Quinze policiers allemands blessés, dont un grièvement, dans des affrontements avec des militants anticapitalistes à Francfort, des syndicats d’ouvriers agricoles andalou qui occupent des terres près de Cordoue…, la crise de la zone européenne inspire les groupements alternatifs.
A Francfort, les heurts ont éclaté lorsque la police a tenté d'interpeller plusieurs des manifestants qui avaient arrosé la façade du siège de la Banque centrale européenne de peinture et s'étaient attaqués à des véhicules des services de secours. Un agent a été admis aux soins intensifs après avoir été pris à partie par un groupe de manifestants. Ses collègues qui tentaient de lui venir en aide se sont heurtés à un déchaînement de violence, précise la police qui fait état de 465 arrestations.
Selon le mouvement M31, à l'origine de la manifestation, 200 casseurs s'étaient glissés par les 6000 manifestants qui ont défilé à l'occasion de cette «journée anticapitaliste».
Occupations sauvages de terres
En Espagne, un pays sévèrement frappée par une crise économique sans précédent et par un chômage touchant 25 % de la population et 50 % des jeunes, un syndicat d’ouvriers agricoles s’est lancé dans l’occupation massive des terres. Le 4 mars, à 11 h du matin, 500 journaliers agricoles et membres du syndicat ont envahi le domaine Somonte dans les riches terres de la plaine du Guadalquivir, près de Palma del Rio, dans la province de Cordoue. Ce domaine de 400 ha fait partie de 20’000 ha que le gouvernement andalou socialiste avait décidé de vendre aux enchères, le lendemain.
«Notre philosophie peut se résumer de la façon suivante : la terre, comme l’air et l’eau, est un don de la nature que personne ne peut s’approprier pour son profit individuel ou pour son enrichissement privé. La terre est un bien public, propriété du peuple, qui doit être à l’usage et à la jouissance de ceux qui y vivent et qui la travaillent. Si alors la terre n’est à personne, la propriété de la terre est un vol. C’est pour cela que nous demandons l’expropriation sans indemnisation,» justifie le Forum civique européen qui cite un extrait d’un programme pour la réforme agraire.
En Andalousie, 30 personnes des villages des alentours se sont installées sur les lieux et ont commencé à travailler la terre, à semer salades, tomates, pommes de terre, oignons et autres légumes, d’abord pour l’autoconsommation. Elles sont aidées par des dizaines d’autres venus de toute la région pour appuyer l’occupation. Deux hommes âgés qui connaissent fort bien cette ferme, y ayant travaillé de nombreuses années, ont apporté leur savoir-faire en précisant que ces terres sont très riches, mais que jusqu’à présent personne ne les a jamais vraiment mises en valeur. D’autres occupants ont amené des semences, des plants, des poules…
"Une coopérative de résistance"
Toutes les décisions sont prises dans des assemblées générales quotidiennes. Des commissions ont été établies pour s’occuper de la logistique, des relations avec les médias, du nettoyage, des repas, du travail horticole. La ferme se trouve à 50 km de Marinaleda, grand bastion du SOC - le Syndicat andalou d'ouvriers agricoles ou Sindicato de Obreros del Campo -, où la municipalité a créé des conserveries et des ateliers de transformation.
Selon le SOC, la partie irrigable pourrait fournir du travail à au moins 50 personnes. A terme, la ferme pourrait faire vivre beaucoup plus de gens, grâce à la «culture sociale» de tout le domaine. Les occupants disent qu’ils ne veulent pas créer une coopérative de salariés, mais une «coopérative de résistance » assurant la survie et un lieu de vie pour de nombreuses personnes frappées par la crise.
Au niveau régional et national, le soutien dépasse les milieux syndicaux. Ils viennent également de mouvements écologiques, d’associations soutenant l’agriculture biologique, de groupes urbains. Une délégation s’est rendue au Département de l’agriculture à Séville, pour demander que la vente du domaine soit annulée et mise à la disposition d’une coopérative de travailleurs.
C’est en 1978 que le SOC, deux ans après sa légalisation suite à la mort de Franco, a lancé les premières occupations de terres depuis la guerre civile. Elles ont surtout visé des fermes appartenant à des familles aristocratiques, comme les 17’000 ha du duc del Infantado occupés par les journaliers de Marinaleda en 1985.
Le SOC est le seul syndicat européen à avoir réclamé la réforme agraire: «Cette action devrait être le début de la révolution agraire qui, en cette période de chômage, de pénurie et d’escroquerie néolibérale, nous manque tant. Aujourd’hui toute alternative pour survivre avec dignité doit passer par la lutte pour la terre, l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire… », se sont exclamés les occupants qui menacent: «Même si le gouvernement a déjà pu vendre plus de la moitié des 20’000 hectares dont il était le propriétaire, il reste encore environ 8000 hectares à occuper!»
