La poutre dans l’oeil de la caméra

Pédophilie à la télévision publique, exception ou phénomène de société ?

Patrick Allenbach (photo), ancien journaliste de divertissement à la RTS pendant trente ans, sera jugé le mois prochain pour abus sexuels sur mineurs. On lui reproche notamment, selon le quotidien 20 minutes, d’avoir pratiqué des attouchements voire des fellations à des garçons âgés de moins de 15 ans à la fin des années 1980.

« Usant de sa notoriété », Patrick Allenbach jetait son dévolu sur certains adolescents présents dans le public de ses plateaux, se liait d’amitié avec eux, les invitait à manger, à jouer aux jeux vidéo chez lui, dans sa maison de Sergy; le coup classique.

La nouvelle du procès de Patrick Allenbach ne pouvait pas plus mal tomber, à l'heure du scandale Jimmy Savile, star du divertissement télévisuel à la BBC, accusé d'avoir joué de sa renommée pour organiser un véritable réseau pédophile au sein de la chaîne d'Etat britannique.

Ce genre de masques tombent toujours trop tard et la mémoire des principaux intéressés est toujours trop courte pour les empêcher de se poser en dénonciateurs autorisés des excès d'autrui. Ainsi le traitement des scandales pédophiles relatifs à des prêtres ou pasteurs anglicans, qu'il était certainement nécessaire de dénoncer, contraste curieusement avec les pudeurs d'une BBC incapable de diffuser un documentaire sur le passé de Jimmy Savile. De même, les Infrarouges (2008, 2010), accompagnés de caricatures et de commentaires gratuitement injurieux (cf. Nouvelliste 22.04.2010), détonnent sensiblement avec le silence assourdissant qui recouvre depuis tant d'années, à la SSR, les affaires Thierry Catherine (Jorge Resende), Raymond Zumsteg, Walter Bertschi, Janry Varnel et tant d'autres dont on est parvenu à taire les noms.

Si l'affaire DSK a su faire la lumière sur l'érotomanie de quelques puissants, elle n'explique pas le silence craintif et lourdement coupable de leur entourage professionnel et personnel - un Allenbach ou un Savile n'auraient pas pu agir si librement sans le silence de leurs collègues, amis, institutions - et n'explique pas non plus comment l'on peut en arriver, un jour, à se sentir aussi puissant quand on travaille... à la RTS.

2 commentaires

  1. Posté par michel zendali le

    oh le délicieux procès en sorcellerie ! je vous résumme: des journalistes de la ssr ont commis des crimes, ils ont été dénoncés et jugés mais s’ils ont commis ces crimes, c’est parce qu’ils se sentent puissants (sexuellement, voulez-vous dire?), protégés par l’impunité de leur statut. Oh le délicieux enchaînement de causes et d’effets!Mes chers, votre haine vous aveugle et vous vous noierez dans vos crachats.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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