Le 8 novembre dernier, le périodique Vigousse mettait en cause directement l’un de nos lecteurs. La presse papier ne connaît pas le commentaire et, de toute évidence, l’hebdomadaire satirique n’admet pas facilement la critique. Conscients que la liberté d’expression ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, LesObservateurs.ch, ont décidé d’accorder à ce lecteur le droit de réponse que Vigousse s’obstine à lui refuser.
Voici:
"Il faut croire que la promotion de son dernier ouvrage lui laisse plus de temps libre qu'il n'en souhaiterait vraiment (n'atteint pas la mystique despotique qui veut) pour que Joël Cerutti, encarté journaliste, éprouve à ce point le besoin de courir les ménages au fin fond de sa vallée.
Pensionné dans toutes les cantoches du pays, le commensal in partibus d'Ariane Dayer ne dédaigne pas le cacheton quand il se présente, surtout s'il s'agit de rendre service à un ami, bistrotier de son état qui plus est; il faut bien éponger les ardoises en fin d'année. Le magazine Vigousse, dont le mandat est de noircir les blancs entre deux planches de Mix & Remix d'une semaine à l'autre, est le client rêvé. De toute évidence, il n'y avait rien de plus urgent.
Le bistrotier, Boris Michel, tenancier d'une gargote, rive gauche de la Sionne, un ancien égout aujourd'hui comblé, le café de la Grenette, se désennuie au fil des ans en tapissant la toile de ses lumières pesantes et de son penchant pour l'architecture bourgeoise du XIXe. Il est valaisan, il est de gauche, il est persuadé d'être le dernier, le seul, sa parole mourra avec lui, il aura lutté toute sa vie pour la bande de terre entre son troquet et le siège du parti socialiste qui lui fait face, ou presque, rien n'est jamais vraiment droit dans ce monde-là.
Boris Michel n'a pas seulement raison, les autres ont tort et, comme la frustration ne s'embarrasse pas d'arguments, les insultes, les menaces feront bientôt place aux idées. Boris Michel s'en fout, il a un "pseudo". Les provocations restant sans effet, ce résistant des heures graves publiera noms, photos et adresses de ses cibles favorites comme pour inviter d'autres à faire ce que lui n'ose pas. En face, patients, on laissera braire... pendant des années.
Mais, quand les maisons seront vandalisées, les réputations détériorées, on s'autorisera à lui écrire, gentiment même, comme avec ceux dont il convient de ménager les humeurs et le caractère agité. Boris Michel répondra par le refus et l'insulte, on ne se refait pas, les habitudes sont tenaces. Une simple lettre d'avocat aura alors raison de sa grandeur d'âme, il faut dire que l'intéressé à déjà dû céder devant les froncements de la justice. Au dire de l'avocat, il sera même poli et courtois; la servilité fait aussi partie de ses réflexes.
Mais qu'importe, son ami Cerutti nous le taillera en victime du bon sens, vierge pure au milieu des loups, résignée et orante dans l'attente du couperet du bourreau. Que les gens de droite sont méchants !
Joël Cerutti
Sans être proprement renversante, la prose de Joël Cerutti connaît le chemin, ça fonctionne, M. Michel peut être content. Exhumé de ses archives, Joël Cerutti, qui se voyait auteur, écrivain, est retombé dans la pige, faute de mieux. L'Alsace a eu ses "malgré eux", la presse romande ses "faute de mieux"; il faut bien vivre. Alors ça enfle, ça gonfle et ça crève comme un pet foireux en bas de deux colonnes. Il faut dire qu'il y a des années que Joël Cerutti s'ennuie, mais le client doit en avoir pour son argent.
