Les arguments des opposants au mercredi matin, dans une brochure qui tourne actuellement notamment via leur messagerie professionnelle abusivement utilisée (!) sont un tissu d’erreurs et de mensonges….
Prenons-les l’un après l’autre, et voyons de quoi il retourne
1. Genève applique déjà le PER avec l’horaire actuel.
C’est un mensonge! L’anglais n’a pas encore été introduit. Et là où le PER(Plan d'études romand)a été partiellement introduit, en 1P, 2P et 5P à la rentrée 2011, c’est au détriment de la dotation horaire des disciplines artistiques.
2. Genève est dans la moyenne en temps d’enseignement
C’est un mensonge! Sur l’ensemble de la scolarité obligatoire, Genève est le canton romand, avec le Jura, dont le temps d’enseignement est le plus faible. Le Jura vient d’annoncer qu’il augmentait ses heures et dépasse Genève. Genève est aussi le canton qui enseigne le moins d’heures pour les 8-12 ans.
3. Les heures du samedi ont été réparties sur 4 jours, l’horaire de l’écolier genevois a même légèrement augmenté
C’est un mensonge! 1h45 d’enseignement par semaine a été perdue en 6P, 7P et 8P. A moins que les études soient toutes fausses et les comparaisons manipulées, la réalité est là.
4. Chaque canton organise son horaire, les Vaudois commencent à 8h30 et terminent à 15h30
C’est un mensonge! Dans le canton de Vaud ce sont les communes qui fixent les horaires, non pas le canton. Ainsi à Lausanne l’école s’achève à 15h40, à Yverdon à 15h35, à Vevey à 15h30. Pour obtenir une vision complète, il faut donner l’ensemble de l’horaire. Dès l’année prochaine les Vaudois iront l’équivalent de 18 semaines d’école en plus au primaire.
5. Deux tiers des élèves passent leur scolarité sans encombre
Les tests Pisa sont là pour démontrer que l’école genevoise va mal. Le PER renforce les exigences. Nous ne pouvons pas nous contenter constamment d’être en queue de peloton. Par ailleurs, les employeurs se plaignent de devoir recruter les candidats ne sachant pas calculer, ignorant les règles élémentaires de la rédaction, ne sachant pas lire couramment.
5. Les enseignants travaillent déjà le mercredi matin
Dans les autres cantons les enseignants enseignent 4 jours et demi par semaine et ils ont aussi des devoirs à corriger, des parents à rencontrer. Les enseignants genevois enseignent 154 jours par année, contre 171 dans les cantons de Vaud, Fribourg et Valais.
6. La loi augmentera les heures des petits en réduisant les temps d’accueil. Ce temps d’accueil est consacré aux élèves en difficulté
En 1P et 2P, il sera demandé d’arriver entre 8h et 8h30. Aujourd’hui 15% seulement des enfants arrivent après 8h30.
En 3P, il sera demandé aux enfants d’arriver à 8 h. Aujourd’hui 50% des enfants arrivent à 8h. 70% sont à l’école à 8h15, 85% à 8h30. C’est en 3P que la différence de temps d’enseignement entre Genève et les cantons romands est actuellement la plus marquée (20 périodes pour Genève, 22 à 27 pour les autres cantons).
De plus, les temps d’accueil ne sont pas fréquentés par les élèves en difficulté. Mais en fonction des horaires des parents. Quant au temps d’accueil l’après-midi, les modifications ne concernent pratiquement aucun enfant.
7. Les élèves entre 8 et 12 ans auront un horaire aussi chargé que ceux de 15 ans
Les élèves du primaire sont désavantagés car ils travaillent sur 4 jours. Au CO, en raison des passerelles beaucoup d’élèves ont 33 ou 34 périodes. Il est impossible de comparer le primaire et le CO. Au CO les élèves changent de professeurs, de discipline, de classe presque toutes les heures. Selon les jours ils peuvent avoir 8 périodes, le rythme est plus soutenu et les devoirs beaucoup plus nombreux.
8. Les heures de soutien en petits groupes n’augmenteront pas au contraire
C’est un mensonge encore: il y aura toujours autant d’enseignement en demi-groupes. Mais ils seront parfois déplacés vers d’autres disciplines. Si les professeurs de gymnastique seront plus souvent seuls face à leurs élèves, il y aura davantage de demi-groupes là où ils sont le plus utiles : en sciences et en langues.
9. Nous sommes d’accord pour ajouter 2 heures dans les 2 dernières années en fin de journée pour ajouter l’anglais
La SPG prétend ceci depuis quelques jours seulement. Il s’agit purement d’un argument de campagne. 2 heures ne suffisent pas car les élèves doivent aussi améliorer leur français, les maths, l’allemand. C’est pourquoi il faut introduire, comme partout ailleurs, la semaine de 4 jours et demi.
