Comme pourrait dire Jean Ziegler qui aime ce genre d’images fortes, « le temps que je poste ce papier, 24’000 fillettes ont été excisées ». Mais notre Chevalier Blanc s’intéresse peu au sujet.
Les traditionnelles célébrations de la Journée mondiale contre l’excision m’ont échappé. C’est en lisant le blog d’un mien confrère, Gorgui Ndoye, que j’ai découvert cet oubli. Je m’en veux. Et plus encore d’apprendre à cette occasion que l’ONU a voté dans la plus stricte discrétion la PREMIÈRE RÉSOLUTION contre les MGF en novembre dernier.
Après quelque 60 ans d’existence, l’organisation ouvre prudemment une paupière. A feuilleter les articles réalisés à cette occasion, ça permet au beau linge de s’applaudir, surtout pas de faire son autocritique.
Excision en milieu stérile
L'UNICEF s’est tout de même penchée sur le fléau il y a quelque temps. L’OMS aussi. Durant des années, cette dernière a mené la lutte en détaillant le catalogue des séquelles et risques sanitaires. Elle récolte le fruit de cette erreur de stratégie: un nombre croissant de parents font mutiler leurs filles par le corps médical. Propre et sous anesthésie.
L’OMS, qui n’en est pas à une vanterie près, s’engage à éliminer les MGF en une génération.
Rendez-vous dans 100 ans ?
On a donc célébré ce 6 février « La Journée internationale de tolérance zéro », expression du plus haut ridicule, puisque l’on tolère cette année comme les autres la mutilation de trois millions de fillettes !
Gageons que dans 100 ans, l’humanité reconnaissante pourra encore lancer son ode aux villages du Sénégal et de Côte d’Ivoire -vedettes 2012- qui ont renoncé à cette part de leur patrimoine culturel. Et compter le nombre de manieuses de couteaux reconverties. Selon l’auteure de « Mutilée ! », Khady Koita, « au Sénégal entre 2005 et 2010, il y a eu seulement 2 % d’actes de mutilations sexuelles en moins ».
Mais pourquoi se presser, puisque des femmes endurent silencieusement cette torture depuis 3000 ou 4000 ans?
Ne pas pointer du doigt une religion ? Difficile !
Mon confrère affirme, comme toutes les bonnes âmes engagées dans la lutte, qu’« il ne s'agit pas de pointer du doigt une culture ni une religion ». Hélas, il le faut. Car s’il est vrai que rien n’est dit de l’excision dans le Coran, les mutilations sont néanmoins pratiquées par plus de 300 millions de musulmans. Et sans un vaste mouvement issu de leurs rangs, les mutilations ne cesseront pas. On ne sent aucun frémissement dans ce sens. Au contraire: « Le Conseil des Oulémas indonésiens déclare "droit humain" l'excision », nous apprend L’Observatoire de l’islamisation du 29 janvier dernier.
Le Docteur genevois, Gabor Varadi, fondateur de l’association Swiss & Love qui s’occupe de réparer les dégâts des mutilations génitales confirme (exception rarissime dans le milieu): « aujourd’hui, l’excision est pratiquée dans une grande majorité des populations noires d’Afrique sub-saharienne, d’Egypte et dans des communautés le plus souvent musulmanes. » Et les populations musulmanes qui excisent croient dur comme fer que l'islam l'exige.
Parmi les 32 pays qui excisent, 29 font partie de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), seul et néanmoins puissant lobby religieux de l’ONU. Mais l’OCI est tellement préoccupée à la fois par les cuisantes discriminations infligées aux musulmans dans les pays occidentaux et par l’absence criminelle de lois interdisant les moqueries du prophète, qu’elle n’a pas une minute à consacrer aux MGF.
Les fondamentalistes à la tâche
Chaque fois qu’un gouvernement envisage ou promulgue une loi qui interdit ces barbaries, les musulmans fondamentalistes expriment leur rage dans la rue et accusent les Occidentaux de de vouloir supprimer cette attachante tradition… Ce qui n’est pas faux vu les quantités de millions que ces derniers investissent dans ce sombre complot.
Encore que parfois, les salariées de la lutte ont, me semble-t-il, un disours assez étonnant (ou est-ce moi qui cherche la petite bête ?)
Les femmes, souvent illettrées ou peu scolarisées, avancent beaucoup de justifications pour défendre l’excision. Les hommes en revanche savent exactement pourquoi ils veulent des femmes « pures ». Ce qui me rappelle un dialogue que j'ai entamé avec Moussa, un Malien de 19 ans hébergé dans ma famille dans le cadre d’un échange scolaire (le Mali excise la quasi-totalité de ses fillettes) :
- Feras-tu exciser tes filles si tu en as?
- Oui
- Pourquoi ?
- C’est la tradition
- Sais-tu que cette tradition a pour but de supprimer le plaisir sexuel de la jeune fille afin qu’elle garde sa virginité, et de l’épouse afin qu’elle n’ait pas envie de tromper son mari ?
Moussa acquiesce. Cette réalité ne semble pas lui poser le moindre problème.
Dommage pour lui aussi: les hommes des sociétés exciseuses préfèrent dans leur écrasante majorité faire l'amour avec des femmes impures. Elles ne se plaignent pas de douleurs et ont plus souvent envie de pratiquer cet exercice.
Mireille Vallette
Première publication sur contre-chantmireillevallette.blog.tdg.ch
Tout est dit sur cette barbarie dans les ouvrages du Dr. G. Zwang ,” 2histoires des peines du sexe” ou dans “le sexe des femmes”.Il s’agit d ‘une tradition millénaire car des Etres frustres voulaient éradiquer toutes les traces de la bisexualité inhérente des humains. Lh’omme est le monstre de la femme et la femme le monstre de l’homme constatait déjà Diderot au XVIII ème.Il s’ agit donc d’une forme de manichéisme primitif teinté de
gynophobie…. Mais n’oublions pasque des médecins puritains anglais du XIXème. préconisaient aussi des mutilations sexuelles pour guérir de la masturbation.