Radiographie d’une pré-guerre civile en France

Michel Garroté
Politologue, blogueur
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Une situation de pré-guerre civile s’installe en France. Bien sûr, les politiques et les médias feignent, une fois de plus, de ne rien voir, rien entendre. Les militaires hauts gradés qui alertent sur la vulnérabilité de la nation et sur la détermination de l’ennemi intérieur sont priés de la boucler, par un pouvoir qui jure que "ça va mieux". Les policiers qui manifestent, ce mercredi, sonnent une même alarme. Elle ne semble pas devoir être entendue davantage. Pourtant, que disent-ils ? Qu’ils n’ont jamais vu un tel degré de haine et de violence contre les forces de l’ordre. Ce ne sont plus les CRS qui mènent les assauts, mais les casseurs qui veulent tuer du flic. A Nantes, où un policier a échappé de peu à un lynchage fatal, un officier de police assure que lors de chaque manifestation, les forces de sécurité doivent faire usage de 400 à 1000 "grenades de désenclavement", afin de briser les encerclements dont ils sont eux-mêmes les victimes. 350 policiers et gendarmes ont été blessés ces deux derniers mois, lors des protestations contre la loi travail. Alors que la France est prétendument en état d’urgence, le gouvernement se comporte comme s’il ne voulait pas mesurer les tensions qui s’avivent. Elles sont portées par l’extrême gauche et des syndicats qui, comme la CGT, se radicalisent. Dans Le Figaro du 12 mai, un spécialiste de l’ordre public remarquait aussi que les groupes politiques à la manœuvre phagocytaient désormais avec une facilité déconcertante les milieux étudiants mais aussi les jeunes venus des cités qui, jusqu’alors, n’apparaissaient qu’en fin de cortège pour "dépouiller". "Jamais nous n’avions vu une telle collusion assumée".

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Ce qui se dévoile progressivement est ce que j’annonce dans La guerre civile qui vient (1) : la contestation violente du modèle de société occidentale, capitaliste et libérale. Le rejet est porté en commun par la gauche radicalisée et par l’islam politique, qui fait passer le musulman pour le nouveau damné de la terre. Cet islam révolutionnaire s’est déjà introduit dans de nombreux syndicats. Il apporte une force conquérante inédite et potentiellement brutale. Il s’est immiscé également dans les rangs de Nuit debout, à travers la défense de la cause palestinienne et le boycott d’Israël (mouvement BDS). Les convergences que cette mobilisation, fixée sur la place de la République à Paris, tente d’établir avec les cités entrent dans la perspective d’un front uni contre le pouvoir affaibli. C’est le gourou de Nuit debout, Frédéric Lordon, qui a assuré dernièrement : "Nous ne sommes pas là pour être amis avec tout le monde et nous n’apportons pas la paix. Nous n’avons aucun projet d’unanimité démocratique". Ce mercredi, la contre-manifestation organisée par le collectif "Urgence, notre police assassine" a été annulée par la préfecture. Amal Bentounsi, sa fondatrice, s’en insurge : "Les violences policières ne viennent pas d’être inventées. Les quartiers ont servi de laboratoire à ce qui est étendu aux manifestants aujourd’hui". La guerre civile est déjà dans les esprits des islamo-gauchistes et de leurs collaborateurs, qui se disent en légitime défense face à la police criminelle. Cette même police est applaudie par une majorité de Français, pour sa vaillance lors des derniers attentats islamistes.

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Ivan Rioufol

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15 commentaires

  1. Posté par anonymus le

    « commentaire repéré comme anonyme », on ne connaissait pas ce concept d’avant-garde !

