Européiste de la première heure, l'écrivain, membre du part socialiste, a, semble-t-il, pénétré, en 1992, une bulle qui n'a jamais eu l'heur d'éclater. Dans Le Temps du jour, il se lamente sur l'issue du vote du 9 février et accuse les journalistes suisses d'avoir trop concédé à cette force que ce genre d'homme ne reconnaîtra jamais, l'opinion populaire.
Depuis le début de la semaine, le "quotidien de référence" nous accable du même mantra obsédant selon lequel, si la démocratie ne sert pas les visées de la gauche, elle est intrinsèquement mauvaise et perverse. Après Sciarini (et ici) et Levrat, une nouvelle version du dédain élitiste romand sur l'air de "Gardes, branchez-moi tous ces bouseux en place de grève !"
"Le recours croissant à la démocratie directe discrédite toute autre forme de gouvernance et stimule d’autant le populisme. Par nature, le droit d’initiative offre une rampe de lancement idéale aux campagnes protestataires."
Il convient d'écraser la jacquerie identitaire au plus profond de l'oeuf médiatique. La démocratie non socialiste c'est du fascisme, du populisme pour cet esprit qui ne semble agréer que les démocraties "populaires".
Ce bon M. Chérix, en commissaire de sa vision du peuple, désigne les coupables de ce tragique succès de la consultation démocratique:
"Or ce droit [le recours à la démocratie directe, ndlr] se déploie aujourd’hui dans des sociétés où la Toile et les nouvelles technologies ont créé une «démocratie d’opinion»."
L'on se demande bien de quoi était faite la démocratie du temps où M. Chérix en a compris le sens... Il insiste, le progrès technique permet un accès par trop facilité à l'information et trop d'initiatives aboutissent. Le temps béni où les paysans retournaient docilement leur fumier sans se soucier d'apprendre à lire est loin hélas. Mais il fustige aussi la collaboration des alliés naturel du système, lesquels eussent dû préférer tout perdre plutôt que de trahir.
"Pour rester dans le mouvement, les élus et les journalistes pratiquent souvent une sorte de «populisme préventif». On accepte les codes des incendiaires. On renonce aux idées au profit d’images simplettes. On valide des diagnostics erronés. On parle des «élites», de la «base», de la «classe politique» et du «pays réel», sans mesurer combien ces constructions mentales sont filles du populisme. Bref, on aggrave la spirale inflationniste en croyant la juguler. Autrement dit, depuis quelques années, la Suisse est entrée dans un régime incontrôlable de «démagogie directe»."
Entendre, un développement des opinions dont la construction échappe désormais à ceux auxquels élus et journalistes, et M. Chérix de toute évidence, doivent prêter allégeance. Et ce reproche tombe alors que nous savons bien que l'entier de la coalition qui fonde ce "système" s'est arc-bouté à son maximum pour résister à la pression et pour l'emporter; en vain.
Depuis bientôt deux semaines, c'est une pluie de masques qui tombent des mains des "élites" politico-intellectuelles de gauche et dévoilent leur profonde défiance, pour ne pas dire leur dégoût, de la vraie démocratie, celle qui échappe à ceux qui veulent la contrôler. S'ils concluent tous leur amère réflexion par un couplet sur la nécessité de respecter le vote, c'est uniquement qu'ils savent aussi qu'à l'épreuve de la confrontation directe, sur le terrain, portant à l'extrême logique leur volonté de guerre civile, ils perdraient. Ils ont perdu le peuple, ils ont perdu la majorité, et, pourtant, tous les gouvernements, tous les titulaires de chaires universitaires, tous les médias parlent comme eux. N'y a-t-il pas ici comme un problème ?
