Ils sont impayables. D’abord ils nient, s’insurgent et accusent, et puis, un beau jour, reconnaissent tout, la bouche en coeur, comme s’il n’y avait rien de plus naturel au monde.
En 2005, ceux qui osaient reprocher aux partisans de la loi sur le partenariat enregistré de faire des promesses qu'ils n'avaient aucune intention de tenir, notamment celle de s'en tenir là et de ne demander ni adoption ni procréation, étaient des trafiquants et des menteurs.
Et quand vint l'heure, 7 ans plus tard, de tomber enfin les masques, on fit répondre aux fâcheux qui avaient encore de la mémoire et dénonçaient la « politique du salami », qu'ils pensaient comme des « vieux » et ne vivaient pas avec leur « temps »; ô argument suprême.
Au mois de décembre dernier, le PDC qui assurait encore, quelque jours avant le vote du Parlement, que « le PACS n’est ni un “mariage bis”, ni une porte ouverte à l’adoption d’enfants. Nous avons fait cette promesse au Peuple. Nous la tiendrons », faisait pencher le Conseil national dans le camp des promesses éteintes en soutenant l'adoption à près de 40%.
Quant au PLR, qui lui aussi avait donné ces garanties à l'époque où il était utile de le faire, on apprenait soudainement qu'il conseillait à présent d'« arrêter avec ce rêve, papa, maman, deux enfants, tout va bien » (Source). Cette culture de la volte-face avait atteint toutes ces formations politiques dont la vocation n'est en somme que de suivre les faiseurs de courants.
Petit à petit l'oiseau avait fait son nid, les promesses d'hier ne servant qu'à fustiger la « mauvaise foi » des opposants, dont l'incapacité de se fier à la parole des lobbys homosexuels avait très certainement pour motif un vieux fond de relent homophobe. Et voilà qu'un beau matin de l'an de grâce 2013, la vérité interdite fait jour: « Faute de grands débats de fond, c'est donc la « tactique du saucisson » qui est appliquée, celle qui vise à corriger les inégalités sur des points de détails. « On peut la critiquer, mais elle reste la seule qui fonctionne actuellement dans notre pays », se défend Alicia Parel. » Alicia Parel, secrétaire générale de l'association homosexuelle Pink Cross (Source).
Le citoyen est désormais autorisé à croire que les lobbys concernés ne s'arrêteront pas à l'adoption de l'enfant du partenaire enregistré et que, même s'ils jurent du contraire, il ne faudra pas les croire.
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“Homo sum, humani nihil a me alienum puto” .. mais comment l’entendez-vous ? En politique et ailleurs il faut et suffit simplement de mentir pour faire de la place aux idées fausses, c’est d’allieurs à cela que l’on reconnaît ces idées-là..