La démocratie à la sauce européenne

Caïn Marchenoir
Nom de plume, chroniqueur

C’est désormais officiel, l’Union européenne s’est décidée à reléguer dans les poubelles de l’histoire les dernières bribes de démocratie dont elle pouvait se targuer.

On savait déjà que la séparation des pouvoirs est un concept à peu près étranger à l’Union européenne (La commission n’est pas qu’un exécutif, elle possède le monopole de l’impulsion législative) et que toutes les décisions que les peuples osent prendre à l’encontre des intérêts de la Bruxelles toute puissante sont immédiatement rayées de la carte (qu’on pense à ce propos aux résultats des derniers référendums organisés au sujet de la constitution européenne et ce dans plusieurs pays…).

Mais tout cela n’était pas encore suffisant. A l’aube des prochaines législatives européennes, tétanisés par la montée d’un euroscepticisme salutaire sur tout le continent, les euro-fanatiques de Bruxelles se sont maintenant dotés d’un instrument de lutte contre l’euro-dissidence (lien). Des communicants seront ainsi rémunérés à hauteur de 2 millions d’euros pour aller traquer les idées eurosceptiques sur internet et répondre à celles-ci.

Cela revient à dire que les partis qui pensent « moins d’Europe » ou « pas d’Europe du tout » vont devoir se battre non seulement contre les formations eurobéates mais également contre les moyens des institutions européennes elles-mêmes. Imaginez à l’échelle de notre pays un scénario où la Confédération se mettrait à payer des trolls pour aller contredire toute personne tenant des propos allant dans le sens du moins d’Eat et vous y êtes. Certes, cette fonction est déjà largement remplie par la RTS mais celle-ci n’a pas le toupet de se fixer explicitement ce genre de mission.

Pendant ce temps, nos dirigeants continuent contre vents et marées de nous rapprocher inlassablement de ce modèle démocratique qu’est l’Union européenne…

3 commentaires

  1. Posté par Antonio Giovanni le

    Peut-être qu’un jour, l’Europe devenue ingouvernable ( ..c’est maintenant!) retournera, comme si souvent dans l’Histoire, au premier modèle des structure politique qui renaît spontanément quand tout a disparu: le régime féodal; une assemblée de barons décideront de tout, souverainement, sans plus avoir à en référer au pauvre peuple des roturiers et des manants, barons inamovibles ou cooptés, non plus élus. Pourtant cette Europe, guidée par une idéologie inconsistante, ne nous a sûrement pas montré tout ce dont elle était capable pour bâillonner encore mieux ses propres citoyens au mépris de ses fondements démocratiques, qui ne seront bientôt plus que symboliques et idéaux. Ce n’est pas là ce qu’on veut en Suisse, je crois.

  2. Posté par Zeller Philippe le

    L’aveugelement de toutes celles et ceux qui, en Suisse, ne cessent de souhaiter adhèrer à l’UE n’a d’égal que celui de la presse… si silencieuse sur le déficit démocratique de cette institution. Souvenons -nous des propos du père de l’euro, J. Delors, à qui on prédisait que la création de cette monnaie serait un échec. Oui, je le sais , répondait-il, mais dans deux ans, il y aura une union politique! Les bons peuples européens attendent toujours!

  3. Posté par Marcel Rubin le

    L’étonnant serait que certains s’étonnent de cette dérive autocratique inscrite dans les gènes de cette institution. En prendre conscience, c’est découvrir les motifs fondamentaux qui devraient interdire aux Suisses soucieux de préserver leurs institutions libres et démocratiques d’adhérer à cette horreur bureaucratique.

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