Résidences secondaires: le Valais va-t-il se séparer de la Suisse?

Uli Windisch
Rédacteur en chef
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En premier lieu je tiens à dire que j’ai depuis ma prime enfance toujours été profondément en osmose avec Mère nature et attaché à cette dernière d’une façon difficilement compréhensible si l’on n’a pas vécu en son sein.

Suis né au milieu de la forêt dans une clairière où se trouvait le grand chalet de l’armée que nous habitions avec ma famille, dans  la région de Montana, eh oui à Montana ! Ma mère a dû quitter le chalet au moment de ma naissance  car le fameux tremblement de terre de février 1946 était devenu très menaçant, au point où il a fallu la coucher sur un brancard à coté de la maison. Finalement, la nature a  facilité les choses, car les forces telluriques m’ont «secoué  dehors», comme me dira bien plus tard  la sage-femme qui m’a mis au monde. Pendant toute mon enfance,  j’ai été en contact direct et constant avec la nature environnante; je connaissais  chaque arbre, chaque pierre, chaque fourmi, insecte, etc, que je pouvais observer pendant des heures. Le nombre de cabanes construites me prédestinait sans doute à devenir un peu entreprenant!

Lors d’orages tournants effrayants, mon père  nous amenait, ma sœur et moi, à la fenêtre, qu’il ouvrait, pour nous montrer ce spectacle impressionnant, cela  afin de nous faire  perdre notre peur tétanisante.

Les paysans gardiens de la nature, avant les écologistes. Tout cela pour dire que je connais la valeur inestimable non seulement de la nature, mais de toutes ces composantes visibles et invisibles. Je me souviens aussi de la connaissance millénaire que les paysans d’à côté  avaient  de cette nature, du soin qu’ils en prenaient, de l’engagement de toute leur force corporelle, inépuisable, au prix d’un labeur à peine imaginable aujourd’hui, sachant  qu’ils en dépendaient à long terme.
Avec le développement  économique, qui a permis la sortie de la pauvreté,  les choses ont bien sûr beaucoup changé. Des excès ont certes été commis mais une grande partie  de la population qui le voulait a pu rester sur place.

La montagne vue par les urbains

Une fois moi-même installé en ville, j’ai toujours trouvé bizarre que les urbains stigmatisent la moindre construction  à la montagne, empêchant par exemple pendant des années la population d’une commune voisine de mon enfance d’aménager un petit golf amateur autour de leur village au milieu des prés et des arbres fruitiers, sans  endommager en quoi que ce soit cette zone, bien au contraire. Cela permet aujourd’hui à ces gens, après des années de lutte contre «les écologistes», de pratiquer un sport  tout en buvant à la fin un bon verre de fendant, un ou deux verres, au lieu d’une (ou plusieurs?) bouteille entière  dans une cave enfumée. Mais les écolos n’en avaient rien à faire. Pensez donc, un golf, ce sport de riches  qui abîme la nature  et consomme de l’eau. Ici, cette dernière existe en abondance. Allez voir sur place ce qu’il en est.

Une réalisation modeste et exemplaire

C’est une obsession: vouloir donner des leçons à  ceux qui connaissent  vraiment la nature et depuis longtemps, du haut d’idéologies  prétentieuses, arrogantes, abstraites et souvent contre-productives.
Mais les gens directement concernés par une réalisation savent aussi se défendre quand il le faut. Là on voulait empêcher les indigènes de couper quelques arbres pour construire une piste de ski  pour des championnats du monde: on s’attache aux arbres  en croyant avoir gagné. Mais, le soir venu, les indigènes arrivent sur place avec des tronçonneuses bruyantes. Apeurés, les écolos  lâchent leurs arbres et s’envolent comme des oiseaux. La piste a été construite. Ce «remède» est  évidemment rarement  mis en pratique. Le plus souvent les oppositions  retardent les projets pendant des années, grâce à des lois que l’on finit par trouver trop sévères et contreproductives. Mais de là à oser rendre les recours  plus difficiles… Certaines autorités trop facilement culpabilisables n’osent pas franchir le pas. On se bat contre les promoteurs, parfois de manière justifiée, et ensuite on les accuse de ne pas construire suffisamment de logements.
Voilà comment se crée une image haïssable des écolos, alors que problème est  réel. Mais, dès que  l’intransigeance, le fanatisme et souvent  la méconnaissance s’en mêlent, les blocages sont assurés.
Encore une fois, il faut des mécanismes qui empêchent de faire n’importe quoi mais la régulation devrait pouvoir se faire  sans empêcher  les réalisations urgentes nécessaires,  et permettre aux nombreux nécessiteux  de se loger et à ceux qui le souhaitent  de rester au pays, d’y vivre et d’y  travailler, ou d’y revenir.

