en vaste compagnie d'assurance. D'autres arguments, santé, salubrité, font florès eux aussi: le tabac, qui a vu son prix tripler en 15 ans et, aujourd'hui même, l'alcool, sans oublier, bien sûr, l'essence dont Mme Widmer-Schlumpf a regretté dernièrement la baisse des taxes; ça ne s'invente pas... Taxes, gabelles, frais de dossiers impôts, timbres et TVA, tout cela finit toujours par attérir dans la poche de l'Etat, mais, curieusement, l'argument par l'argent ne convainc pas une société qui court toujours plus volontiers à des expédients devenus indispensables pour divertir le poids croissant du quotidien. Mais pourquoi changer une formule si rentable ? Du pilier de bar au chômeur en fin de droit qui s'arrose d'essence, l'Etat finit toujours par y trouver son compte.
Une vignette à 100 fr pour financer les routes de frontalier, c’est quand même trop cher pour ceux qui n’habitent pas les villes !
Ca nous rappelle les tests anti-pollution obligatoire, si cher aux garagistes et aux services techniques cantonaux. En ce que concerne l’invention de machines à sous, les Etats ne laissent rien au hazard.