  2. Posté par Richard le

    Nous avons une grande part de responsabilité de ce qui se passe en ce moment
    Nous avons laissé faire les islamiste dans certain quartier et être maitre des lieux sans lèver le petit doigt et sans rien dire
    Nous avons laissé pourrir une situation car nous avons voulu fermer les yeux sur beaucoup de choses
    En France il y a très longtemps que nous disons que certaines situations ne peuvent plus durer
    Il y a trop d’injustices certaines personnes gagnent presque rien en travaillant beaucoup tandis que d’autres en ne faisant rien gagnent beaucoup plus en restant à la maison
    Il faut remettre au travail tout le monde
    Il ne faut plus donner d’aide aux étrangers qui n’ont jamais travaillé en France
    Ne plus soigner les gens gratuitement car c’est une honte de donner les soins gratuits alors que d’autres, malgré la sécurité sociale et les mutuelles ont encore à payer de leur poche
    Il faut que tout le monde paie suivant ce qu’il gagne et si au bout de 3 mois et une proposition de travail plus rien ne doit être attribué à ceux-ci
    Il faut que le monde du travail gagne plus que le monde qui ne travaille pas
    C’est fini de donner à vie des allocations diverses à ceux qui arrivent de l’étranger; nous ne pouvons plus être généreux, la France n’a plus les moyens
    En France une guerre civile se prépare et cela est pour bientôt
    Nos politiques doivent faire très attention
    Mettre la police dehors cela ne sert à rien
    Il ne faut pas toucher à certains acquis des vrais français
    Il ne faut pas donner le pouvoir au patron
    Je pense que déjà ils sont assez fort car ils sont maitre de leurs biens
    Voilà ce que pense un anonyme de la France d’aujourd’hui