La montagne, à la fois ville et nature sauvage

Personnellement, je ne suis pas  du tout opposé aux petites villes à la montagne! Il existe suffisamment de nature pour que chacun   trouve son compte: ceux qui veulent s’isoler  en haute montagne dans un mayen pris sur  l’agriculture; ceux qui préfèrent les stations urbanisées où l’on trouve presque tout ce que l’on veut, comme en ville, et enfin les amateurs  de vastes  territoires encore très sauvages.

Je me fais fort de montrer de tels endroits sauvages, parfois à faire peur, même dans la proximité immédiate de stations décriées comme celles de Crans-Montana et bien d’autres, rituellement montrées du doigt par  nos habituels aveuglés verts  qui voient rouge partout. Des heures d’extase et de nature sauvage à quelques minutes à pied et de quoi y passer des journées entières, pour retrouver tout de suite après un cadre plus urbain à proximité immédiate.

Tu ne sais pas voir

Savoir voir  répétait  l’anthropologue Castaneda tout au long d’un livre entier, jusqu’à ce que son élève, conditionné, finisse par comprendre ce qu’il voulait dire.

Soyons juste et clair, même s’il faut  souvent forcer le trait pour tenter de montrer la réalité sous un autre  angle que celui proposé par les formatages idéologiques à la mode et autres prêts-à-penser verts ou pastèques, quand ce n’est pas la même chose: Franz Weber à mené des luttes remarquables et exemplaires  et il faut lui en être  sincèrement reconnaissant, même si dans le cas présent il dérape, devient  contreproductif, voire destructif.

L’imposition d’un 20% de résidences secondaires au maximum partout est vraiment aberrant de plusieurs  points de vue. Les arguments vont être abondamment  soulignés ces prochaines semaines. Pensons à l’exemple prévisible et totalement absurde d’une région encore peu développée et qui commencerait à construire  à concurrence  de 20%, en y ajoutant l’ensemble des infrastructures nécessaires!

Le souci de la mesure, même sans écolos

On sait que des mesures restrictives sont prises un peu partout (j’y ai moi-même contribué dans des commissions). Même dans les stations décriées on construit depuis de nombreuses années de très beaux et grands chalets comprenant une série d’appartements plutôt que des blocs sans charme. Les volets clos ? Oui, mais on a aussi construit des abris de protection civile sous chaque bâtiment pendant des années et qui n’ont guère servi.

Pourquoi  critique-t-on toujours la ville à la montagne et jamais les gigantesques horreurs au bord de la mer où beaucoup de gens ne voudraient à coup sûr jamais habiter de manière durable, contrairement à la montagne.

Un pont peut être une œuvre d’art

Chez nous, en Suisse, on est tellement conditionné qu’on n’arrive même  plus à comprendre qu’un pont, même par-dessus un lac, peut constituer une réalisation architecturale exemplaire, voire une véritable œuvre d’art. Pensons à Genève où l’on s’oppose depuis 50 ans à la construction d’un pont par-dessus le lac, alors que très nombreuses sont les personnes qui font  des heures d’avion pour aller  admirer des ponts de dizaines de kilomètre au-dessus  de la mer, ou même au milieu d’une grande ville. Ici on gémit, grogne et s’oppose, ailleurs on construit  avec enthousiasme. Ici la crainte, là-bas des œuvres d’art qui attirent le monde entier.
Et  si quelques volets clos étaient précieux.  Je  trouve nullement  inadmissible qu’il y ait des habitations, même en  nombre, inhabitées pendant une partie  de l’année  à la montagne.

