Les Suisses de l’étranger: un atout maître

Jacques-Simon Eggly
Jacques-Simon Eggly
Ancien Président des Suisses de l'étranger, ancien CN, journaliste

Quant à l’expulsion par les banques de Suisses des Etats Unis ayant un compte chez elles en Suisse, elle crée chez nos compatriotes un sentiment de colère. Peut être certains pourront-ils émigrer vers Post finance ou une caisse Raffeisen.

Le 90ième congrès des Suisses de l’étranger s’est tenu à Lausanne. Le lieu avait été choisi en fonction du thème: mobilité et innovation. Comme toujours ce congrès avait été précédé d’une séance du Conseil qui est le Parlement de l’Organisation des Suisses de l’étranger; Conseil où siègent les délégués des différentes communautés suisses de par le monde. Ces membres du Conseil auraient apprécié de lire l’article de l’avocat genevois Michel Halpérin paru dans le journal le Temps du lundi 20août. Il y stigmatise la faiblesse de nos autorités face aux pressions des pays étrangers, qu’il s’agisse des Etats Unis, de l’Allemagne et tout récemment de la France. Si nous acceptions le projet de nouvelle convention de double imposition sur les successions, par exemple, ce serait presque le retour de la Suisse de l’Acte de médiation. Quant à l’expulsion par les banques de Suisses des Etats Unis ayant un compte chez elles en Suisse, elle crée chez nos compatriotes un sentiment de colère. Peut être certains pourront-ils émigrer vers Post finance ou une caisse raffeisen.

Mais cela n’a pas gâché la fête et l’intérêt du Congrès proprement dit.

Les deux points forts ont été les discours d’Elmar Mock qui fut l’inventeur du concept de la montre Swatch et de Kurt Wütrich prix Nobel de chimie. Si on attendait les propos sur la mobilité, si bien incarnée par les Suisses de l’étranger, comme condition de l’innovation c’est une autre convergence entre les deux hommes qui a retenu l’attention. Une innovation ne peut se faire dans un cadre, un corset trop rigides. Contrairement à une rénovation technologique, une innovation est une révolution opérée par un esprit fertile et son équipe. Certes, l’Etat, les universités et hautes écoles ne peuvent pas laisser tout partir dans le désordre, sans cahier des charges général. Mais   le cahier des charges précis, lui, ne peut se faire qu’en cours de cheminement, dans la discipline mais aussi la liberté  des chercheurs; avec tout le temps disponible nécessaire. Or, ont dénoncé les deux hommes, que ce soient nos universités et hautes écoles, que ce soient les instances européennes pour les programmes européens de recherche auxquels la Suisse est associée, il y a de plus en plus de paperasse administrative, de démarches lourdes pour demander des crédits, les justifier constamment, rendre des comptes. La nomination de professeurs prend également un tour de plus en plus administratif.  La part bureaucratique étouffe le champs de liberté et donc le ressort de la créativité qui est le ferment de la recherche fondamentale.

Autrement dit, les définitions de programmes ambitieux, les bâtiments qui en jettent pourraient bien masquer un risque d’étouffoir.

Avouons que l’on attendait pas un message aussi fort lors d’un congrès des Suisses de l’étranger, lesquels ont une diversité d’expériences à offrir. Comme quoi, ces congrès démontrent que la cinquième Suisse est un miroir aux multiples facettes précieux pour toute la Suisse.

 

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