10. Il faut laisser aux enfants des moments de jeu, pour leurs cours de musique
La semaine de 4 jours et demi est connue dans toute la Suisse, les enfants n’en souffrent pas. Les petits Genevois sont-ils en sucre ?
11. Les cours de musique ne pourront pas être déplacés
Le syndicat des enseignants de musique s’est retiré du comité référendaire suite aux travaux entrepris avec le DIP. Les milieux sportifs, à l’exception du Ski club Meinier, n’appellent pas à voter contre le mercredi matin. Ces milieux rejettent l’allongement des 4 jours d’école. Leurs activités ont lieu principalement en fin de journée.
12. Des parents, des responsables d’association sportives sont contre le mercredi matin
Aucune association faîtière sportive, culturelle, syndicale, de parents ne refuse le mercredi matin. Les référendaires ne sont pas soutenus.
13. Il existe des classes de 25, 26 voire 27 élèves…
Sur les 1653 classes au primaire, 20 sont fréquentées par 25 élèves et plus. Une seule classe compte 27 élèves, à Puplinge. L’enseignante est appuyée par une 2e enseignante ECSP. Parfois, il vaut mieux ajouter un élève à une classe plutôt que de ne pas accepter un enfant dans l’école de son quartier. La moyenne d’élève par classe est de 19,9 élèves.
14. Il existe des classes avec 3 degrés différents
C’est un mensonge ! Sur les 1653 classes, 1 classe est à 3 niveaux, à Saconnex-d’Arve. Cela permet de garder ouverte une classe dans ce petit village.
15. Il faut baisser le nombre d’élèves par classe, comme dans le REP
Les référendaires revendiquent 300 postes supplémentaires. Répartis sur 1653 classes ces 300 postes n’influeraient pas sensiblement le nombre d’élèves par classe et coûterait 40 millions de francs, sans compter les classes à construire à charge des communes.
Conclusion:
Le mercredi matin travaillé est une mesure qui s’inscrit dans la ligne directe du retour des notes, du refus des cycles bisannuels (l’ARLE en 2006). Certes, cela n’assurera pas de facto la mort du socioconstructivisme ni des méthodes nocives que notre école dispense aux élèves, mais il est un pas nécessaire.
Quant aux autres revendications des syndicats (plus d’encadrement, moins d’élèves par classe, plus d’argent…), rien n’empêche une fois le mercredi matin établi, de militer pour les obtenir !
Nous ne voulons plus une école du passé et dépassée !
Point 5. : sachez que les enseignants ne vont PAS enseigner plus. Le mercredi matin sera confié à des “spécialistes” (= profs d’anglais, gym, art,…)
Et vous, que pensez-vous de “ça”? je reproduis un exercice scolaire infligé à l’intelligence d’élèves de 9 ans. Je reproduis au mieux. Les mots entre parentèses sont de moi.
Français, compréhension de l’écrit (ça démarre fort!)
Objectif: comprendre un texte tiré d’une lecture suivie (allez comprendre! en 1954 un texte était tiré d’un livre de Charles-Ferdniand Ramuz) (doit-on accorder le Goncourt à “lecture suivie”?)
Seuil de suffisance (alors qu’il est déjà dépassé?): 10 points / 15 points.
(ce texte est la prose de la maîtresse, laborieusement manuscrite, ornée d’une attendrissante paire de lapins)
Charles le timide.
Charles était aussi heureux que possible. Mais il ne jouait avec persone et ne parlait pas à sa voisine… et avait peur de répondre au téléphone.
– Tu vas être content lui dit sa maman. Nous allons dire bonjour à notre amie l’épicière. Nous achèterons une galette de pommes de terre et nous dirons au revoir en repartant.
– Quelle matinée magnifique! dit Madame Lemarchand. Et ce grand garçon, est-ce qu’il aime les friandises?
– Charles, que-ce qu’on dit? lui chuchotta sa mère.
– On dit merci, dit en riant Madame Lemarchand.
-Masintenant dit au revoir!
Mais Charles alla se fourrer dans un grand sac de farine.
– Au revoir et gros bisou, cria Madame (Charle est devenu sourd?) Lemarchand. Tu m’embrassera plus tard, quand tu sera grand.
Fin de citation. Je ne serais pas étonné que Charles incendie des voitures, sans trop savoir pourquoi. Alors, mercredi matin ou non…
… ” je lave et range ma tasse après usage”, vu il y a 4 ans dans la salle des maîtres d’une école de Varembé! “Je reste dehors”, vu devant une épicerie.
Qu’en pensez-vous?
