L’argent étranger placé dans les banques suisses non seulement n’aura plus d’odeur, mais désormais il sera propre
L'argent étranger placé dans les banques suisses non seulement n'aura plus d'odeur, mais désormais il sera propre. Le Conseil fédéral en a décidé ainsi pour satisfaire les enfers fiscaux, toujours assoiffés de l'argent frais à vampiriser de leurs évadés.
Lors d'une conférence de presse tenue avant-hier 22 février 2012, la présidente de la Confédération et ministre des Finances, Eveline Widmer-Schlumpf, dont la photo provient d'ici a expliqué les grandes lignes de cette décision, dont les détails ne seront connus qu'en septembre prochain. En Suisse il convient de se hâter avec lenteur...pour mieux surprendre.
Pour que l'argent placé chez elles soit propre, jusqu'à en être complètement transparent, il faudra que les banques suisses adoptent la fisc attitude et deviennent de redoutables et fins limiers, capables de sonder le contenu des bourses et la provenance de leur contenu.
Les banques suisses ne devront en effet pas se contenter de demander à leurs clients de signer une auto-déclaration, selon laquelle ils attesteront qu'ils sont bien en règle avec leurs administrations fiscales respectives. Il faudra encore qu'elles fassent preuve de diligence pour débusquer les fausses auto-déclarations.
Le métier de banquier va donc évoluer. Le client étranger deviendra un suspect. Il fera l'objet d'une nette discrimination par rapport aux clients autochtones. Tant il est vrai que l'important dans ce métier c'est l'accueil de l'autre ...et la confiance réciproque.
Si on a bien compris le film concocté par le Conseil fédéral, le nouveau scénario de celui-ci comportera deux histoires, qui se dérouleront en parallèle, et réjouira, aux dépens de leurs concitoyens, les vampires des pays endettés jusqu'au cou (grâce à leur mauvaise et obstinée gestion, d'inspiration keynésienne).
D'un côté les fortunes des impétrants devront avoir été déclarées à leurs autorités infernales, sinon elles seront repoussées avec dédain. De l'autre les revenus de ces fortunes subiront un prélèvement libératoire à la source, du type de celui figurant dans les accords Rubik conclus provisoirement avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne.
Ce scénario ressemble à s'y méprendre à un scénario catastrophe dont les voisins européens de la Suisse sont friands pour exorciser les situations mirifiques dans lesquelles ils se trouvent. Destiné à faire plaisir à tout le monde, il fera surtout frémir : le secret bancaire ne sera plus qu'un secret de polichinelle et les vampires seront incités à demander toujours plus pour étancher leur soif.
Source: blog de Francis Richard
@Julien Urfer-@Gilles Champoud- En découvrant ces commentaires aujourd’hui seulement, je me demande ce que leurs auteurs ont lu depuis le début de la crise des “fonds propres”; est-il admissible que des états, parce qu’ils ont le bras long, exigent d’un homologue ce qu’ils “oublient” d’exiger de leurs propres banques et citoyens ? Tout le monde connaît la liste entière des nids fiscaux où de vils receleurs dissimulent, dans leur propre pays, au plein escient du fisc local, des sommes soustraites à l’impôt national et ce avec l’assentiment entier de leur gouvernement; et la Suisse devrait se plier aux exigence de ces états USA, GB, France qui trouvent naturels leurs “propres” paradis fiscaux, mais ne les tolèrent pas de concurrence sur le même créneau ? Quel est donc le bon droit et l’autonomie de la Suisse et quelle est la limite du droit de regard d’autres pays sur ses affaires intérieures ? L’ingérence fiscale a-t-elle déjà été si profondément et définitivement formalisée au plus haut niveau international ? Et quid des avoirs suisses dans ces pays-là ? Messieurs, vous n’avez pas compris la gravité de la guerre fiscale, “…continuation de la guerre par d’autres moyens…”. Les mêmes situations ont suscité dans le passé ces mêmes forfaitures; je ne vous rappellerai que l’invasion de la Suisse en 1798, non pour installer la démocratie, mais pour y piller les richesses dont le Directoire avait besoin pour faire la guerre à toute l’Europe; et je ne m’étendrai pas plus sur la campagne d’Italie “… premier vol de l’aigle…”
Je suis très content, les banquiers suisses devront enfin trouver d’autres arguments que le secret bancaire pour attirer – et garder – les clients étrangers : expertise, fiabilité, stabilité, etc. On verra alors si les banquiers suisses sont vraiment meilleurs qu’ailleurs… Un challenge intéressant en perspective.
Aucune surprise de constater que le secret bancaire vient de recevoir le coup de grâce de celle qui a déjà trahi son parti. On a malheureusement le Conseil fédéral le plus faible depuis des décennies, et l’abandon de nos valeurs ne fait que commencer
Monsieur Richard,
Vous semblez oublier que ces «enfers fiscaux» sont des Etats démocratiques. Si les «braves» citoyens fortunés ne sont pas satisfaits de la fiscalité de leur pays, ils peuvent démocratiquement essayer de la modifier. Ils peuvent même demander l’asile fiscal à Monaco, en Suisse ou dans plein d’autres endroits. Par contre, s’ils veulent vivre dans leur «enfer fiscal», ils doivent se conformer aux lois et la fiscalité en vigueurs dans ce pays. S’ils s’adonnent à l’évasion fiscale, ils ne sont ni plus ni moins que des voleurs et les banques suisses leurs complices! Sans impôt, pas d’Etat! Alors, à moins d’être un anarchiste convaincu, on ne peut pas s’opposer à tous les impôts. Et si la fiscalité et l’efficacité de l’Etat peuvent être remises en question, cela doit se faire démocratiquement et légalement!