Le bon Joël n'est pas très inspiré, contraint de prendre la dictée de son commanditaire il en dévie forcément de la réalité: me voilà politicien UDC, une surprise, mais qui prend tout son sens conjuguée à mon appartenance religieuse, qu'il qualifie de "très catholique". Je remercie le Ciel de ne pas avoir été "très juif" ou "très musulman", Dieu seul sait ce que j'aurais pris. A sa défense, il faut encore dire qu' "UDC" et "catholique" représentent tout ce que cet horizon de déjection est en droit, sinon en devoir, de détester. Je ne suis pas UDC, loin s'en faut, mais sans doute cela servait-il le propos que de le prétendre; la seule mention de ma confession eût sans doute été insuffisante. C'est vrai, cher Joël, je suis catholique, je le reconnais... me pardonnerez-vous un jour ?
Le réquisitoire s'amplifie, Boris Michel, pour quelques "billets d'humeur bien sentis", fera l'objet d'une "injonction" de ma part de "gommer cette prose insolente", "censure par avocats interposés", limitation à l' "avenir" de la "liberté d'expression"... "révisionnisme", pas moins. Martyr exemplaire de la libre expression, Boris se plaint: "On ne va pas s’emmerder avec la mauvaise foi", surtout que, pour une fois, l'avocat a "fait preuve d'un minimum de politesse", se rengorge-t-il avec les pudeurs d'une dame patronnesse s'agrippant à ses sels. Pour ce qui est de la politesse, que les deux seules citations de M. Michel de tout l'article comportent chacune sa référence scatologique ne semble pas même effleurer Joël Cerutti. Boris Michel est du bon côté, c'est lui qui a raison.
Que M. Michel estampille encore ses tickets de caisse d'un "café sans pape" amer et rageur, qu'il emploie l'entier de son temps libre à tourmenter les clodos qui passent devant chez lui ne le dérange pas plus, c'est lui qui a raison.
Et pour arriver à rendre cet effet, il va falloir passer par les exemples, trois en tout, parfaitement anodins en ce qu'ils sont tout simplement faux - Joël Cerutti a dû les tenir de son mandataire sans prendre la peine de les vérifier - et ne tendent qu'à marteler cette vérité: je suis "très catholique", donc forcément un peu dingue, agité, extrême. Mon action ne se qualifierait par conséquent que par ma volonté de dissimuler ce dérangeant aspect de ma personnalité, d'où ce "révisionnisme" qui semble coller si bien à mon référent culturel. Je suis un salaud, j'en ai honte et je ne veux pas que ça se sache.
M. Joël Cerutti aurait-il écrit cet article s'il avait su que Boris Michel m'accusait de vouloir déporter des Juifs, en ce que je pensais, selon lui, moi, le "cloporte", l'"ultra", "que Buchenwald était un camp de vacances" ? L'aurait-il écrit s'il avait appris que ma demande de retrait de ces propos résidait, pour l'essentiel, dans les exemples qu'il a omis, oubliés, à savoir des insultes à l'adresse de ma mère et la publication d'appels, après avoir constaté avec dépit que j'étais "toujours en vie", à venir me "péter la tronche", ce qui, fatalement, par le plus grand des hasards, a fini par arriver. Mais comment M. Cerutti a-t-il pu l'ignorer ? Un coup de fil, à moi, son ancien collègue de travail à Canal 9, du temps où la direction engageait des stagiaires à plein temps à 0 franc 0 centime, voire un bref coup d'oeil sur la charte éthique du Conseil suisse de la presse, en quoi était-ce si compliqué ? L'oubli a signifié le rejet, et le rejet ma condamnation, je ne suis pas du bon côté, je mérite tout et n'ai plus droit à rien. Suis-je même encore un homme ? Pas sûr.
Le dommage a été considérable, intimidations, insultes, des mois de chômage pour avoir été "googlisé", une réputation dévastée et ce sentiment d'être expulsé du cercle des vivants. Je n'ai pas le droit de me venger, c'est l'un des inconvénients d'être "très catholique", mais quand un avocat est venu me trouver et m'a proposé de m'aider, j'ai dit oui. Je pensais enfin être en paix, simplement en paix, M. Cerutti ne l'a pas permis. Le côté obscur de la presse ne vous pardonnera jamais de ne pas être soumis et, même si vous cherchez à l'être, pour être enfin tranquille, ne vous pardonnera pas de ne pas toujours l'avoir été.
