Les socialistes ne sont pas loin de proposer, comme dans les courses de chevaux, l’imposition de handicaps afin de rétablir ce qu’ils appellent l’égalité des chances.
Déjà, l’école a été sabotée pour rétablir l’égalité des chances entre les travailleurs, les doués, les ambitieux et les analphabètes fainéants, mais cela ne suffit pas: Il faut aller chasser les inégalités jusqu’à la maison.
N’est il pas scandaleux que certains aient des parents éduqués, intelligents, travailleurs; des parents qui aiment leurs enfants et leur consacrent du temps, des parents qui ont des principes et les leur inculquent ?
Dans un discours à la Sorbonne François Hollande vient de franchir une étape que jamais nous n’aurions cru que quelqu’un pouvait franchir. Hollande considère que l’éducation est une priorité, jusque là rien d’anormal. Mais là où il commence à délirer c’est quand il ajoute : un programme éducatif est par définition sociétal. Diantre où est-il aller chercher cette définition, nous avons beau chercher nous ne la trouvons nulle part.
Il en tire une conclusion: le travail à la maison doit être banni, le travail doit être fait à l'école.
Pourquoi ? Pour établir des opportunités égales pour tous et donc réduire les inégalités. Le travail à la maison favorise les classes aisées car chez elles l’environnement de travail est meilleur. Sans compter que les parents aisés ont le temps et l’énergie pour aider leurs enfants dans leur travail.
Sans commentaire autre que celui ci : A quand l’interdiction de réfléchir, de se servir de son cerveau car cela rend intelligent et tout le monde n’a pas la chance d’avoir un cerveau en état de marche! Chevènement avec son « pari de l’intelligence » doit être excommunié.
On partage le travail, on confisque les revenus, on confisque les héritages, on nivelle l’école dans les plus bas niveaux, on dévalorise les examens, on bannit les concours, on interdit le travail à la maison, on tue les motivations pourquoi ne pas interdire l’effort tout court ?
L’effort est encore quelque chose qui crée des inégalités, tout le monde n’est pas disposé à en faire! Tout le monde n’a pas la chance d’avoir du courage ! …
La crapule gauchisante propose à périodes régulières de supprimer les devoirs à domicile ou, ce qui revient strictement au même, de les faire à l’école.
A quoi servent les devoirs à domicile ? À deux choses principalement : d’abord — c’est leur rôle social — les devoirs servent à établir un lien entre la maison et l’école. Le travail accompli principalement à l’école publique, jouit ainsi d’un prolongement dans la vie privée. On établit un lien fort entre les parents, la famille et le maître ou la maîtresse ; on associe le monde privé au monde public, et on le fait par le truchement de ce qui est le centre même de l’école : le savoir. Tout ce qui éloigne un enfant de son milieu familial est dommageable ; ce qui l’en rapproche, non seulement le rassure mais encore l’aide à se construire. La famille qui suit ce que fait son enfant renforce la connivence entre ses membres. Ce moment, bien souvent, est l’occasion de valoriser le travail et l’effort, et même s’il est casse-pieds de faire faire les devoirs à son gosse, il vaut la peine de s’y astreindre car c’est tout bénéfice pour lui, et pour nous la plupart du temps.
Ensuite — c’est leur rôle pédagogique — les devoirs permettent de reprendre nombres de choses mal assimilées en classe. L’enfant a ainsi la possibilité, non pas tant de prolonger le rudimentaire, que de répéter, de consolider ce qu’on lui a appris. A domicile, il façonne à son rythme son univers mental. Il gagne en assurance, même si l’effort qu’on attend de lui peut parfois créer des tensions à la maison. La tension n’est dommageable que lorsqu’on ne parvient pas à en sortir positivement.
L’époque a renoncé, et elle a bien fait, à ces quantités de devoirs abrutissants qui n’apportaient jadis le plus souvent qu’ennui à l’élève. Et la quantité a diminué. Mais si la ration fond de manière trop ostensible, qui est assez sot pour penser que les familles les plus alertées vont laisser leurs enfants sans aide à domicile ? Qui pense sérieusement que les parents qui sont déjà les plus attentifs à l’éducation de leurs enfants vont les laisser sombrer parce que des « spécialistes », des syndicalistes ou des pédagogistes ont décrété que pour assurer l’égalité, il fallait se régler sur les plus faibles ? Qui est assez naïf pour affirmer que les devoirs ne sont que des dispositions de ségrégation ou de disparité ? Cet égalitarisme doctrinaire, en vigueur chez nous, est de la tyrannie et de la fadaise.
Car cela va aboutir à l’exact opposé de ce qu’on cherche : les parents les plus fortunés, ou les plus alertés, ou encore ceux qui ont le plus de temps, vont donner des cours « privés » à des enfants déjà favorisés par leur milieu. Et puisque les autres enfants n’auront pas de devoirs à la maison, puisque sous couleur de démocratie, il faut diminuer les devoirs jusqu’à les rendre insignifiants, la différence entre les uns et les autres, différence qu’on entendait combler de force, va se creuser de fait.
Si on veut assurer à chacun la possibilité d’acquérir les savoirs primaires, ce n’est pas en soustrayant, en diminuant, en retranchant qu’on y parviendra. Au contraire, il faut le plus possible étendre, augmenter le savoir, varier la matière enseignée. Car, contrairement à ce que disent nos « spécialistes », le savoir est un bien et non pas un privilège qu’il convient de supprimer. D’ailleurs les parents, les maîtres et même les enfants le savent pertinemment.