  3. Posté par Guy SEMBIC le

    Ces manifestations qui se terminent mal
    Ces « casseurs » comme il est courant -et comme « coulant de source »- de les nommer, et cela depuis en gros, une cinquantaine d’années lors de toutes les grandes manifestations, depuis en particulier mai 68… Ces « casseurs » habituellement définis comme des voyous, des marginaux violents, de la « racaille » (pour employer le terme de Nicolas Sarkozy lors des émeutes de 2005), ces « casseurs » qui ne sont autres (pour beaucoup) que des voleurs, des jeunes (et d’autres moins jeunes aussi) qui profitent de débordements dans les manifestations pour commettre des vols avec effraction de vitrines de commerces et autres dégradations…
    Ces « casseurs » qui sont et ont toujours été, soit des perturbateurs « manipulés » d’une part, soit vraiment, réellement, incontestablement, des pirates, des pillards d’autre part, et qui sont le plus grand nombre, ceux qui sèment la terreur, discréditent tout mouvement social de protestation, agissent en bandes organisées, anonymes parce que masqués et non reconnaissables… N’incitent pas à accréditer le fait que parmi eux, l’on y trouve aussi des gens qui eux, sont des « casseurs d’un système » on va dire…
    Ces « casseurs d’un système » mêlés aux « casseurs » que l’on connait depuis toujours, cette fois ci lors des manifestations contre la loi du travail (et d’ailleurs aussi depuis les autres manifestations précédentes de ces toutes dernières années), sont, du moins pour un certain nombre d’entre eux, motivés dans le sens d’une violence contestataire (anarchistes, marginaux, extrême gauche dure voire aussi extrême droite dure) en ce sens que, sporadiques, marginaux, sans mots d’ordre qu’ils sont mais néanmoins organisés ; ils « cassent » cette fois ci non plus pour voler, non plus pour seulement profiter des débordements de la manifestation, mais surtout, avant tout, pour exercer leur violence contre une société et un système politique économique qui les « laisse sur le carreau » dans une hypocrisie manifeste, pour exprimer le rejet qu’ils ont de ce système, de cette société, de ce pouvoir des puissants et des décideurs, un pouvoir qui ne sert que les intérêts d’une minorité possédante et accrochée à ses privilèges, un pouvoir en déliquescence, voire en absence, quand il s’agit de défendre l’intérêt public…
    Faut-il s’inquiéter de cette violence, de ces groupes de « casseurs du système » qui, tout aussi méthodiques et déterminés qu’ils sont ; fondent tels des commandos sur les forces de l’ordre, pour s’en prendre aux vitrines de grandes enseignes, en fait, aux « symboles » de cette société de consommation et du Pouvoir, à tout ce qui représente cette société qu’ils rejettent pour ce qu’elle a d’injuste, d’insolence et d’ostentatoire dans ce qu’elle montre et produit, cette société?
    Faut-il s’inquiéter?
    Oui et non, dis je…
    Oui parce que, bien sûr, de la violence dans la contestation et de la négation d’un système politique et économique, de la dégradation et de la destruction, n’a toujours surgi de tout temps à jamais qu’un autre, que d’autres pouvoirs tout aussi abusifs, tout aussi injustes, tout aussi ségrégatifs, partisans et fanatiques… Oui parce que lorsqu’ aucun pouvoir, aucun système, lorsque rien ne surgit du chaos ; ne se perpétue, ne se généralise, que la déliquescence de la société, la disparition de tout ce qui fonde les valeurs de la relation humaine, et donc le risque de la disparition d’une civilisation, de l’ensemble des sociétés et de la civilisation humaine…
    Non en ce qui concerne les habituels « casseurs » pillards et profiteurs de troubles qui eux, soit dit en passant s’en prennent bien davantage aux vitrines des magasins, aux voitures, aux équipements urbains, qu’aux forces de l’ordre, et depuis toujours font « partie du décor » exactement comme les mauvaises herbes font partie de la nature, et qui ne sont que des prédateurs saisissant l’occasion de piller, de voler, de détruire, et qui jamais ne domineront le monde, médiocres et sans envergure qu’ils sont…
    Non dans la mesure où la violence contestataire (celle des groupes anarchistes et ou d’extrême gauche et droite et autres révoltés) -et qui tend à se reproduire à chaque manifestation- n’est que la résultante, la conséquence de tout ce que nous avons laissé s’accomplir depuis quarante ans environ : soumission, passivité, addiction au mirage d’un système économique fondé sur le pouvoir de l’argent et des apparences, addiction à une consommation de masse, addiction à tout ce qui, moyennant « cent balles dans le dada », nous satisfait, nous conforte, agit sur nous comme une drogue… Ainsi ces « colosses » que nous avons laissé grandir, se développer et nous soumettre, ces « colosses » que sont les grands lobbies, les grands groupes bancaires, les grands marchés, nous en sommes devenus entièrement dépendants, au point de penser utopique de les remettre en question, de réellement vouloir les abattre… (C’est d’ailleurs -les « bienfaits de la mondialisation »- ce que tous les grands économistes, les gouvernements de droite ou de gauche, les « tenants du Système » n’arrêtent pas de nous marteler par médias et discours et pensée sans cesse relayés)…
    Dans la mesure où l’on peut considérer cette violence contestataire et destructrice de ces « casseurs du système » agissant tels des commandos, comme étant un « signe » (l’un des « signes ») qu’un monde est en train de changer, de changer dans la douleur certes… Il ne faut s’inquiéter que pour ce « dada qui ne nous trémoussera plus quand on mettra la pièce d’un euro dans la fente » ! (On pourra bien sûr à juste titre s’inquiéter d’autre chose, mais cette inquiétude poussera peut-être à de la réflexion, à des choix, à davantage de sens des responsabilités, à des actions plus organisées et plus efficaces qui contribueront à l’assèchement de ce système économique et politique en train de casser, lui, la planète toute entière!)…

  4. Posté par Vautrin le

    @Cassandre : « c’est le peuple qui les a élus. C’est donc lui le premier responsable. » Oui… et non ! Non, dans la mesure où la caste s’est arrangé un système de fausse alternance entre PS et LR (umps) afin de perdurer aux affaires. Non encore dans la mesure où le pays est inondé de propagande par les médias asservis à la caste. Il n’y a par conséquent pas de solution dans le recours aux votes; les dernières élections (régionales) l’ont montré : la caste avec son « front républicain » l’emporte régulièrement au second tour de scrutin. Mais ces victoires qui « font honte au vainqueur » ne s’obtiennent presque jamais à la majorité qualifiée au second tour de scrutin : bien souvent le quorum n’est pas atteint à cause des abstentions, et les gagnants ne sont élus que par un pourcentage minime de voix, inférieur à 50%+ une voix des exprimés, car. le vote blanc n’est pas comptabilisé. Ainsi Hollande n’a-t-il été élu que par 39,8% du corps électoral, donc 60% n’en voulaient pas Mais il est là, hélas ! La responsabilité populaire réside dans le fait que le peuple a laissé s’installer ce système d’escrocs dont il pâtit et ne se lève pas pour s’en débarrasser. Il y a trop d’attentistes et de timorés.