Il faut bien le comprendre, et j'en suis convaincu, s'ils avaient pu faire plus, Boris Michel et Joël Cerutti auraient fait plus.
"Censure par avocats interposés"
A l'heure d'internet, surtout à la suite d'un article à ce point biaisé, fondé, bâti, sur des citations erronées et l'oubli malencontreux de l'essentiel du propos, je pensais qu'il était facile de poster un simple commentaire pour corriger ces quelques faits que l'auteur n'avait pas voulu connaître. J'avais tort; ô combien !
C'est là que le visage bonhomme du périodique satirique se durcit, il faut défendre la forteresse, la vérité, somme toute, est accessoire; on ne va pas s'embarrasser de faits.
Les mails sont d'abord sans réponse, il faut passer par une succession de filtres pour s'entendre dire par le rédacteur en chef, le grand Barrigue en personne, qu'il n'a pas eu le temps. Discuter de l'article, entre hommes ? Pas question, le rôle de l'homme est dévolu à Me Charles Poncet, c'est par lui qu'il faudra passer.
L'on taille sa plume en biseau, l'on sort le verbe du dimanche pour demander la seule chose que l'on puisse demander à l'avocat de Vigousse et de la famille Kadhafi, le droit de répondre dans une société démocratique. La réponse ? Non ! Aimable ? Pas même.
Me Poncet, qui oublie au passage que lui et moi avons les mêmes diplômes, joue la carte du piédestal, sur l'air de "c'est écrit dans les livres et tu ne peux pas comprendre", passant du subtil "n’importe quel avocat vous confirmera" au somptueux "bien qu’il ne m’appartienne pas de réécrire votre texte, voici ce qui serait (à peu près) conforme aux dispositions du CC [code civil]"... suivi du texte en question, complètement réécrit de sa main, me faisant passer, au mieux, pour un handicapé mental, au pire, pour un analphabète dyslexique. S'il sait peut-être le droit, Charles Poncet ne sait pas pour autant la justice. Si je ne donne pas mon accord immédiat pour me faire humilier une nouvelle fois, c'est bien évidemment moi qui "rejette" la "disponibilité de Vigousse et ses offres d'un dialogue constructif." Voilà, c'est tout, la barrière de la pensée a joué. M. Cerutti et Me Poncet ont le droit d'écrire pour moi, mais pas moi. En venir à me reprocher le "révisionnisme" d'une "censure par avocats interposés" pour en arriver là, c'est presque coquasse.
Que retenir de tout cela sinon que, selon que vous serez vu, catalogué, d'un camp ou d'un autre, vous serez protégé, choyé ou abattu. Ce n'est pas sans une certaine surprise que l'on se voit un jour accusé d'être coupable de toutes les méthodes dont on se sait victime, comme si cette presse, cette pensée, projetait sur autrui ce qu'elle ne supportait plus en elle-même. Tout ceci se résume en un point seul, unique, le rapport à la réalité. Certains, beaucoup même parmi ceux-là, me donnent l'impression d'avoir perdu la notion d'un besoin d'être lié à quelque chose de vrai.
