Contre le Conseil fédéral, contre le Président de la Confédération, en campagne dès son discours du Nouvel An, contre la majorité de la classe politique suisse, contre l’immense majorité des médias, et notamment la campagne d’obédience de la SSR, contre la propagande d’enfer du PLR et du patronat, le peuple suisse a parlé. Il ne s’est pas laissé impressionner. Il a écouté sa petite voix intérieure. Et, souverainement, il a tranché.
Cette votation restera dans les annales. Non seulement parce qu’elle redéfinit nos critères en matière d’immigration. Mais surtout, parce qu’elle inverse, au sein de la droite suisse, le rapport de forces entre les adeptes du libre-échange absolu et ceux d’un contrôle des flux. Au sein de la gauche, elle redéfinit les forces entre les bobos et les réalistes, à l’instar de nos compatriotes tessinois, livrés de plein fouet aux mouvements migratoires lombards. Du Sud des Alpes, ils nous disent qu’ils sont Suisses. Ils nous disent qu’ils ont une autre ambition qu’être une simple banlieue de Milan. Et nous devrions, nous leurs compagnons de destin à l’intérieur de ce pays que nous aimons, demeurer sourds à leur appel ?
Il ne s’agit pas, nous le répétons ici depuis le début, d’une votation contre les étrangers. Ils ont contribué à faire ce pays, et nous aideront encore demain. Nous leur disons notre estime et notre respect. Nous avions juste à choisir, comme l’immense majorité des pays qui nous entourent, à l’issue d’un vaste débat populaire, une certaine régulation, dont le champ d’application demeure à préciser, pour nos flux migratoires. Il n’y a là rien de xénophobe, rien de scélérat. Juste la décision de remettre la politique au milieu du village. Le primat du peuple souverain, et des cantons, face à une jungle laissée, pendant une décennie, à la seule merci de milieux de l’économie dont certains ont trop profité, pratiquant la sous-enchère. Ils en récoltent aujourd’hui la sanction.
Ce 9 février 2014 marque aussi le grand retour d’un homme que trop de monde a cru bon d’enterrer un peu trop vite : il s’appelle Christoph Blocher, il a 73 ans, il fut conseiller fédéral avant d’être éjecté du Collège par un pronunciamiento que nous dénoncions ici le jour même, en décembre 2007. Ce retour déplaira à nombre de beaux esprits. Tout comme le scrutin d’aujourd’hui. Tout comme le pays réel, lorsqu’il s’oppose au pays légal. Oui, je sais le champ de références historiques de ces deux mots. Je les assume. En demeurant plus que jamais, pour ma part, à l’intérieur d’une démocratie que j’aime et dont je ne souhaite que la vivacité créatrice. Là où les corps intermédiaires s’endorment, que la démocratie directe se réveille.
Ce pays réel, il serait souhaitable que les médias s’en soucient un peu plus. Lui prêtent d’avantage l’oreille. Au lieu de le bouder, de haut, là où ne règnent que les mondanités où l’on s’acoquine avec les puissants. Un peu plus de solitude, de courage, dans ce monde des éditorialistes de Suisse romande, n’eût pas été de trop. Oui, ce pays réel, il faudra peut-être lui tracer une voie et lui donner des voix. Ce sera l’une des conséquences de la Suisse recomposée par le scrutin historique de ce dimanche 9 février 2014. Dans cet enjeu, je n’ai pour ma part nulle intention de demeurer inerte.
Pascal Décaillet, Sur le Vif, 9 février 2014
Merci M. Décaillet d’avoir eu une pensée pour ma terre, les anciens bailliages suisses d’Italie et ma vallée de Misox, qui n’en peut plus de l’arrogance et de l’ignorance des milieux internationalistes et financiers romands. Vous me réconciliez avec votre belle terre latine et généreuse, la terre romande que tant j’ai aimé.
Avec estime, un Grison italien.
Papier inspirant, comme à votre habitude.
Avec au cours de la campagne des interventions en opposition avec le “main stream” de ce site je me permets de signaler ma réaction de bon et de mauvais perdant au résultat décevant de ce vote.
On ne peut concevoir un pays plus divisé à ce sujet.
Voir : http://blog.mr-int.ch/?p=1062&lang=fr
Merci à la Suisse qui montre enfin à l’Europe de Bruxelles qu’une autre voie raisonnable est possible qui n’est pas honteuse. Il n’y a aucune animosité dans ce vote, simplement du bon sens, ce bon sens tellement décrié de nos jours. Amis, gardez-nous la Suisse telle qu’on l’aime et aidez-nous à garder la France telle qu’elle devrait être.
Bravo aux suisses pour leur courage et leur indépendance d’esprit lors de cette votation.
Bravo à vous !
Habitant au Canada, j’aurais toujours 6 h de retard sur les autres commentaires, mais peu importe, en famille nous avons aimé suivre le TJ sur TV5 à 3 h de l’après-midi. Ce fut un bon moment. Quand meme navré pour le vote de l’Arc Lémanique, je n’arrive pas à comprendre. Je salue mes amis de l’UDC
Ce n’est pas de la xénophobie, mais trop c’est trop. D’accord pour la libre circulation mais pas la “libre invasion”. Spécialement dans notre petit pays déjà surpeuplé où la moitié du territoire n’est pas habitable. A qui profite l’immigration ? Certainement pas à moi qui voit les prix des services grimper, les routes et autoroutes et parkings saturés, etc,etc… Le fric, c’est une chose, mais si la qualité de vie est compromise, ça ne sert plus à rien. Merci à l’UDC pour avoir permis au peuple de s’exprimer. Puisse la volonté du peuple être réalisée sans que des magouilles interviennent !
Bien dit! Une nuance toutefois: les 47% de refuzniks sont aussi le peuple suisse.
Quelle victoire…même si serrée…Quelle Joie!! Pourtant , une légère ombre au tableau…les Suisses alémaniques sont nettement plus frondeurs. De quoi ont-ils peur ces Suisses romands?…si vite prêts à râler et si frileux à prendre les déçisions…Quoi qu’il en soit, cette votation mémorable va susciter une vague nouvelle en Europe…Vive la Suisse… Vive la démocratie…Vive la Souveraineté des peuples et la futur Europe des Nations…
Bien dit par P. Décaillet ! Les débâts sur la TSR continue sur la désinformation ce soir… parler comme si nous faisions partie de l’UE, les journaleux ne sont plus crédibles depuis longtemps… il faut que la TSR arrête son cirque : tous les chefs de parti, tous les journaleux se sont couchés devant l’UE… le peuple est resté debout, souverain. Comme cela fait du bien, nous ne faisons pas partie de l’UE. L’UE ? …c’est la décadence ! Quand à d’éventuelles sanctions il faudra l’accord unanime des 27… les journaleux ne le rappellent jamais !
bonjours a vous les suisses, c’est une leçon de démocratie pour le gouvernement français L’UMPS qui ne donnera jamais le droit de voter comme vous . vous avais bien voter merçi et bonsoir a vous tous