  5. Posté par naomi le

    Si le gouvernement ne veux rien voir et rien entendre, ce n’est pas un hasard,
    c’est que tout est écrit dans le ciel, la France donneuse de leçons n’a que le retour du bâton.

  6. Posté par Grégoire le

    Ces petits cons gueulent « CRS SS » en agressant les flics dans le but évident de blesser aussi gravement que possible, et même de tuer.
    Se sont-ils posé la question, ces déchets, de savoir comment les choses se passeraient s’ils avaient réellement des SS face à eux ?

  7. Posté par Cassandre le

    Ces événements marquent un point de non-retour, mais avant de s’en indigner à juste titre, face notamment à l’incurie du pouvoir politique, il ne faut pas oublier que cette équipe dirigeante et son capitaine de pédalo ne sont pas arrivés par hasard à la tête de l’Etat: c’est le peuple qui les a élus. C’est donc lui le premier responsable.

  8. Posté par André Verk le

    @ Hérodote: la différence avec la Syrie et l’Ukraine c’est qu’en France le Gouvernement soutient les casseurs, qui lui servent de main-d’oeuvre contre les vrais opposants et de prétexte pour imposer un ordre de plus en plus totalitaire.

  9. Posté par Vautrin le

    La vidéo signalée par Philippe Boehler est très instructive. Je n’aime pas du tout voir nos militaires sur la défensive face à des racailles déchaînées. Tout cela parce qu’un pouvoir de rencontre, corrompu et avachi, a choisi de laisser faire.
    Je le dis : le temps des flashballs et des grenades lacrymogènes est passé, vient celui des mitrailleuses et des fusils. Puisque l’État a failli, c’est aux citoyens de mettre de l’ordre. Les Corps Francs, c’est pour bientôt.

  10. Posté par Hérodote le

    Aujourd’hui, à Paris, une voiture de police a été attaquée et incendiée au cocktail Molotov, qui fut jeté dans la voiture! Voilà où l’on en est. Chaque jour, ou presque, la violence monte d’un cran. Pensez à la manière dont les choses ont commencé en Ukraine ou en Syrie.

  11. Posté par Jean De Sorne le

    Hélas …..La balle de fusil du premier mort est deja dans un chargeur…
    Voir la manif de Strasbourg et celle devant les Invalides à Paris.

  12. Posté par Sentinelle le

    les forces de sécurité doivent faire usage de 400 à 1000 « grenades de désenclavement », afin de briser les encerclements dont ils sont eux-mêmes les victimes. 350 policiers et gendarmes ont été blessés ces deux derniers mois,

    Alors ? A part les petites grenades, les forces de sécurité (?) n’ont pas d’autres moyens, pas d’autres techniques, pas d’autres…armes… pour remettre de l’ordre ?
    Alors, Mesdames et Messieurs les Ministres de l’Intérieur et de Justice et Police, n’avez-vous pas honte que l’autorité de l’Etat soit pareillement bafouée ? Ou voulez-vous attendre un nouveau Führer qui, avec discipline et bottes, nettoiera enfin toute l’écurie ? Vos petits calculs politiques sont lamentables, vos discours sur les valeurs de la République tout simplement grotesques et ridicules… Vous voulez continuer comme ça ?

  13. Posté par Bussy le

    Les chiens sont lâchés contre la police et même l’armée… qui se replient lamentablement… et ne se font pas respecter… j’aurais jamais pensé qu’Orange Mécanique deviendrait réalité en Europe ! Tout ça va effectivement très mal finir…. j’espère que quand ça tournera au vinaigre, les crétins pourris qui n’ont pas empêché ça le paieront très cher !

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