Pourquoi interdire à un émigré de revenir au pays dans un logement dont il a rêvé sa vie durant  et qui contribuera  à faire vivre des villages désertés? En ville aussi, malgré la crise du logement, il y a quantité  de logements inhabités, même toute l’année. Mais ici  personne ne dit rien. On les voit moins.
D’autre part, est-il absurde de penser que les résidences secondaires pourraient  devenir subitement fort précieuses et utiles en cas de catastrophe majeure? Qui n’a jamais imaginé une rupture de barrage ou un autre sinistre majeur, surtout à une époque  où tout le monde à le mot de risque à la bouche? Et les écologistes ne nous menacent-ils pas quotidiennement avec les pires  risques ?
Les autres raisons d’un grand NON. Il y a d’autres raisons encore, beaucoup plus évidentes, qui font que cette initiative des 20% doit être rejetée catégoriquement. Elle est hypercentralisatrice dans un pays où le fédéralisme  est pourtant un élément constitutif essentiel. C’est aux cantons et aux communes de décider  de leur environnement. Et c’est leur devoir  de promouvoir  un développement qui permette à ceux qui le souhaitent de rester ou de revenir sur place. Personne ne veut d’isolats désaffectés, ni de monstruosités comme on en voit sur des dizaines et des centaines de kilomètres au bord des mers et des océans. Les mots raisonnable, mesure et bon sens  reprennent de l’importance, moins  chez les ayatollahs de la nature prêts à sauver le moindre lopin de terre  au détriment de l’homme.

Les ayatollahs verts existent

Il nous faut citer brièvement quelques-uns de ces derniers  pour bien montrer que nous  sommes  loin de la caricature et de l’exagération. Le fameux commandant Cousteau : «C’est malheureux, mais il faudrait tuer 350'000 hommes par jour pour retrouver l’équilibre». L’écologiste français  Yves Cochet, qui prône la grève des ventres, nous assure  qu’un enfant, c’est - en termes  de pollution - 627 allers-retours Paris-New-York (Pascal Bruckner, Le fanatisme de l’apocalypse, entretien, L’Expresse, 4/10/2011).
Franz Weber, merci pour tout ce que vous avez fait mais maintenant  reposez-vous un peu, j’ai dit un peu et non en paix.

24 commentaires

  1. Posté par R.D le

    Anita Vaucher grâce a des gens comme vous il n’y aura plus personne dans ces villages de montagne, vous allez vous sentir seule, le comble de l’égoïsme non

  2. Posté par R.D le

    B. Stefini intéressant votre raisonnement mais pour loger tous ceux qui devront partir des vallées et travailler à Genève comme toi tout en rentrant avec les transports publics il faudra:
    -bétonner la vallée du Rhône pour loger ce monde-là
    – et si c’est pas le cas ,avec tes CFF aller jusqu’au fond des vallées avec une cadence chaque 10 minutes pour être efficace alors que déjà les trains sont surchargés sur la Riviera et as -tu calculé à quelle heure il faudra se lever pour partir de Varen , La Sage ou autre et arriver à 8 h dans vos beau bureaux de citadin

  3. Posté par R.D le

    Pauli Caron et bien maintenant tu iras travailler à Genève ou Lausanne comme ça tu as tout gagné

  4. Posté par R.D le

    La seule réussite de M.Weber sera d’avoir explosé sa si belle Suisse dont beaucoup ici se réclame.
    Nous avons pris acte du sens de la décision des confédérés, et en tirerons les conséquences.
    Vous être contre nous soit c’est votre droit, mais vous oubliez qu’ ici vous êtes chez nous, et que notre droit inaliénable est de défendre notre pays.
    On ne vous apprécie plus du tout, et considérons tous confédéré comme hostile .
    Il y a 200 ans le peuple Valaisan avait refusé d’être suisse on nous y a contraint, il est venu le temps d’effacer cette affront et radier cette aberration
    Vous nous considérez comme votre colonie alors nous vous disons c’est fini
    La suisse éclatera c’est une certitude, et pour celui qui plus haut; ce M.Julien Aubry nous menaçe de son armée pour nous botter les fesses. Je luis rappelle juste ou se trouve une de rares bases aériennes de son armée ou se trouvent les fortifications ( qui nous permettrons d’abriter nos gens ne pouvant se battre et par le biais de l’artillerie de forteresse la portée de ces armes )mais aussi qui compose le troupe d’élite de sa superbe armée et le nombre d’armes de guerre, de chasse et autre non répertoriées , que les Valaisans ont ( de quoi armer de 7 à 77 ans hommes et femmes ).Je lui rappelle aussi que nous depuis des temps immémoriaux nous défendons nos épinards,,contre le climat, la rudesse de la géographie et les ennemis de tout poils, alors faudra venir nous chercher et pas avoir peur d’acheter un nombre suffisant de sac à viande Et surtout pas avec quelques minets de salon aux pieds plats car ici se sera pas un jeu vidéo mais les Balkans avec 200 ans de haines à assouvir et son cortège d’atrocités.
    Ou alors vous préférez la paix soit ; faites votre tambouille chez vous comme vous voulez l’assaisonner et laissez le Valais aux Valaisans . Nous nous aurons notre pays et vous contemplerez NOS belles montagnes depuis chez vous (si le smog vous le permets )

