De l’art de se faire une vérité de la répétition.
La méthode Coué peine à forger la conviction, ce qui n'empêche pas notre glorieuse télévision d'Etat de s'adonner à la ritournelle avec passion.
La libre circulation est un brillant succès, notre pays devrait, sinon l'entier, du moins la plus grande part de sa prospérité à l'Europe. Une manière presque touchante de maladresse et de naïveté de contourner l'argument, suprêmement révélé par les faits, de la totale réussite de la non-adhésion, tout en tentant subrepticement de glisser le semblant d'un reproche à l'endroit de cette Suisse qui profite honteusement de toutes les circonstances. Si l'on suivait la logique de cette culture, la Suisse aurait vocation de travailler et de payer pour le succès de nations étrangères; une grande ronde autour du monde, la main dans la poche du voisin.
Et vas-y que je te colle une succession de diagrammes en couleurs, 500'000 travailleurs supplémentaires que l'économie suisse a su absorber sans trop de dommages - ce qui n'est, en somme, que la preuve de sa bonne santé préalable. Immigrés qui ont eu "un effet positif sur les assurances sociales"; paf dans la tête de l'UDC !
Dans le vrai monde, celui que vivent les gens qui ne travaillent pas à la RTS, divers phénomènes comme la forte hausse de la criminalité et de l'immigration illégale ces dix dernières années ou encore des phénomènes de remplacements de la population autochtone sur le marché du travail, voire du logement, eussent figuré sur les diagrammes. Mais pour cela il eût fallu préférer informer plutôt que de chercher à convaincre.
“500’000 travailleurs supplémentaires que l’économie suisse a su absorber”
C’est vrai, c’est l’euphorie: Notre économie se porte à merveille.
Mais l’on nous assure que cela risque de ne pas durer si nos voisins n’arrivent pas à se sortir de la crise. Alors, si donc cette bonne santé venait à se dégrader que ferons-nous de tous ces travailleurs ? les renverrons-nous chez eux ? Les inscrirons-nous au chômage et à l’aide sociale?
Peut-être est-ce des défaitistes qui nous promettent le pire , mais si l’on se réfère à ce qu’il s’est passé et se passe en Espagne, peut-être n’est-on pas nous aussi à l’abri d’un “retour de manivelle”
Lors de son grand boom économique dans le secteur de la construction, l’Espagne dû aller chercher des travailleurs jusqu’au Maroc,voire en Amérique latine, et surtout en Roumanie.
Aujourd’hui, ces gens -là sont pour la plupart au chômage et l’Espagne aimerait bien qu’ils rentrent chez eux..Mais voilà , ils ont “fait leur trou” ces travailleurs.Ils se sont intégrés. Surtout les Roumains qui ne veulent pas retourner en Roumanie , d’une part à cause du niveau de vie, d’autre part le fait que leurs enfants ont “pris racine” et qu’ils ont acheté leur logement…On ne peut pas les obliger à partir…
Je crois que la Suisse devrait être plus prudente dans son appel aux travailleurs étrangers…