Il est de nombreux autres citoyens qui ont apporté leur appui à ce referendum, et ces citoyens ne sont pas de gauche, ne votent pas à gauche mais ne croient plus en l’Etat tel que Genève le propose.
Un quarteron de gauchistes irresponsables a lancé un référendum contre la fusion des caisses de retraite. Ce référendum vient d’aboutir, et Genève devra voter le 3 mars 2013. Mais qui donc a signé ce référendum ? La gauche extrême ? Sans doute en partie, et libre à elle de le faire si elle pense que c’est le moyen qui va lui permettre de forcer l’Etat à payer (8 milliards) et à ne pas laisser sombrer ses fonctionnaires. Cette gauche ne croit pas au scénario catastrophe de mise sous tutelle de la CIA et de la CEH dès le 1er janvier 2014.
Mais il est de nombreux autres citoyens qui ont apporté leur appui à ce referendum, et ces citoyens ne sont pas de gauche, ne votent pas à gauche mais ne croient plus en l’Etat tel que Genève le propose. Un Etat incapable d’assurer la sécurité des citoyens ; un Etat qui a renoncé à instruire chaque élève avec un peu de rigueur ; un Etat impuissant à assurer une circulation acceptable dans le canton ; un Etat qui ne parvient pas à construire les logements dont il a besoin ; un Etat dont le système informatique est plus que déficient ; un Etat dont les prisons débordent ; un Etat dont la Cour des Comptes est le lieu de règlements de comptes ; un Etat où son Grand Conseil se jette des verres d’eau à la figure ; un Etat où le manque de crèches est chronique ; un Etat où les projets enthousiasmants sont au point mort ; un Etat dont la dette est pharamineuse ; un Etat qui ne privilégie pas ses propres ressortissants pour les mettre aux postes clés ; un Etat… C’est cette image de l’Etat qui a poussé bien des gens à signer le referendum et à aboutir aux 9000 signatures.
Même s’ils ont exagéré par endroits la peinture navrante de notre République, même si les choses ne sont pas aussi noires que d’aucuns se plaisent à le dire, il reste que le symbole de l’Etat est écorné. Alors pourquoi payer 800 millions l’année prochaine, puis échelonner durant 40 ans le redressement des caisses de pensions de fonctionnaires déjà « privilégiés » ? On n’y croit plus ; on n’a plus confiance. L’économie privée, elle, ne se porte pas si mal, malgré les remous, les fermetures, les mises au chômage retentissantes. Et ce basculement du public vers le privé, si on peut le comprendre dans la situation actuelle, n’est pas le signe annonciateur d’un avenir équilibré. Parce que nous avons besoin, non d’un Etat omniprésent mais d’un Etat fort. Et cette force si nécessaire à chacun donc à tous concerne les craintes à réprimer plus que les audaces à modérer.
Jean Romain
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