Il existe un dernier endroit sur terre où l’on croit encore dur comme fer au bien-fondé de l’Union européenne, en Suisse, à la rédaction de l’Hebdo pour être plus précis.
Pour le vingtième anniversaire du refus de l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen (EEE), l'hebdomadaire «bon pour la tête», s'offre un sondage et des espérances teintées d'un soupçon d'amnésie.
L'éditorial, du rédacteur en chef, dresse un tableau des plus sombres, la Suisse a manqué sa chance, la voie bilatérale est sans issue, Bruxelles ne nous aime pas, c'en est fait de notre avenir énergétique, économique. Peu s'en faut d'ailleurs que l'on ne brandisse les 20% de chômage que nous promettaient certains il y a deux décennies de cela.
La preuve par... le Liechtenstein
En vingt ans, le refrain n'a pas changé, l'EEE n'est pas l'antichambre de l'UE mais LA solution équilibrée et respectueuse de notre souveraineté. Et de citer, pour preuve, l'exemple du Liechtenstein, où l'on se congratulerait «sans retenue» d'avoir fait le choix dont, précisément, la Suisse s'est abstenue.
Or citer le Liechtenstein en pareille circonstance, c'est oublier qu'en 2007, le prince Hans-Adam II avait menacé de quitter l'EEE si l'on en venait à le forcer d'abandonner le secret bancaire. Oublier encore que c'est d'ailleurs très probablement à ce même secret bancaire, voire à son union douanière avec notre pays, qu'il doit ses excellents résultats. Oublier enfin que ce même Hebdo, dès 1997(suite à un virage idéologique à gauche?), s'est répandu en accusations de toutes sortes à l'attention de la Principauté rhénane, présentée à chaque fois comme tête de proue des Etats voyous, profiteurs d'un capitalisme outrancier. Crime capitaliste ou succès communautaire, il faut choisir.
Ailleurs en EEE
Une vision plus tempérée eut permis à M. Jeannet de promener ses oeillères sur la situation des autres pays membres de l'EEE qui, bien sûr, n'ont pas encore succombé à l'Union européenne. La Norvège doit tout à son pétrole et l'Islande, dont le profil est bien plus proche de la Suisse en termes de ressources, a connu, il y a quatre ans, la pire faillite bancaire jamais vécue par un Etat occidental depuis la seconde guerre mondiale. Crash vertigineux entraînant inflation et une chute de sa monnaie telle que seule celle du dollar zimbabwéen la dépasse encore. Comment se fait-il donc que l'Islande n'ait pas bénéficié du prétendu miracle économique européen?
En 1992, l'issue était inéluctable, nous rentrerions, à terme, que nous le voulions ou non, dans l'Espace puis dans l'Union européenne, c'était l'affaire de dix ans tout au plus. En 2012, selon M. Jeannet, «dans dix ou quinze ans, il sera de toute façon difficile d'y échapper». Alain Jeannet nous veut entreprenants et «proactifs», «mais, de grâce, ajoute-t-il, en négociant avec férocité ce que nous voulons obtenir en échange». Or n'est-ce pas précisément ce que nous faisons? Mais, «la voie bilatérale se révèle être une impasse» assure-t-il, l'adhésion nous donnerait tout.
Le temps des regrets
Etrange vision qui se persuade qu'une fois pieds et poings liés, griffes et crocs limés, la Suisse serait enfin en position de négocier, et même «avec férocité». L'on ne peut d'ailleurs s'empêcher de distinguer, dans cette mélancolie oublieuse des choix des peuples libres, un sentiment proche de cette inexplicable nostalgie qui habite encore les vieux adeptes de l'Allemagne de l'Est, vingt ans après, là aussi.
90 pages plus loin, l'Hebdo titre sur la Grèce et prophétise une catastrophe en cas de sortie de l'«Euroland», jurant ses grands dieux que l'Europe tiendra bon et ne cessera pas son aide. L'article est signé Philippe Le Bé, le même qui annonçait Sarkozy gagnant il y a trois semaines; nous voilà rassuré...
Bonjour Monsieur Haenggli,
Nous sommes deux ! J’ai aussi annulé, mais je le reçois toujours !
Que l’Hebdo cesse de considérer les destinataires de ses envois hebdomadaires comme des lecteurs ! Pour ma part, je confesse que je l’entr’ouvre tout de même … à la page des dessins de Mix&Remix que je trouve parfois drôles. Ceci fait, c’est ma poubelle qui se charge de la lecture.
Si la Suisse entrait dans l’Union européenne, que ce soit à Bruxelles ou dans un de ses services, elle en ressortirait dans une misère dramatique quand l’Europe physique devra abandonner tous les liens qu’elle a bâti. En effet, à part l’Allemagne (endettée terriblement elle aussi) aucun pays ne viendra à bout de l’effet de ses erreurs. Ses quelque 500 millions d’habitants du territoire “occupé” seraient bien contents de recevoir nos cotisations annuelles et tout ce qui nous seraient forcés de sortir pour leurs terribles dettes.
Il est vrai que la Suisse aura bientôt des efforts inouïs à faire quand l’union sera en faillite.
Il est donc intelligent de profiter de nos libertés de commercer avec le monde entier pour éviter les drames que l’Hebdo désire sans cesse nous imposer.
Que cherche donc ces gens qui ne voient pas dans quel état sont les peuples qui nous entourent et qui aimeraient tous vivre chez nous malgré la décomposition, qui n’a rien à voir avec la leur, des violences de nos voyous de toutes régions.
Si quelqu’un de l’Hebdo lit ce message: arrêtez donc enfin de m’adresser chaque semaine gratuitement votre périodique de gauche helvétophobe. Je vous ai déjà dit au téléphone qu’il passe directement à la poubelle, mais vous voulez faire gagner de l’argent à Monsieur Ringier qui publie son rapport d’entreprise sur du papier-toilette ( oui, c’est vrai!, car il croit que c’est de l’art) – en truquant vos chiffres de tirage pour augmenter le tarif des annonces.