Source
@ A. Beldi
“que la division est surtout entre les régions urbaines vivant de la libre circulation et les régions campagnardes qui ne voient pratiquement pas d’étrangers. N’y a-t-il pas ici comme un problème? ”
Erreur, révisez la carte de vote par commune vous serez étonnés…
“le site des Observateurs.ch qui passe son temps à parler au nom du « peuple » sans lui en avoir demandé la permission et qui se permet d’en exclure gratuitement tous ceux qui ne votent pas UDC ou dans le sens de l’UDC”
Erreur numéro deux, personnes ne parlent “au nom de” ici (ou j’ai raté qqch) et personnes n’excluent personnes ici, vous avez le droit de voter aussi bien à gauche qu’a droite, libre à vous.
Mais, je veux quand même vous rappelez qu’en Suisse nous avons la chance de voter des idées, cela s’appelle la démocratie directe… Du moins, s’il est ne vous plait pas, allez faire un tour en Espagne (pour l’exotisme) et demandez leurs avis. Vous verrez, ils seront sûrement ravis de vous échangez votre passeport Suisse contre un Européen…
Enfin, calmez vous.
Chère Ariane Beldi, vous dites bien “les 49,7% de citoyens ont voté contre cette initiative..”; relisez les textes : POUR ou CONTRE ‘l’immigration massive’? Question simple; on peut être pour, et alors on en assume les conséquences; on peut être contre et assumer itou, on n’être ni pour ni contre et l’on s’abstient, ce qui a été en effet le cas d’une fraction de citoyens; si vous votez contre, vous ouvrez sans frein les frontières de la Suisse (vous m’expliquerez plus tard s’il est, sur cette planète, des pays dont c’est la cas et qui s’en portent mieux …) et vous admettez que la cohorte de ceux qui revendiquent, une fois arrivés, du travail et des logements, sans oublier les allocations, mais pas d’impôts tout de même, laisse un choix étendu aux entreprises pour imposer leurs conditions salariales; et ce n’est pas la correction idéologique des CHF 4000.- POUR TOUS qui leur donnera la moindre des chances; en effet, où trouver ces fameux CHF 4000.- POUR TOUS ? Dans vos impôts, qui sait ? Pas dans les résultats d’une économie étouffée par de nouvelles contraintes fiscales.
Pauvre M. Chérix ! Le droit d’initiative a été institué justement pour combattre les exclusives si chères au PS, et à la gauche dans son ensemble, qui, si elles n’étaient pas combattues par des opposants qui prétendent aussi ‘être le peuple’, nous mènerait immanquablement à la dictature d’une minorité de type oligarchique, abusant un jour, un seul d’une majorité de rencontre; l’équilibre politique consiste en ceci, et M. Chérix feint de l’ignorer, ce n’est pas toujours le PS qui a raison du peuple, mais assez souvent l’inverse et c’est bien ce mécanisme de bascule qui a constitué, entre autres, ce qu’on appelle la démocratie, partout où elle n’était pas ‘populaire’. Si un jour ce M. Chérix-là voulait bien se mettre à la place de ses opposants en se demandant ce qu’il adviendrait d’un peuple dirigé définitivement par un seul et même parti, orienté selon une seule et même opinion à l’exclusion de tout autre, il renoncerait rapidement à ses chimères conçues bien loin du peuple et le plus souvent contre ce peuple-même.
Ciel belle ariane, je vous avait oublié! Ainsi vous êtes d’en haut à droite, de quoi? Ainsi selon vos dire, vous vous resterez, bien sûr! Vous me semblez bien arrogante.
Excusez, je n’ai plus de temps à perdre avec vous.
To Ueli: Pim Pom! Tout faux! Je vote à droite, mais pas UDC! Et je suis loin, très loin, d’être “en haut”! C’est beau, quand même, tous ces stéréotypes, hein! Ça permet d’éviter d’écouter les gens et de réfléchir à ce qu’ils disent!
Ah oui, encore une chose, s’il y en a qui sont destinés à disparaître, ce sont les gens comme vous. Les Chinois, les Indiens, les Brésiliens et certains pays africains ne feront qu’une bouchée de vous. Et ne vous inquiétez pas pour les gens comme moi, nous serons trop occupés à nous battre dans ce monde globalisé pour remarquer votre disparition!
To Ariane: la caste d’en haut à gauche.