Evoquant ce sujet avec une des mes presque contemporaine, septuagénaire, elle évoqua “son” temps! C’est elle qui, vous en ai-je parlé? a rossé un agresseur! Bref! Dans l’école de grand papa, on savait lire à six ans! Et écrire. Elle se souvient d’une classe de 35 élèves! De deux années différentes. Une partie faisait des exercices pendant que l’autre recevait l’enseignement! C’était avant les maths modernes! Avant les bases. Avant l’idéologie. Avant la réformite aigue! Avant le déluge! Avant que le “serpent” ne susure à l’oreille du spéculateur ce qu’il ne demandait qu’à entendre: “grand-papa est-il vraiment un imbécile”? En comparaison à la beauté rutilante du fruit que l’on imagine demain, assurément, il l’est! Grand-papa. Mais, en contre point, se présente une parole! qui n’est donc pas un commandement! “honore ton père et ta mère”… afin que tu vives longtemps. A ce propos je dois signaler que si on lit ici père et mère avec le cadre de référence des galipettes entre Adam et Eve et l’immaculée conception qui en découle, on est hors sujet! Ce qui est le cas de ceux qui me lisent, ne me lisent pas et même du Pape, pour ne pas faire de jaloux. Or, fondé de croire que vous ne comprenez pas, et que vous êtes disposés à railler, je ne vous dirais pas en quoi consiste “honorer père et mère”. Cela dépasserai le cadre attribué. Et puis, malgré l’école de pépé, j’ai du consulter le Robert pour savoir combien de “n” il faut à honorer. Ce sera donc tout.
Tout celà me dépasse! Je viens de parler avec une jeune femme âgée de 33 ans! Il y a dix ans, l’entendant me raconter son parcours scolaire, je lui dit: “je savais que tu en avais bavé, mais pas à ce point!” Cet après midi, évoquant cette période scolaire, j’ai vu en quoi elle en avait bavé! Et ça n’a rien à voir avec les horaires! Je suis en colère.
Autrement, j’ai connu le jeudi de congé à Genève, et le mercredi après-midi sur Vaud. Pégreleux ici et gueule élastique ailleurs! J’ai vu le film d’Henri Brandt montrant le vie d’une classe d’école de la Brévine. Un seul “régent” pour une classe contenant les élève de tous les âges. J’ai connu la “Prim sup” à Château-d’Oex. Trois années dans la même classe et trente-deux élèves! ‘ai la photo, juste là à ma gauche! Je revois le joli visage de Mady, dont j’étais éperdument amoureux! Mais je ne parviens pas à me souvenir comment cette classe fonctionnait! Mais elle fonctionnait! Alors que dire des controverses?
J’ai sous les yeux un texte rédigé par une “enseignante”. C’était il y a vingt ans, mais j’ai leiu de craindre que ce soi pire aujourd’hui! Un texte d’une niaiserie incroyble. Une offense à l’intelligence, à la dignité et à l’intégrité des enfants. Rien que le titre est éloquent: “Français, compréehnsion de l’écrit.” “Objectif (lune ou lendemains qui chantent?): comprendre un texte tiré d’une lecture suivie”. Fiat lux! La lecture suivie crée le texte! Et j’ai payé pour que le fils dont je suis devenu père subisse cette… comment nommer cette… De plus aucun de ceux auxquels j’en ai proposé la lecture n’a remarqué l’énormité du désastre! Je réprime les mots qui me viennent!
De plus j’ai assisté à un cortège de promotions dans les rues Bassses. Celui des petits. Les notables souriants en tête. Mais combien de petits visages accablés ensuite! Et nul ne voit! Les parents mitraillent à tout va leur progéniture! Fait risette! Mais je vis des visages rappelant étrangement la désespérance d’enfants de Sarajevo. Oui!
Alors tous les arguments, si bien fondés, des pour et des contre, ne me laissent pas froid! Ils attisent plutôt! Une détestation des aveugles! Et si j’avais un dernier mot à dire c’est: “Père, ne leur pardonne pas! Car ils refusent de voir ce qu’ils font”! Acharnés qu’ils sont dans leur poursuite du BIEN!
Enseignant vaudois à la retraite, je pense pouvoir parler par expérience. La toute première action à entreprendre est de créer une école romande avec des programmes et des manuels identiques dans tous les cantons, un nombre d’heures hebdomadaires qui soit le même, laissant aux cantons la liberté de fixer les horaires de début et de fin de cours. L’idéal serait, d’après certaines études sérieuses, l’horaire continu, de 8h30 à 14h30. On pourrait aussi envisager un jour complet de congé, mais cela sous-entend qu’une structure doive être mise en place pour s’occuper des enfants ainsi libérés. Il faudrait aussi limiter les devoirs à domicile, qui devraient consister en quelques révisions et non être consacrés à terminer le programme qui ne l’a pas été en classe. Il est bien évident qu’un effectif limité permet d’offrir aux élèves un enseignement de meilleure qualité, parce que plus individualisé.