A peine le Valais a-t-il élu son législatif que resurgit une nouvelle fois l’éternelle question de la représentation féminine. D’aucuns se lamentent, une nouvelle fois, de voir que peu de femmes garnissent les rangs du parlement cantonal. Les Valaisans sont-ils donc les rétrogrades machos que certains progressistes forcenés se plaisent à décrire ? Regardons la situation d’un peu plus près.
Il convient d’abord de formuler quelques questions auxquelles nous tenterons de répondre. La première étant de savoir si les Valaisans rechignent à glisser le nom d’une femme dans l’urne ou si, simplement, les femmes valaisannes ne se pressent pas au portillon pour se faire élire.
Nous nous pencherons ensuite sur le problème suivant : y-a-t-il des formations plus progressistes que d’autres sur cette question ? Autrement dit, le mythe selon lequel il vaut mieux être une femme de gauche si on veut être élu tient-il la route ?
Pour répondre à ces deux questions, nous avons analysé l’ensemble des résultats cantonaux, députés et députés suppléants confondus. Sauf erreur de notre part, voilà ce qu’il en ressort.
Tout d’abord, le tableau suivant récapitule l’ensemble des candidatures masculines et féminines présentées pour l’élection du grand conseil.
PDC |
PLR |
Alliance de gauche |
UDC |
Verts |
Total |
|
Femmes |
28 |
23 |
36 |
18 |
10 |
115 |
Hommes |
134 |
49 |
54 |
103 |
8 |
348 |
Total |
162 |
72 |
90 |
121 |
18 |
463 |
% de femmes |
17.3 |
31.9 |
40 |
14.9 |
55.6 |
24.8 |
Un premier constat s’impose : les partis de gauche trouvent beaucoup plus facilement des candidates que ceux de droite. Le militantisme féminin est donc largement plus grand à gauche qu’à droite. Ceci dit, on remarque quand même qu’hormis chez les Verts, les femmes sont largement minoritaires sur les listes de l’ensemble des partis représentés.
Une fois ce fait établi, observons le taux de réussite des femmes et des hommes sur les différentes listes à l’aide d’un deuxième tableau :
PDC |
PLR |
Alliance de gauche |
UDC |
Verts |
Total |
|
Femmes présentées |
28 |
23 |
36 |
18 |
10 |
115 |
Femmes élues |
20 |
16 |
16 |
8 |
2 |
62 |
% de femmes élues |
71.4 |
69.6 |
44.4 |
44.4 |
20 |
53.9 |
Hommes présentés |
134 |
49 |
54 |
103 |
8 |
348 |
Hommes élus |
102 |
38 |
20 |
35 |
2 |
197 |
% d’hommes élus |
76.1 |
77.6 |
37 |
34 |
25 |
56.6 |
NB : il reste une place de député suppléant que le PLR doit attribuer selon les volontés des parrains d’une de leurs listes.
NB bis : Une des sections de l’UDC a obtenu un député suppléant de plus que le nombre de députés.
Si on compare donc le pourcentage de femmes élues à celui des hommes élus, on voit que les hommes se font élire un tout petit peu plus facilement (56.6% contre 53.9%). Mais à vrai dire, il n’est pas certain que cette faible différence puisse être considérée comme significative statistiquement parlant.
Ensuite, il est intéressant de voir que les femmes sont plus facilement élues dans les partis de droite : une femme se situant sur une liste PDC étant dans 71.4% des cas élue (69.6% au PLR et 44.4% à l’UDC) alors qu’à gauche, son taux de chance maximal se situe à 44.4% au sein de l’Alliance de Gauche. Chez les Verts, ce taux chute même à 20%...
Enfin, si on compare le taux d’élection féminin à celui de leurs homologues masculins, il n’y a que deux partis où les femmes ont un taux de réussite plus élevé que les hommes : l’Alliance de gauche et l’UDC. Or, à bien y regarder, la différence entre ces différents taux, c’est à l’UDC que les femmes s’en sortent le mieux par rapport aux hommes ! Et dire que certains voient dans ce parti un gros ramassis de misogynes…
Il nous faut donc conclure que l’idée selon laquelle les femmes sont mieux servies à gauche n’est en fait qu’un mythe et que c’est bien à droite que les femmes peuvent le mieux exprimer leur potentiel politique…
Caïn Marchenoir
@David Lembart: vos considérations n’ont strictement aucune valeur puisqu’il s’agit simplement de dire statistiquement dans quels partis sont le mieux élues les femmes et de comparer l’élection des hommes et des femmes. Je ne cherche pas les causes…
Cette analyse statistique n’a aucune valeur sans une petite explication du mode d’élection.
Est ce que c’est comme sur vaud ou la position dans la liste est déterminante? Dans ce cas, il faut regarder comment sont disposés les femmes sur ces listes pour que l’analyse puisse être faite de manière pertinante.
L’image de la femme en début de texte est nommée Rosie the riveter, si vous allez sur internet vous verrez son histoire, les USA de la dernière guerre mondiale sont un exemple magistral, pour l’idéologie que nous défendons!