Dans le fond, venant de ceux qui ont pour objectif de supprimer l’armée il n’y a rien de surprenant. C’est un peu comme si l’Association suisse des végétariens conseillait l’Association suisse des bouchers afin de développer le commerce de la viande…
En matière de politique de sécurité la Suisse sortira-t-elle un jour de cette espèce de guerre civile froide qui l’enflamme à tout propos et à tout bout de champ, dressant camp contre camp, droite contre gauche, sécurité contre liberté individuelle, conservatisme contre progrès.
Dernier exemple en date la polémique médiatique relative à l’exercice Stabilo 2 qui, aux dires de certains, aurait froissé quelques-uns de nos voisins. Et même si c’était le cas ? Il est pour le moins déconcertant de constater qu’une partie des élites politiques de ce pays seraient prêtes à admettre qu’en qualité d’Etat libre et indépendant, nous n’avons pas la liberté de manœuvre de se préparer à des scénarios des plus crédibles.
Souvenons-nous ce que disait Guisan dans son rapport aux Chambres fédérales de 1945:
« L’imagination est un don assez rare. Notre peuple, dans sa grande majorité, ne sera pas enclin à se demander si le pays pourrait se trouver menacé à nouveau ni comment… Ce que nous avons fait surtout pour l’alerter, pour en appeler à sa conscience et à sa vigilance, ce que nous avons fait sera toujours à refaire… toujours. »
Alors le monde a-t-il autant changé depuis 1945 que ce besoin d’être éveillé, attentif aux réalités qui nous entourent, que le fait de se préparer serait devenu, comme la gauche l’affirme, un joujou de quelques militaires en mal de menaces et à la recherche de justificatifs pour obtenir des budgets supplémentaires. Que nenni, si le monde a effectivement énormément changé, il demeure des réalités incontournables. Il n’est pas devenu plus sûr, juste plus complexe, plus incertain et plus féroce.
Dans le fond, venant de ceux qui ont pour objectif de supprimer l’armée il n’y a rien de surprenant. C’est un peu comme si l’Association suisse des végétariens conseillait l’Association suisse des bouchers afin de développer le commerce de la viande…
Nul n’est prophète en son pays car, à en croire la presse étrangère, la Suisse serait conduite par des Autorités responsables et faisant preuve de discernement quant aux scénarios potentiels. Surprenant non ?
Et pourtant la gauche helvétique, dans sa désormais traditionnelle attitude qui consiste à nier les évidences en matière de politique de sécurité, crie au loup et porte des affirmations très graves sur la capacité de notre armée à faire preuve de discernement. Il faut dire stop à ces allégations malodorantes.
Il faut rappeler ici certaines évidences géo-stratégiques. La sécurité de la Suisse dépend étroitement de conditions-cadres différentes de celles d’autres pays : neutralité, absence d’appartenance à des alliances politiques et militaire, positionnement géographique, fédéralisme en sont quelques éléments de base.
Et vous, qu'en pensez vous ?