  5. Posté par B. Stefini le

    1) J’ai du partir de mon Valais pour travailler à Genève il y a une trentaine d’année.
    2) Genève beaucoup de travail mais pas de logement
    3) Valais beaucoup de logement mais pas de travail
    4) Conclusion habiter en Valais et travailler à Genève
    5) Les CFF (écolos) vous remercieront.( Encore un petit effort de cadence)
    6) Utopie non, réalité oui.
    7) Nos montagnes sont trop belles et c’est évident qu’on ne peut plus continuer comme ça

  6. Posté par Isabelle Crausaz le

    Monsieur Windisch, votre texte est fort intéressant, sur un sujet qui l’est tout autant. Cependant, je ne suis pas d’accord avec vous sur tout. Je pense que les citadins et les “citadineries” artificielles et tapageuses (boîtes de nuit, boutiques de luxe, etc.), donc “la ville”, n’a pas leur place à la montagne, lieu de quiétude, de ressourcement. A mon avis, il faut plutôt préserver ces derniers mètres carrés de terre encore naturels, beaux, de paysages authentiques ! C’est pourquoi je m’engage avec la Fondation Franz Weber ! Ne laissons pas “brader” notre paysage, nos villages et nos montagnes pour des $$$$ qui ne profiteront en tout cas pas au contribuable valaisan. C’est de plus un très mauvais calcul à long terme….
    Allez voter OUI le 11 mars ! Les marmottes vous remercient !
    http://quattroza.canalblog.com/

  7. Posté par Yorick Biselx le

    Mr Etienne, je vous trouve bien prompt à parler au nom du “peuple valaisan pure souche”… La Loi fédérale sur l’aménagement du territoire a été révisée et durcie l’année passée. Elle oblige les cantons et les communes à promouvoir l‘hôtellerie et créer des logements abordables pour les populations indigènes, limiter le nombre de nouvelles résidences secondaires, et améliorer le taux d‘occupation des résidences secondaires existantes. Si les cantons et communes ne prennent pas ces mesures dans les 3 ans, la construction de résidences secondaires sera tout simplement bloquée. Les solutions apportées par l’initiative Weber, qui soulève bien sûr de bonnes et justes questions, n’en sont pas. Ceux qui ne pourront plus construire à Verbier, à Montana, … iront ailleurs. Est-ce cela, votre solution pour lutter contre le mitage?

  8. Posté par Julien Aubry le

    Le Valais peut bien quitter la Suisse, il se fera botter les fesses par l’armée. Et si chaque fois qu’un canton quittait la Suisse quand un vote lui déplaît (par exemple Vaud pour l’initiative anti-minarets ou l’expulsion des déliquants étrangers), ça ne sert à rien de maintenir ce pays.

  9. Posté par Anita Vaucher le

    Je suis propriétaire d’une petite résidence secondaire à Morgins et j’ai vu en seulement 15 ans cette jolie station se transformer en un endroit vilainement bétonné. Des indigènes que je connais personnellement et qui cherchent à se loger sur place ne trouvent plus d’objets abordables. Les résidences secondaires restent pour la plupart de l’année fermées (même en haute saison), les commerces locaux et les remontés mécaniques ont de la peine à survivre.

  10. Posté par François Etienne le

    Le Valaisan de base (mais aussi le Suisse), c’est-à-dire celle et celui qui travaille à titre dépendant, qui appartient à la masse silencieuse et essentiellement contributive, voit son territoire progressivement défiguré, vendu, spéculé. Par manque d’union et de cohésion, il renonce à combattre les plans d’aménagement régionaux et/ou communaux qui sont piétinés, intoxiqués au nom de considérations surtout financières moyennant le bâton qu’est la sacro-sainte croissance destructrice. Par analogie, le même constat concerne aussi maintes régions du pays, aux bords des lacs également. On peut croître intelligemment, pour le bénéfice communautaire national, tout spécialement en matière immobilière, sans polluer des sites précieux.

