Il était écrit qu’un jour, un prof à guitare et queue de cheval serait plus crédible qu’un commandant de police sur la sécurité.
La presse parle de "campagne molle" et pleure l'absence de "combat" ou d' "attaque", chacun marche sur des oeufs, courbant l'échine en attendant l'orage, le temps semble comme suspendu à la décision d'un juge levantin, loin, très loin.
Côté UDC, l'on sent que toute la personnalité du tribun d'opposition se hérisse sous la chape de sérieux qui sied à une campagne pour le Conseil d'Etat. L'on pose, l'on parle, pas un mot au-dessus de l'autre. Le public friand de coups d'éclat est presque déçu, pour peu l'on s'ennuierait. Oskar Freysinger a présenté son programme en conférence de presse, il est calme dans son costume d'homme « dont l'heure est venue », pour reprendre les termes mêmes de son coreligionnaire Yves Nidegger, la pragmatique de l'économie ne lui est pas étrangère, ses positions se défendent. En matière d'enseignement, il a certainement plus à dire qu'un adversaire contraint à la défense du bilan de son prédécesseur et dont la seule opinion se résume à célébrer la bonne nature du Valaisan et à chanter que tout va bien même si l'on peut toujours faire mieux. Question sécurité, époque délicieuse, il était écrit qu'un jour, un prof à guitare et queue de cheval serait plus crédible qu'un commandant de police; le monde change. Ultime relique de la nature contrariante du Conseiller national, l'affaire Luca, verrue infecte qui dénonce aux yeux d'un monde hilare les excès caricaturaux d'une politique des petits arrangements érigés en système, et qu'il promet de régler.
Le système, justement, tremble à juste titre devant ces iconoclastes prêts à renverser la poule aux oeufs d'or de l'accaparement des postes. Christian Varone quitte son piédestal hiératique pour lire de pauvres lignes de witz, sans doute imposées par son officine morginoise: « Vous savez quelle est la différence entre Julio Iglesias et Oskar Freysinger? Julio Iglesias, lui, a changé ». La faiblesse du trait éreinte le caractère du Valaisan qui, dans une certaine finesse qui lui est propre, supporte mal les manifestations de facilités. Or, le candidat PLR en est perclus, tenter de se faire passer pour le seul parti d'opposition, ce qui n'est plus vrai depuis près d'un siècle et surtout aujourd'hui, invoquer à tout bout de champ, main sur le coeur, sa conduite exemplaire au cours d'une terrible catastrophe et rabâcher sans discontinuer que tout le monde est beau, gentil et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Plus inquiétantes en revanche, les menaces à peine dissimulées du président du PLR, Georges Tavernier, qui promet d'égorger le deuxième Conseiller d'Etat Haut-Valaisan à même son siège si l'alliance sacrée PLR-PDC devait ne pas fonctionner dans le Haut. Tant de fébrilité surprend.
Le fait est que les comptes sont vite faits pour le Haut-Valais, l'incertitude pèse en revanche dans le Bas où le PLR, qui est certain de ses adversaires, l'est beaucoup moins de ses amis. La petite affaire des familles de victimes belges se plaignant dans le prochain Temps Présent et le profond ratage de la sortie des images de l'accident semblent difficilement relever du plus parfait hasard. Si l'on ne se cache guère, dans les plus hautes instances de la police cantonale, d'espérer bientôt voir les feux arrières de l'actuel commandant, rien ne prouve que les attaques viennent toutes de là. Pas dit, en effet, qu'au-delà de Martigny on ait fini d'apprécier le putsch de Conthey, où des centaines de PDC saviésans sont venus élire leur candidat au PLR. Niveau institution, bien sûr, on joue l'unité - a-t-on le choix ? - Philippe Bender couve d'une plume protectrice les insurgés du district de Sion en déclinant le "magistrat" sur tous les tons (une manie sans doute), mais on oublie rarement une humiliation de ce genre et les huées contre Pascal Couchepin résonnent encore à certains tympans; la matze est levée.
J’espère que les gens du bas, notamment la région de Monthey se souviennent des gitans qui se sont comportés en voyous avec la bénédiction de la gauchiste du haut.
Malheureusement la guerre intradistrict n’est pas propice à son éjection, dommage.
alors ce sera Oskar!