Pour la fermeture des abattoirs
Une autre revendication des mouvements alternatifs concerne la fermeture des abattoirs et la fin de la consommation de la viande. Une grande marche doit avoir lieu le 2 juin prochain à Paris dans le cadre de la Semaine mondiale d'actions pour l'abolition de la viande (SMAV) qui se tient la dernière semaine de mai : «La production de viande implique de tuer les animaux que l’on mange, nombre d’entre eux souffrent de leurs conditions de vie ou de mise à mort et la consommation de viande n’est pas une nécessité. Les êtres sensibles ne doivent pas être maltraités ou tués sans nécessité. L’élevage, la pêche et la chasse doivent être abolis,» proclame le mouvement pour la fermeture des abattoirs.
«Il est grand temps de revendiquer haut et fort l’abolition de l’esclavage des animaux. Chaque année dans le monde, ce sont 60 milliards d’animaux terrestres et plus de 1000 milliards d’animaux aquatiques qui sont tués sans nécessité, soit 164 millions d’animaux terrestres et plus de 2,74 milliards d’animaux aquatiques tués chaque jour».
La liberté sexuelle des poules
«Pourquoi refuser de manger des œufs?, s’interroge une brochure du réseau antispéciste de Lyon. Il y a 55 millions de poules pondeuses exploitées et tuées en France chaque année (…) L’œuf provient de l’exploitation d’une poule qui, pareillement à nous autres humains, est sensible. Parce qu’elle ressent la souffrance, nous ne devrions pas disposer de son corps, et parce qu’elle peut également ressentir du plaisir, nous ne devrions pas la tuer. (…) Nous refusons aussi la viande, le poisson, le cuir, les laitages et toutes formes d’exploitation animale…»
«Pourquoi refuser de manger les poissons?», questionne une autre brochure du même réseau lyonnais. «Des centaines ou milliers de milliards de poissons meurent pour le commerce agroalimentaire (..) L’indifférence est telle qu’on ne les décompte pas en nombre d’individus mais en tonnes ! Combien d’êtres sensibles cela représente-t-il, sachant le poids d’une sardine ? (…) Aucun massacre ne peut être comparé à celui-là en terme de nombre de morts et de quantités de souffrances (..) Certains poissons développent une vie sociale complexe et des relations affectives fortes ; on connaît même des exemples d’amitiés entre des poissons sauvages et des humains ! (…) La pêche torture également ceux qui sont utilisés comme des appâts (…) Notre façon de traiter les animaux, de les considérer comme des biens, de nier leurs intérêts propres, est aussi illégitime que l’étaient la traite des Noirs, l’esclavage et la colonisation…»
«Je ne tue pas les moustiques», assure le militant français Yves Bonnardel qui lutte depuis 20 ans pour l’abolition de la viande et l’égalité entre les espèces humaine et animale. «Rien n’indique que les insectes n’ont pas une sensibilité comme la nôtre. On est trop souvent dans la dénégation de la souffrance animale. Je suis aussi contre l’équitation qui est une autre forme d’exploitation animale. On ne fait que « casser » les chevaux en les domptant. Quant aux poules, elles doivent avoir une vie sexuelle librement choisie…»
http://meat-abolition.orghttp://fermons-les-abattoirs.org
Ah Monsieur Bonnardel, que de bienveillance de la part de votre cerveau, bien humain, lui, qui, en effaçant de votre mémoire vos déclarations pour le moins ubuesques, essaie de vous préserver du contre coup douloureux que suppose une telle avalanche d’idioties… Mais rassurez-vous, le ridicule, même extrême ne tue pas, et parfois, le dénommé Alzheimer s’assure qu’aucune trace de notre connerie, souvent immense, ne vienne porter ombrage à notre égo souvent tout aussi immense.
Sur ce je vous laisse car ma truite au bleu m’attend après 4 rudes heures d’équitation avec un seul œuf à la coque dans l’estomac depuis ce matin…
Vous m’avez tenu ces propos lors d’une interview accordée pour L’Hebdo en juillet 2007 à l’occasion d’une conférence que vous donniez à l’Espace autogéré de César-Roux à Lausanne…
Je ne comprends pas où vous avez trouvé ces citations que vous dites de moi : “«Je ne tue pas les moustiques», assure le militant français Yves Bonnardel qui lutte depuis 20 ans pour l’abolition de la viande et l’égalité entre les espèces humaine et animale. «Rien n’indique que les insectes n’ont pas une sensibilité comme la nôtre. On est trop souvent dans la dénégation de la souffrance animale. Je suis aussi contre l’équitation qui est une autre forme d’exploitation animale. On ne fait que « casser » les chevaux en les domptant. Quant aux poules, elles doivent avoir une vie sexuelle librement choisie…»” Je n’ai jamais dit cela! Mais je suis effectivement pour l’égalité de considération des intérêts des individus, quellle que soit leur espèce…