    Très récemment, en pleine page, de grands quotidiens ont apeuré les lecteurs par citation des conséquences d’un OUI à l’initiative : bilan pire que l’apocalypse biblique, la fin du monde, le chômage de masse, la fuite des étrangers, l’atteinte grave aux droits démocratiques, le marasme et trente-six autres idioties. Que chacun défende son opinion, c’est bravo. Par contre, cette désinformation mégalomaniaque ridiculise le(s) comités de soutien pour le NON. Même ces milieux intéressés conviennent en aparté que la débauche constructive va directement dans le mur ! Ces mêmes milieux veulent cependant encore se goinfrer de la bonne viande pour ne laisser que l’os bien sec !

    Maints villages, bourgs ne sont plus que des cimetières bétonnés, réglementés, piquetés, privatisés, élitaires avec des constructions alibis à volets clos, vie communautaire nulle, exception faite de quelques périodes surpeuplées, invivables. De plus en plus nombreux sont celles et ceux qui renoncent à passer de vrais vacances dans ces endroits tristes. Il suffit de consulter les prix de résidences secondaires pour se rendre compte de l’aspect strictement spéculatif de nombreuses constructions. L’appartement à CHF 800’000 voire CHF 3’000’000 est-il destiné à la classe moyenne ?

    Concrètement, il est malheureux que l’initiative Weber ait dû être lancée, car le massacre aurait déjà pu être limité et réprimé en fonction des lois existantes et surtout d’une prise de conscience des citoyens. Heureusement, oui, quelques communes ont compris la gravité du sujet, en privilégiant une amélioration des infrastructures hôtelières, seules capables de réguler le tourisme, de le développer et de fidéliser ainsi la clientèle recherchant la nature, la liberté, la convivialité.

    Bien tristement, lorsque le dernier centimètre carré sera construit, alors il appartiendra à ce peuple de base de payer l’addition, à l’instar de la mégalomanie espagnole en matière d’immobilier. Et les vrais perdants, spoliés, seront les petits propriétaires devant supporter les moins-values issues d’une bulle immobilière annoncée.

    Il est encore temps d’agir …

  11. Posté par Philippe Lerch le

    @ M. Etienne: je comprend votre coup de gueule. Je vous rappelle cependant que la construction s’emballe partout en Suisse, en Savoie voisine et pas seulement en Valais. Vous êtes vraiment très optimiste avec votre propos: “Le Valaisan est un être intelligent, conscient de son environnement exceptionnel.” Si cela était vraiment le cas, il y aurait depuis belle lurette un mécanisme de régulation, car les communes ONT DEJA CE DROIT, et certaines en font usage. De plus, la gestion du territoire est une histoire cantonale, si je suis bien renseigné. Les excès contre lesquels vous vous emportez sont bien réels, mais ils sont le fait d’une vision à court terme motivée par la spéculation. Personnellement je ne crois pas aux vertus d’une loi fédérale associée à un plafond rigide. En Valais, les lois fédérales qui passent le mieux sont celles associées à des subventions …

  12. Posté par François Etienne le

    Le débat Infrarouge TSR du 22 février aura été significatif quant à l’intoxication des milieux économiques dont la seule visée consiste à se remplir les poches et laisser les problèmes à la collectivité. L’argumentaire lamentable d’un Christophe Darbellay, brandissant les grands mots de “liberté”, “chômage”, “catastrophe” … confirme la justesse d’une remise au pas de cette débauche de béton dans les montagnes.

    De plus en plus nombreux sont celles et ceux qui évitent le Valais, car se retrouver dans un village à volets clos, magasins fermés, restaurants au ralenti, non merci. Et le pire, ce sont ces bon pères de famille qui craignent de perdre sur leur investissement ! Le Valaisan est un être intelligent, conscient de son environnement exceptionnel. Il dira OUI à l’initiative, dans son désir de voir à moyen et long terme un Valais réellement touristique, harmonieux, accueillant. NON AU BRADAGE DU TERRITOIRE AU SEUL PROFIT DE SPECULATEURS QUI VENDENT LE TERRITOIRE NATIONAL A LEUR SEUL PROFIT. Ces milieux prennent des profits et laissent la merde aux indigènes. La montagne est belle, magique, lorsqu’elle exprime son indépendance. Le Valais est déjà scandaleusement ravagé par une croissance débile, bassement financière. Non à un Valais pourri par l’argent.

  13. Posté par Raoul Genoud le

    Pour M. Uldry:
    Une ancienne résidence secondaire restera une résidence secondaire et pourra être vendue en tant que telle après l’application des dispositions de l’initiative. Votre exemple tombe donc à l’eau.