Si j'ai appris une réalité aujourd'hui dans toute cette affaire, c'est que je n'ai pas le droit de parler, même pour me défendre. Ai-je le droit d'être mécontent ? Je ne pense pas. Mon être importe peu en somme, je ne suis que l'instrument, le déversoir d'une haine nécessaire, défouloir indispensable pour combler ce manque d'adhérence aux faits. Si l'on s'en tenait strictement aux faits, qu'elle crainte aurait-on de me voir répondre ? Or, les faits ne comptent pour rien, je dois accepter mon sort et mon rôle dans cette scénette récurrente et sacrificatoire du quart d'heure de la haine à la façon du 1984 de George Orwell. Comme on n'a plus l'onction de la raison, on canalise les émotions vers un point donné pour les excréter comme un pus. Ma place là-dedans ? Anecdotique. Aujourd'hui c'était moi, demain un autre, en fait j'ai déjà cessé d'être, d'être un homme, je ne suis plus qu'un sujet.
Or j'ai une voix, je sais que je suis, et cet exil infligé, sur le site des Observateurs.ch que je tiens à remercier ici, m'est une preuve que, pour exister, il faut admettre que le monde qu'ils ont fait n'est plus, que les dés sont pipés, qu'ils en sont les maîtres, que le décor est pour eux, pas pour nous. Que, pour renaître au droit d'exister, il faut quitter leur jeu et commencer le nôtre, commencer à être. Et pour être il faut parler, en arracher le droit. Au commencement était le Verbe.
Adrien de Riedmatten"
Comme Vaudois expatrié outre Sarine, je n’arrive pas, suite à une lecture peut-être trop rapide, à savoir qui sont les gentils et les méchants. Cela m’a bien l’air d’une “valaisannerie” comme on en voit parfois dans ce beau pays que j’aime et respecte.
Comme je ne me suis jamais perdu en ville de Sion, je n’ai jamais fini dans ce refuge à glands! Bien m’en a pris, ça m’aurait fait mal au c…. de laisser quelques centimes de bénef à ces “fervents défenseurs de la liberté de penser” (tiens, la même qui sévissait à la Lioubanka !!!). Il serait cependant fort utile de les ignorer, comme de ce faire avec de bistrot crade et repoussant. Comme sa clientèle!
Pour une fois, nous ne sommes pas obligé de cotiser pour entretenir une horde de gauchistes nauséeux (Billag dixit), ne nous privons pas. Laissons donc ces gogols s’entretenir parmi. Sûr qu’ils seront moins à l’aise. La Grenette: Beurk !
Une gargotte dans laquelle, si vous n’êtes pas du bon bord idéologique, on ne vous sert pas! (expérience vécue…)
Curieuse façons de harceler sa clientèle (clodo), sans doute que le type allait s’abreuver ailleurs…
Haaaa… Boris Michel… Le fameux…
La politesse m’empêche de dire ce que je pense de ce bonhomme. Je ne suis pas comme lui, je ne pourris pas les réputations des gens sur internet comme il aime le faire (après que son collègue, l’adipeux écrivain sédunois qui sévit sur son blog lui aussi, ne lui corrige en catimini toutes ses fautes d’orthographe).
Mais bon… il a le droit de dire ce qu’il veut. Après tout il proclame que son rade “est le café de l’intelligentsia de Sion”. En effet, il suffit d’aller voir les génies qui y traînent. Un poète sans grand talent, un député qui mobiliserait nez rouge à lui tout seul, 2-3 écrivains confidentiels et la clique de l’1dex.ch quand son idéologue à quelque chose à faire de ses journées.
En tout cas, je ne puis que vous recommander d’aller prendre une bière chez Boris. Pensez à regarder le plafond et l’état des sols, vous ne reviendrez plus.
à croire que la liberté d’expression n’est destinée qu’aux initiés…
Les arguments commencent à pleuvoir… https://twitter.com/calimazot/status/403423203915071488
Il faut vraiment sauver le soldat Michel, mais réfléchir c’est trop long !
“Si tu veux voir la vérité de demain, regarde la police, elle est en face”.
Les méthodes de Joël Cerutti ont été largement documentées pas ses prédécesseurs. On appelait cela la “Décomposition”. Edifiant ! http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9composition_(Minist%C3%A8re_de_la_S%C3%A9curit%C3%A9_d'%C3%89tat)