@Ueli Davel: Tiens? Vous aussi vous semblez faire de gros efforts pour confirmer les propos de M. Chérix sur la “démagogie directe”, en répétant encore une fois cette grille de lecture visant à séparer la population en “castes”! Et à quelle caste si insignifiante appartiendrais-je, je vous prie?
Et, il est quand même drôlement amusant de lire des propos relevant de la lutte de classes sur un site revendiquant une perspective de droite conservatrice! De toute évidence, on a à nouveau un exemple de la convergence des extrêmes!
Amusant procès d’intention, M. Vuilliomenet! Il se trouve que je ne m’identifie pas du tout à ce site et que je dénonce volontiers certaines invraisemblances du discours de ses promoteurs (http://arianebeldi.wordpress.com/2014/02/13/commentaire-a-chaud-24-les-opposants-a-linitiative-udc-des-collabos/), notamment le fait de vouloir présenter un front “uni” tout en revendiquant le rejet de l’autre moitié de la population. Ensuite, si vous voulez vous ériger contre les impostures consistant à poser en porte-parole auto-proclamé de pans entiers de la population, je vous conseille de faire très rapidement un billet sur le site des Observateurs.ch qui passe son temps à parler au nom du “peuple” sans lui en avoir demandé la permission et qui se permet d’en exclure gratuitement tous ceux qui ne votent pas UDC ou dans le sens de l’UDC (donc, à peu près l'”autre moitié” de la population quoi!).
Ensuite, voyez-vous, traiter les initiateurs du site “The Other Half” de “collabobos”, comme l’a fait un courageux rédacteur anonyme (http://www.lesobservateurs.ch/2014/02/13/reserve-dindiens-pour-les-refugies-du-non/) dans un autre article publié sur ce site, avec toutes les lourdes connotations que colportent les deux termes accolés de “collabo” et de “bobos”, constitue une vaste exagération qui frise l’arnaque intellectuelle. Et qu’un site dont l’auteur prétend vouloir favoriser l'”esprit de recherche” publie ce genre de chose est encore plus affligeant que de voir des gens, que l’on peut qualifier au pire de mauvais perdants, se moquer de manière potache de leurs adversaires politiques.
Les verts, les socialistes qui se sont allègrement acopinés avec les lobbys de la haute finance pour ce vote du 9.2.14 n’en n’ont que faire de l’ouvrier tessinois. Leur mot d’ordre : + d’immigration ce n’est jamais assez demandé! Imaginez que pour une poignée non négligeable d’ignards , ils ont râté d’un chouia le but tant espéré. Un tir d’artillerie ad hoc s’abat sur ces Suisses récalcitrants : multiplication de projets de référendums, propositions des plus farfelues, mobilisation d’une jeunesse voire celle des plus extrémiste (ça cogne mieux)..Rien n’est négligé…Effacer au plus vite ce vote, cette honte qui les saisit d’effroi. N’ai-je entendu, ces derniers jours, un propos révélateur (membres des verts), je cite “Les Suisses n’ont rien compris”. Ces 50,3%, ces Suisses là, vachers endimanchés, civiquement ignards, ces bras noueux…aux cerveaux obscurcis..ne voient que leur bout de pré à vaches..se défendent de raser les Alpes pour qu’on voit mieux la mer……Vous avez bien compris…..nous n’avons rien compris! Ave César… persuadés qu’ils sont de détenir LA VERITE… TOUTE LA VERITE.. RIEN QUE LA VERITE…Vox populis au panier…place au dogme absolu.
Amusante la rhétorique de Mme Baldi!
Qui a mandaté ce mouvement “Nous sommes les 49.7%” pour parler au nom de tous ceux qui ont voté contre l’initiative? C’est purement et simplement une imposture.
http://www.jetdencre.ch/non-nous-ne-sommes-pas-les-497-5945
Restons sérieux, Cherix c’est qui? Il représente quoi? Quand Le temps aura disparu, qui va bien le lire sa prose? Entre nous sur les 49,7% dont vous êtes, combien lisent Cherix? Votre caste est en voie de disparition et le plus drôle, personne ne le remarquera.
