Toutefois, le danger le plus grave c’est d’entendre subitement une partie non négligeable de la population dire sa déception, son désespoir, voire sa rage envers le pouvoir central…
Le débat et la polémique s’emballent à propos de la livraison de noms d’employés de banques par milliers aux USA.
Il s’agit en réalité d’une vraie tragédie nationale comme nous n’en avons plus connue depuis longtemps.
Principaux accusés? bien sûr certaines banques, mais surtout le Conseil fédéral et tout particulièrement Evelyne Widmer-Schlumpf, puisque ministre des finances. Tout à coup, bien du monde se déchaîne contre elle et peut-être bien à juste titre sur certains points.
En premier lieu, il faut rappeler qu’elle est présente au CF à la suite d’un véritable putsch. Ne l’oublions pas, car elle semble bien, parfois, donner l’impression de devoir des comptes à ceux qui l’ont mis en place, même si cela est fortement contesté. Ce putsch visait donc à éliminer Christophe Blocher et à le remplacer par celle qui dans la rue et les bistrots. et surtout parmi les employés de banque, est de plus en plus appelée «la traîtresse».C’est tout à fait nouveau en Suisse et inquiétant.
Il faut aussi rappeler qu’électoralement elle ne représente pas grand chose puisque son parti politique n’aurait en aucun cas droit à un siège au CF sans le travail des comploteurs qui l’ont mis en place et qui s’en sont tant vantés, dans les médias et ailleurs, à longueur de journées, au moment de ces faits et méfaits.
Il faut aujourd’hui rappeler l’identité de ces comploteurs pour qu’ils assument leur responsabilité et les conséquences de leurs actes: le président du PDC, les Verts, dont l’un d’entre eux notamment tressaillait comme un gamin au fond de l’hémicycle après la réussite du «coup», et bien sûr les socialistes. Ces derniers ont une responsabilité écrasante dans ce qui est de plus en plus appelée une trahison nationale, en temps de paix. Que serait-ce en temps de guerre? Madame Kopp a dû démissionner du CF pour un simple coup de fil à son mari. Et ici rien, du moins pour le moment, mais que les employés de banque ne se fassent pas trop d’illusions, les comploteurs et les intéressés politiquement sont nombreux, et ne veulent en aucun cas se déjuger; ils se tiennent solidement entre eux.
Les électeurs arriveront-ils à s’en souvenir lors des prochaines élections? Le contraire serait désespérant car le peuple a besoin d’autre chose que de désespoir et de penser qu’on le trahit allègrement.
Nous ne sommes point UDC mais il faut au moins souligner que ce parti n’a pas comme habitude de trahir le pays. Heureusement ce n’est pas le seul parti politique à ne pas l’avoir fait. Que les vrais patriotes relèvent la tête et agissent en conséquence.
Le pire est que certains comploteurs sont prêts à récidiver et l’annoncent même publiquement. Un conseiller national socialiste, Andy Tschümperlin, intrigue publiquement depuis le début de l’été pour empêcher le conseiller fédéral Ueli Maurer de devenir, par tournus, Président dela Confédérationen 2013. Il trouve que ce dernier n’a pas les compétences nécessaires; il est surtout UDC, ach! NEIN! Seulement voilà, lui n’a pas trahi et son parti ne fait donc pas partie de ceux-là. Cela pourrait en revanche être le cas parfois du côté socialiste, du moins pour certains d’entre eux. On rappelle ces temps les visites et les sourires, entre autres de l’ancien président du PS Helmut Hubacher au dirigeant communiste criminel Walter Honecker, du temps où il terrorisait l’ex- Allemagne de l’Est. Il ne faut pas non plus oublier que ce sont les socialistes qui ont toujours et obsessionnellement critiqué et dénigré le secret bancaire (la Suisse, cœur du monstre !) et aujourd’hui ils voudraient se muer en défenseurs des employés de banque qui payent les frais de cette obsession, au nom d’une prétendue moralité supérieure. Ajoutons à cela, dans l’un des récents programmes socialistes, la suppression de l‘armée, l’entrée immédiate dans l’UE et le dépassement du capitalisme! Cela n’empêche visiblement pas 25% des électeurs de voter socialiste, sauf que les ouvriers et les gens modestes votent de plus en plus UDC.
Un politologue suisse romand qui a comme habitude de se tromper régulièrement dans ses prévisions s’était interrogé pour se demander s’il ne faudrait pas un Conseil fédéral sans UDC. Nous avons pour notre part toujours défendu ardemment la présence au CF de tous les partis politiques les plus importants, socialistes compris. C’est la première fois que l'on peut se demander si la présence de ces derniers à ce niveau est encore indispensable. Pour ce qui des Verts, on n’en parle même pas puisque leur poids électoral ne le justifie pas, alors même qu’ils ont un poids électoral supérieur à celui du parti de E. Widmer-Schlumpf, qu’ils ont contribué à faire élire au CF. Le regrettent-ils aujourd’hui? Sans doute pas car ici on ne peut admettre s’être trompé, même si on finira par la laisser tomber avec toujours évidemment une raison présentée comme allant de soi.
