Honni soit qui mal y pense et bien hardi celui qui pourra distinguer, devant l'immense intégrité et l'incontestable neutralité de la presse européenne, la moindre accointance pour un quelconque parti. Il existe toutefois des indices.

Le 6 mai, à 18h53, la rédaction centrale de l'Agence France Presse (AFP), l'un des premiers pourvoyeurs de dépêches de la francophonie, craignant de voir ses concurrents étrangers lui souffler le scoop de la soirée, décide de passer outre l'embargo de 20 heures et diffuse la grande nouvelle: Hollande est élu.

En professionnels de haut niveau, ils ne seront pas moins de 30 à assister la journaliste Sylvie Maligorne au moment du «clic» fatidique.  «A 18h53, la décision est donc prise de diffuser le flash donnant Hollande président. Sylvie Maligorne prend sa respiration et appuie sur le bouton... Un petit brouhaha s’en suit. Des applaudissements pour fêter l'envoi du flash. Quelques sourires modestes, quelques cris de satisfaction, et puis chacun retourne à son travail», commente le blog de l'AFP.

A l'AFP, on aime le  travail bien fait, quand une collègue comme Sylvie appuie sur son bouton avec une telle dextérité, on est tous derrière elle, on applaudit bien fort, on sourit modestement, car on reste des journalistes professionnels, et on pousse même quelques cris de satisfaction. On appelle ça du team building.

Et il y a même une vidéo pour montrer à tous les amateurs qui s'échinent sur leurs blogs comment faire. Toi aussi deviens un grand reporter!