  14. Posté par Jean-Paul Costantini le

    Que l’on construise des villes à la montagne, pourquoi pas ? Cependant, les immeubles gagneraient à être un peu moins hideux que certains que l’on voit à Crans-Montana, par exemple. Il faudrait savoir redonner un cachet à ces endroits touristiques. Quant à l’initiative de M.Weber, il s’agit de respecter avant tout la souveraineté cantonale, voire communale et donc faire confiance aux autorités, pour autant qu’elles acceptent de jouer leur rôle honnêtement. N’oublions pas que les habitants d’une commune peuvent voter pour ou contre un projet. Donc, l’initiative ne me paraît pas utile.

  15. Posté par François Etienne le

    En résumé, nonobstant les pleurs et cris des promoteurs, le PEUPLE VALAISAN en son for intérieur soutient l’initiative Weber, mais craint de dire ouvertement que la construction aussi massive de résidences secondaires dénature le Valais. Ces milliers de volets clos et de lits froids voire congelés impliquent des infrastructures et frais d’exploitation disproportionnés, sans compter la pollution due aux grandes migrations concentrées sur le week-end ou des périodes de vacances n’excédant pas le mois. Ce contexte de constructions débridées permet de tirer un parallèle avec la catastrophe immobilière espagnole (toutes proportions gardées). Sans un frein drastique à cette expansion coûteuse, irréfléchie, l’immobilier spéculatif en Valais et en Suisse occasionnera une faillite du secteur.

    En fait, le Valaisan de souche n’est plus chez lui. Il en est conscient et dans la confidentialité du vote, il dira majoritairement OUI.

  16. Posté par Livia Varju le

    Au lieu de construire de résidences secondaires qui sont utilisées peut-être quelques semaines par année, mais détruisent la nature, il faut construire davantage d’hôtels.

  17. Posté par Philippe Uldry le

    Un petit exemple pour illustrer une conséquence d’un oui à l’initiative Weber…
    Une famille genevoise a acheté un appartement à Villars pour y séjourner le week-end et les vacances scolaires. L’appartement a été payé 800’000 chfs dont un emprunt hypothécaire de 500’000. Ce bien ne pouvant plus être vendu en résidence secondaire, la banque va le réévaluer et demander (en vertu des conditions générales) l’amortissement immédiat de la moitié de la dette. Cette famille n’ayant pas la capacité de le faire va devoir vendre, si possible au prix de l’hypothèque. Cette situation et bien d’autres entraineront une spirale infernale qu’on appèle un crash immobilier. Ce crash s’étendra, petit à petit, à tous le territoire. En moins de 5 ans, il y aura un parc immobilier non entretenu, détenu par les banques. Ces dernières devront massivement augmenter leurs provisions pour pertes (Bâle 2) et réduire drastiquement l’octroi de crédit (dans tous les domaines, PME, résidence principale etc) elles auront finalement besoin d’être recapitalisée par l’Etat (donc vous et moi) pour ne pas être en faillite. Cette situation vous rappèle-t-elle une situation connue ? (Subprime, USA, Espagne…Suisse des années 1990 et suivantes). Il y aura alors de beaux villages fantômes et des communes sur-endettées qui ne pourront ni entretenir les infrastructures ni investir. A ce moment, les opportunistes apparaitront et rachèteront à vil prix des pans entier de notre territoire et de notre économie.

    Des mesures ont été prises et restent à prendre pour gérer harmonieusement et rationnellement le territoire de chaque région. Cette initiative a un but noble mais le remède est bien pire que le mal. Avant de voter, réfléchissons aux avantages concrets pour aujourd’hui et pour demain.

  18. Posté par Olivier Pitteloud le

    et moi je dis : halte aux donneurs de leçon qui veulent ruiner notre canton ! Si cette initiative passe ce sera des MILLIERS de chômeurs en plus! D’autre part, j’aimerais souligner que la zone à bâtir en Valais (donc celle concernée par l’initiative) ne concerne que 2.94% de la superficie totale du canton … oui MOINS DE TROIS POURCENT! Est-ce que ça vaut vraiment la peine de détruire des milliers de familles pour “sauver” moins de 3% du territoire cantonal ? Dois-je aussi rappeler que cette initiative n’aura quasiment pas de conséquence sur les cantons non-touristiques comme Zurich ou Bâle ?