Quand au PDC, il faut espérer qu’il sera représenté le plus tôt possible par des personnalités susceptibles de résister à la tentation de la combinazione et qui ne nous diront pas qu’ils ne sont pas des girouettes puisque ce sont les vents qui tournent et non eux-mêmes.
Toutefois, le danger le plus grave c’est d’entendre subitement une partie non négligeable de la population dire sa déception, son désespoir, voire sa rage envers le pouvoir central, qui malgré ses pouvoirs limités existe tout de même, et qui transgresse de plus en plus une autre dimension constitutive de notre système politique: le fédéralisme.
La Suisse est à la fois forte et fragile; ne pas en tenir compte pourrait entraîner une crise des plus dangereuses. Le principal danger n’est plus là où les spécialistes de la critique de la Suisse le voit mais sans doute chez ces derniers eux-mêmes.
Et nous entendons maintenant (voir Weltwoche sous “Geheim”) que le Conseil Fédéral vise à enterrer le projet de remplacement du Tiger et de se décider à entrer dans l’Union Européenne. Une plaisanterie? Pas si sûr car si la pression européenne continue de monter et que l’esprit de résistance fait toujours cruellement défaut parmi nos politiciens, il ne serait pas étonnant que ce gouvernement nous serve une petite manipulation “maison” (voir le livre de Mme Judith Barben: “Spin doctors au palais fédéral”) pour convaincre la population (qui voit pourtant bien le flop européen se développer) de résoudre le problème en adhérant à l’EU.
ça fait plaisir de voir un article qui ne soit pas orienté à gauche pour une fois ….
Oui Mme Widmer-Schlumpf fait du bon travail mais elle n’a malheureusement aucune légitimité pour le faire. Ce qui est vraiment grave, c’est qu’un parti à 5% ait la même représentation qu’un parti à 26% !
Nous avons voulu un exécutif faible: c’est fait.
Bis repetita….En découvrant ce commentaire, je me demande ce que les lecteurs doivent comprendre depuis le début de la crise des “prétendus fonds propres”; est-il admissible qu’un état, parce qu’il a le bras long, exige d’un homologue ce qu’il “omet” d’exiger de ses propres banques et de ses citoyens ? Tout le monde connaît la liste entière des nids fiscaux où de “vils receleurs” dissimulent, dans leur propre pays, au plein escient du fisc local, des sommes soustraites à l’impôt national et ce avec l’assentiment entier de leur gouvernement; et la Suisse devrait se plier aux exigence de ces états USA, GB, France qui défendent naturellement leurs “propres” paradis fiscaux, mais ne tolèrent pas de concurrence sur le même créneau ? Quel est donc le bon droit et l’autonomie de la Suisse et quelle est la limite du droit de regard d’autres pays sur ses affaires intérieures ? L’ingérence fiscale a-t-elle déjà été si profondément et définitivement formalisée au plus haut niveau international ? Madame Schlumpf est-elle sous influence pour abandonner si facilement, sans réelles contreparties, une des bases de l’économie suisse ? Est-elle prête à “vendre le système bancaire suisse “? la morale dont certains on cru bon de saupoudrer leurs arguments n’est qu’un miroir aux alouettes; on n’a jamais vu une guerre fiscale se déclencher sur des bases morales et pourquoi pas à cause du “…Filioque…” pendant qu’on y est ! Mais alors, quid des avoirs suisses dans ces pays-là ? Messieurs les politiciens, vous n’avez pas compris la gravité de la guerre fiscale, “…continuation de la guerre par d’autres moyens…”. Les mêmes situations ont suscité dans le passé ces mêmes forfaitures; je ne vous rappellerai que l’invasion de la Suisse en 1798, non pour installer la démocratie, mais pour y piller les richesses dont le Directoire avait besoin dans sa guerre contre toute l’Europe; et je ne m’étendrai pas plus sur la campagne d’Italie “… premier vol de l’aigle…” qui se développait selon un schéma identique.
“Que les vrais patriotes relèvent la tête et agissent en conséquence.” Moi je veux bien, mais à ce stade de délitement les actions devant avoir un minimum d’efficacité me semblent devoir impérativement sortir du cadre légal. De toute façon, les “autorités” de ce pays, quelles qu’elles soient, n’ont plus aucune once de légitimité.