Pierre d’achoppement

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Pour la grande rentrée d’Infrarouge, ce soir, Esther Mamarbachi tente de ressusciter l’intérêt du public sur le grand feuilleton de l’été, mais la messe est dite. Retour sur une affaire entendue.

Petite affiche, ce soir, pour le premier Infrarouge de la rentrée. La RTS va devoir tenir une bonne heure avec une poignée de journalistes consultants, un juriste turc, deux historiens de passage et, créature médiatique de synthèse par excellence, Philippe Nantermod. Un Nantermod dont la présence dit tout de ce qui reste de soutien à Christian Varone au PLR.

Avenir politique

On sait le PLR valaisan par trop roué pour se laisser accroire que le battage médiatique ait eu quoi que ce soit de positif en termes d'image. Cette advertance contraste d'ailleurs avec l'incommensurable naïveté de son (ex-)candidat potentiel.

Car si le doute doit profiter à l'accusé dans l'affaire, stricto sensu, du caillou, le crime de communication ratée reste, quant à lui, absolument irréparable. A plus forte raison, d'ailleurs, que le principal intéressé ménageait chacun de ses effets, convoquait la presse, faisait patienter son monde, semblant prétendre à une extrême préparation, disant encore ne pas vouloir nuire aux relations entre Suisse et Turquie dans la posture fantasmée du futur chef politique qu'il ne sera probablement jamais.

Sic transit*

La seule erreur, en somme, de Christian Varone, fut de croire que l'élan de sympathie médiatique conséquent à la tragédie de Sierre lui était acquis pour toujours. C'était oublier qu'il n'y a rien de plus versatile qu'une opinion publique gavée de nouveauté, et que du Capitole à la roche tarpéienne il n'y a décidément qu'un pas.

Tel un Icare pathétique, Christian Varone s'est brûlé aux feux de la rampe, ébloui par son propre éclat. Les interviews concédées à la presse avant l' « affaire », témoignent de cette confiance absolue en son charisme qui lui sera, en définitive, complètement fatale. Leur relecture ne peut se faire sans un brin de malice:

C'est le même homme, en effet, qui, le 4 juillet dernier, dans une interview à Bilan, intitulée « Ce que j'ai appris », assurera « en toute modestie [...] pouvoir amener une vision réaliste de la gestion de cas difficiles » et, surtout, « ne pas se contenter de la situation actuelle », essayant « de toujours [se] préparer au pire », bien sûr « conscient que la crise ne se passera pas comme prévu ». Le même qui prétendait, en 2010, que « les médias ne sont pas des adversaires ». Le même enfin qui, ironie cruelle, déclamera sans ciller: « Ne pas prévoir, c’est déjà gémir ». Cette citation de Léonard de Vinci est mon pain quotidien ». C'est ce même homme qui, quelques semaines à peine plus tard, pleurera son rêve perdu, se plaignant lamentablement, croyant faire un dernier mot, de « lapidation » de la part de ces médias qui ne l'ont plus aimé.

Les masques tombent, s'effondrent les espérances, Christian Varone se rattrape à ce qu'il peut: « Encore une fois, on a tué personne, on n'a écrasé personne ». Essayez donc d'expliquer cela à un policier valaisan devant un feu rouge emporté par mégarde...

 

* Sic transit gloria mundi, ainsi passe la gloire du monde.

 

Voir aussi: Christian Varone: abuser de l’Etat, n’est-ce pas un problème?

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