  19. Posté par Phllippe Lathion le

    Halte au bétonnage de nos stations et au mitage de notre sol au profit de quelques nantis. Voilà en substance le discours de Monsieur Franz Weber qui depuis longtemps, a fait de la jalousie humaine son fonds de commerce. Mais son initiative, cette fois-ci, est tout simplement inapplicable et met en lumière l’irresponsabilité et la mauvaise foi des mouvements écologiques.

    Qu’une ville soit faite pour y habiter, d’accord. Qu’on y privilégie ainsi la construction de résidences principales, toujours d’accord. Mais une station touristique est faite pour y accueillir des vacanciers et pas pour y habiter.

    Limiter à 20 % la construction de résidences secondaires, signifie en clair, qu’à terme une station comme Verbier, qui doit compter près de 25’000 résidences secondaires, devrait avoir 20’000 habitants à l’année. De quoi tous ces gens vont –ils bien pouvoir vivre durant toute l’année ? Y aura-t-il un jour 20’000 moniteurs de ski à Verbier ou faudra-t-il construire une manufacture pour que tous ces habitants trouvent un emploi ? Ou mieux encore, nos stations deviendront-elles le repère doré de tous les réfugiés fiscaux de la planète ou des couples nantis, séparés juridiquement juste pour avoir deux résidences principales ?

    Au-delà des questions économiques et d’aménagement du territoire, on comprend vite avec un peu de bon sens, que cette initiative est inapplicable.

    Quant à la fameuse théorie des « lits chauds », là aussi Monsieur Franz Weber fait fausse route. Un « lit chaud » ne dépend pas du type d’hébergement, résidences secondaires ou hôtels, mais de la manière de le commercialiser.

    Deux exemples pour illustrer ces propos : Un propriétaire de résidences secondaires décide de louer à la saison son appartement pour diminuer sa charge financière. Cette résidence ne sera pas plus occupée par un locataire à la saison que par un propriétaire. A contrario, un propriétaire qui détient une ou plusieurs résidences secondaires au titre d’investissement et qui confie, contre rémunération, à une agence de location le mandat de louer ses appartements va générer un « lit chaud », car l’agence, pour réaliser un gain intéressant, va s’efforcer de louer ces appartements un maximum de semaines à des vacanciers.

    On voit donc bien, que la résidence secondaire n’est pas un mal à proscrire. D’ailleurs toutes les destinations touristiques du monde comptent une prédominance de résidences secondaires.

    En fait, la question du bétonnage de nos stations et du mitage du sol ne peut se régler que par l’aménagement du territoire et pour ce faire, les outils sont déjà à disposition des communes et cantons concernés. L’initiative de Monsieur Franz Weber, en plus d’être un remède qui ne soignera pas le malade, mais le tuera, est aussi une insulte aux autorités régionales, puisqu’elle sous-entend que ces dernières ne feraient pas leur travail et met en danger le concept même du fédéralisme helvétique.

    Enfin, pour les propriétaires de résidences secondaires, qui légitimement pourraient être tenté d’accepter cette initiative pour rendre leur privilège plus exclusif, ils devront bien déchanter lorsqu’ils ne pourront plus revendre leur bien qu’à un résident domicilié dans leur station. Le marché s’effondrera alors inéluctablement. Mais il sera trop tard pour se poser les bonnes questions.

    Alors même si les sondages laissent déjà à penser que Monsieur Franz Weber sera une fois encore plébiscité, j’en appelle à la responsabilité civique individuelle et vous invite à rejeter cette initiative populiste, inutile et dévastatrice pour nos emplois à la montagne.

  20. Posté par François Etienne le

    Cette folie constructive, anarchique, est un cancer pour nos paysages et un coup de fouet expulsant les indigènes, au nom d’une surenchère commerciale. NON à cette débauche de béton. Il manque en fait une initiative populaire pour proposer le démantèlement de cette orgie pseudo-architecturale. Un exemple : Leukerbad …. Magouilles, dettes, copinage pour produire des bâtiments absolument débiles. Et ne parlons même de Verbier vendu aux étrangers qui y font leur loi. Valaisans, vous avez autre chose à construire que du lit froid et des infrastructures sans avenir.

