104 millions de dollars pour un délateur, le fisc américain, prophète de l’ordre nouveau, lance une nuée de sauterelles sur l’économie suisse pour permettre l’exode de son peuple exilé. Cette fois c’est la guerre.
L'administration américaine vient de sonner le glas du modèle de prospérité suisse d'après-guerre, fondé sur le libre exercice de la pleine souveraineté. A partir de ce jour, quiconque voudra exercer un semblant d'autonomie dans ses activités économiques devra le faire sous l'égide de la nation souveraine par excellence, les Etats-Unis d'Amérique. Le principe a un nom: vassalité.
Ainsi la Suisse ne serait-elle plus un Etat de droit propre, mais tenant son existence politique de sa collaboration docile à la suzeraineté de l'empire. Jusqu'ici, la résistance de la nation de Tell était perçue comme les velléités autonomistes, presque amusantes, d'une peuplade reculée. Aujourd'hui, c'est une jacquerie qu'il convient d'écraser dans l'oeuf avec la plus extrême sévérité.
Il faut casser la Suisse
Avec l'enthousiasme d'un officier de la 5ème armée appelant au pillage de Naples, l'administration américaine dépêche ses sicaires contre la Suisse rebelle et promet force millions à tous les mercenaires de sa cause. Le message est des plus clairs, Zürich Paradeplatz, ville ouverte, le pays est à vous, payez-vous sur la bête !
Ce n'est pas la première fois que notre pays rencontre pareille situation. En 1386, Léopold d'Autriche faisait provision de cordes et de faux pour emmener le bétail et les moissons de ces factions rebelles qui osaient se dresser contre lui, mais alors il y avait eu Sempach... et Winkelried.
Si le constat d'échec paraît aussi flagrant aujourd'hui, c'est sans doute d'avoir trop longtemps consenti, ces cinquante dernières années, à la tutelle morale, financière et militaire des Etats-Unis. Nos défenses atrophiées à l'ombre du protecteur de l'ordre mondial nous ont paralysé à l'heure, prévisible, de la résistance; « si soumis, si repus, si riches » chantait Gilles(1).
Eschatologie financière
A l'image de la bête de l'Apocalypse, aux allures d'agneau mais parlant comme un dragon, séduisant les hommes par ses prodiges « jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre », qui permet à l'autre bête, moins avenante et blessée de surcroît, de reprendre du poil... de la bête, forcément, l'Amérique surpuissante d'après-guerre, victorieuse de l'empire soviétique, semble désormais appliquée à relever un régime en tous points semblable sous la franchise du capitalisme(2).
Ce qui fâche, avant tout, et ce qui nous révolte, c'est la capitulation systématique de cette classe politique gorgée d'idéaux mondialisants et pour qui la domination étrangère est un fait acquis. Ces têtes baissées, cette attitude honteuse qui est déjà la marque des vaincus et une invitation à ne pas faire de quartier, cela est tout bonnement insupportable.
L'humiliation de se rendre sans combattre devrait déverser dans nos rues des flots de populations indignées, à commencer par ces ligues de vertu anti-mondialistes dont la servilité se juge à l'aune de ce genre d'occasions. En 1847, furieux de la reddition sans combat de Maillardoz, les soldats fribourgeois, « qui pleuraient de rage » nous dit Castella(3), battirent leurs officiers et tirèrent à vue sur leur général. La capitulation n'eut aucun effet favorable, Fribourg fut mise à sac, des prêtres assassinés, ce qui était une marotte radicale en ce temps, et l'alliance du Sonderbund définitivement disloquée.
A l'humiliation doit suivre la prise de conscience qu'il nous revient à nous, le peuple, de forcer les partis politiques, tous les partis, à restaurer une ligne conforme à la défense de nos intérêts, de remplacer nos élites défaillantes et de tirer à vue, si nécessaire, sur celles qui seraient tentées de flancher.
Fagan, Birkenfeld et les autres
Quant à Bradley Birkenfeld, chaque régime a ses sycophantes et que sont trente malheureux deniers face à la solitude d'un opprobre mondial.
Ceci étant, une mise à prix de la tête de ce monsieur, au prorata de ce qu'il nous a fait perdre, serait un signal tout aussi clair, voire même emprunt d'une certaine virilité, à l'intention de tous ceux qui sont désormais sur les rangs pour nous faire la peau.
Mais de cela, il ne sera jamais question, la Suisse ne se défendra plus, et tous ceux qui voudront leur part du cadavre n'auront rien à craindre, le Conseil fédéral préférant courir le monde, la sébile des accords Rubik en main, pour mendier quelque soutien et le droit de vivre encore... quelques années encore.
Adrien de Riedmatten
(1) « Que diraient-ils en nous voyant, si soumis, si repus, si riches, ceux qui, un jour à Morgarten, ont dit merde à l'empereur d'Autriche, nos ancêtres les Waldstätten ». Nos ancêtres les Waldstätten, Jean Villard-Gilles.
(2) Voir ce qu'en dit le président tchèque Vaclav Klaus.
(3) Castella, Gaston, Histoire du canton de Fribourg, 1922.
QUE Monsieur de Riedmatten exprime bien ce que je ressens devant les capitulations honteuses du conseil fédéral ,vassal des USA qui ont déjà vassalisé l’Union européenne.Il parait que depuis début septembre,lors d’un transfert au sein de l’UE,il esst obligatoire de donner un numéro de référence dit fiscal du récipiendaire du transfert.Plus encarté tu meures.Est-ce cela que l’on nomme démocratie et liberté?et dire que certains veulent nous faire entrer dans le “machin” de Barroso!Le dit machin prends l’eau de toutes parts et sa monnaie l’Euro n’est sauvé que par l’intervention allemande.Et les Allemands se font engueuler de toutes parts parcequ’ils travaillent et économisent eux,à se demander s’ils ont raison de repêcher une bande de fainéants vivant au dessus de leurs moyens et surendettés.