@Beldi : Pour vous, valeureuse [on reste gentil, la Rédaction] de gauche, si un citoyen n’a pas “une dynamique de globalisation tournée vers le monde” est forcément un abrutis qui se regarde le nombril ?….Braaaavo !….qu’elle perspicacité !…et il faut avoir fait l’uni pour éructer ce genre de diatribes ?….et pour votre info, l’ouvrier qui vous fait vivre ne peut que s’octroyer 2 semaines de vacances “sous les tropiques” comme vous dites !….Ils n’ont pas tous la chance de faire partie d’une élite de branleurs payé grassement par “ceux d’en bas qui en ont plus que plein de cul de payer des impôts pour entretenir des bobos ayant 3 mois de vacances par année. De plus, et j’en suis ravi, heureusement qu’il y a les “metteur de bâtons dans les roues” et non une bande de traitre qui crachent sur le pays et ceux qui ne pensent pas comme eux.
“S’ils concluent tous leur amère réflexion par un couplet sur la nécessité de respecter le vote, c’est uniquement qu’ils savent aussi qu’à l’épreuve de la confrontation directe, sur le terrain, portant à l’extrême logique leur volonté de guerre civile, ils perdraient. Ils ont perdu le peuple, ils ont perdu la majorité, et, pourtant, tous les gouvernements, tous les titulaires de chaires universitaires, tous les médias parlent comme eux. N’y a-t-il pas ici comme un problème ?”
Ah? Et les 49,7% de citoyens qui ont voté contre cette initiative et parmi lesquels se trouvent des gens, qui, comme moi, goûtent tout à fait la prose de Monsieur Chérix, ils sont quoi, s’ils ne sont pas AUSSI le peuple? Des Suisses cultivés hors-sol? Des faux Suisses? Des “collabobos”? Des….promoteurs de la guerre civile? Des….traîtres à la Nation?
Le plus drôle, c’est qu’avec vos grognements contre les “élites” et les “élus”, vous confirmez exactement la tribune de Monsieur Chérix! Ce site passe son temps à analyser le pays comme s’il était coupé en deux entre un peuple vaguement défini (mais qui serait forcément de votre côté) et une élite obligatoirement de gauche, tout aussi mal définie, apparemment catapultée d’on ne sait trop où, alors que l’on a pu voir au cours de cette votation (et d’autres également) que la division est surtout entre les régions urbaines vivant de la libre circulation et les régions campagnardes qui ne voient pratiquement pas d’étrangers. N’y a-t-il pas ici comme un problème?
En réalité, la Suisse n’est pas coupée en deux entre des élites de gauche qui auraient perdu tout sens des réalités et un peuple de droite plein de bon sens, soutenu par quelques preux chevaliers soi-disant anticonformistes auto-proclamés (alors que plus conformiste que celui qui se range du côté de la majorité, tu meurs), mais bien entre une population tournée vers le monde extérieur, qui voudrait participer aux dynamiques de la globalisation, et une population qui se regarde le nombril et ne veut surtout rien voir changer dans ses habitudes, ce qui ne l’empêche pas d’aller passer quelques fois ses vacances sous les tropiques, histoire ressentir ponctuellement le frisson de l’exotisme, mais pas plus de 2 semaines à la fois! Et il se trouve aussi que la première est contributrice nette à la péréquation inter-cantonale profitant largement à la seconde, économiquement beaucoup moins dynamique! Et il se pourrait que nous commencions à en avoir sérieusement marre de payer des impôts pour des gens qui nous mettent sans cesse des bâtons dans les roues….vous voyez ce que je veux dire?
Le rêve de ce monsieur serait, en définitive, de censurer internet afin que seuls les torchons romands de la presse écrite bien à gauche soient les seuls à donner leur vision ? L’Iran et la Chine sont donc des exemples de démocratie pour lui. Je crois qu’il faut qu’il cherche le mot “démocratie” dans un Dico pour qu’il s’instruise, c’est important.