  21. Posté par Julien Robyr le

    Etant moi-même de Montana mais habitant “au village” comme on dit, j’ai toujours connue la station comme elle est maintenant: un amas de béton qui ne sert pleinement que pendant les fêtes de fin d’années. La station est devenue inhabitable pour les indigènes: elle est non seulement très mal habitée (principalement par des “migrants” souvent mal intégrés; ce problème n’existe pas que dans les villes), mais c’est aussi devenu beaucoup trop cher. Si bien que les indigènes ne construisent plus que dans les villages, qui eux aussi commencent à gonfler, et là aussi les prix des terrains grimpent vite.
    Il n’y a pas que des idéologues verts citadins pour vouloir limiter l’urbanisation de la montagne. Quand on voit les projets monstrueux (p. ex. Mirax), on se demande quand et où le bétonnage de la montagne va s’arrêter: ce projet de résidence russe n’est de loin pas le premier à proposer une sorte de village autour d’un centre thermal ou autre; d’autres projets similaires ont déjà été lancés, qui n’auront servi qu’à construire des résidences secondaires sans rien autour (p. ex. les trois tours très moches d’Aminona, conçues par un indigène spécialiste des combines foireuses de ce genre).
    Même s’il m’arrive de feuilleter (avec la nostalgie envers une époque que je n’ai pas connue) des albums photos montrant les paysages de Montana d’il y a un siècle, des paysages alors pratiquement inviolés, je ne désire pas le retour d’une époque où le facteur allait chercher le courrier à Sierre avec son mulet. Seulement, il est désolant de voir ce qu’on fait à la nature au nom du tourisme. Ces résidences secondaires construites en masse prennent une place énorme et ne servent que durant 2-3 semaines l’an; les prix de terrains sont incroyablement haut, et les indigènes qui ne sont pas multimillionnaires ne peuvent plus construire tout court. Une fois construites (d’ailleurs de moins en moins par des entrepreneurs locaux; les grandes entreprises raflent la part du lion), ces résidences secondaires ne rapportent rien à la région, alors que l’hôtellerie au moins génère des places de travail. Et avec les quelque 2000 lits d’hôtel qu’on a actuellement, ça ne va pas loin. Crans-Montana est devenue une station avec 50’000 lits froids, mais pas un seul centre thermal! Pas terrible.
    D’accord, ces résidences secondaires donnent de très beaux chalets. Mais ça ne contribue qu’à construire une ville morte durant 50 semaines par année. Qui est-ce qui aime vivre dans une ville morte? La construction seule ne fait pas vivre une région. Et des villes à 1500 mètres en plein dans les Alpes, on n’en a pas besoin; le touriste qui veut aller dans une ville n’est pas bête, il va à Genève ou ailleurs! On ne va quand même pas à la montagne pour aller en ville. La montagne n’est pas qu’un parc d’attraction ou un défouloir pour citadins, c’est aussi un endroit où des gens aimeraient bien pouvoir vivre tout l’année. De ce point de vue, le cynique qui a déclaré un jour “le tourisme est une industrie consistant à transporter des gens qui seraient mieux chez eux dans des endroits qui seraient mieux sans eux” n’a pas tout à fait tort.
    L’initiative Weber est certes maladroite et mal formulée, mais elle a le mérite de poser les bonnes questions.

  22. Posté par Evelyne Pitteloud le

    Il serait peut-être bon de prendre aussi en compte le grand nombre d’emplois menacés par cette initiative : qui va payer pour les centaines de chômeurs supplémentaires ? Nous le bon peuple évidemment ! Tout ça pour que de riches Zurichois puissent profiter de NOS paysages comme ils le désirent… Je ne voterai pas la mort de tout un pan de l’économie de notre canton pour faire plaisir à quelques écolos fanatiques.
    Eline : vous devriez peut-être lire tout le sujet et ne pas vous focaliser sur une seule phrase de celui-ci.

  23. Posté par Pauli Caron le

    Je suis de Verbier. J’ai grandi à Verbier. Verbier, c’est mon pays, mais aujourd’hui, parce que mon pays est vendu au plus offrant, je ne peux plus habiter dans mon village natal. Et je ne suis pas la seule. C’est triste et lamentable de voir que cette politique qui n’est qu’une fuite en avant est défendue becs et ongles par le conseil communal qui veut encore plus détruire notre belle région en jettant au dehors ses enfants.
    Je vais voter oui à cette loi qui va remettre un peu d’ordre.

  24. Posté par Eline Bacta le

    C’est malheureux de voir encore et encore cette citation de Cousteau tronquée et hors contexte. La version originale se trouve pourtant facilement sur internet : http://unesdoc.unesco.org/images/0009/000902/090256fo.pdf en page 13. Sa solution pour éliminer 350’000 hommes par jour? Scolariser les jeunes filles et procurer une retraite aux personnes âgées. Très extrémiste comme programme… !

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