“Libres “, La Main Invisible (1/6) : « Le libéralisme: les principes »

Francis Richard
Resp. Ressources humaines
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Quand on ne caricature pas le libéralisme et quand on donne la parole à des libéraux, on ne leur laisse pas le temps de développer leur argumentation…

Libres est un événement éditorial. Sans précédent.

Grâce à Facebook - Merci à Mark Zuckerberg - une centaine de libéraux, de toutes conditions sociales et de tous âges, ont pris leur plus belle plume pour parler de Liberté.

En moins d'un an, dix mois je crois, un peu plus que pour faire un enfant, les deux initiateurs de ce livre-événement, Stéphane Geyres et Ulrich Genisson ont réussi à le confectionner, en y passant beaucoup de leurs loisirs et de leurs nuits.

Dans cet intervalle de temps ils ont fait appel aux contributeurs, ont collectées les contributions et les ont soumises à un comité de rédaction (Thierry Aschrift, Vincent Benard, Pierre Lemieux, Henri Lepage, Emmanuel Martin, Corentin de Salle, Serge Schweitzer, Pascal Salin, Damien Theillier et... Philippe Lacoude), les ont retournées aux auteurs pour approbation, etc.

Aujourd'hui plusieurs milliers d'exemplaires ont déjà été vendus, en dépit du silence assourdissant des grands médias. Mais ce n'est évidemment pas suffisant. Il faut que des dizaines de milliers d'exemplaires soient vendus, voire des centaines de milliers ou, même, pourquoi pas, des millions.

A défaut des grands médias, c'est donc aux petits média et aux blogs d'en faire la promotion, sans négliger le bouche à oreille et le buzz sur les réseaux sociaux. Plus que jamais ce livre destiné aux Français - dont tout honnête lecteur qui n'est ni libéral ni français peut faire son miel - est nécessaire.

Supporter officiel de cette initiative, parmi une centaine d'autres, j'ai prévu de lui consacrer cette année six articles, correspondant chacun à une partie de cet ouvrage paru le 20 septembre 2012 et disponible sur Internet, dans les bonnes librairies, ou celles qui sont destinées à le devenir, et, bien sûr, à La Main Invisible.

Libre de droits de reproduction, il est vivement recommandé de le citer en long, en large et en travers, la moindre des courtoisies étant cependant de mentionner le nom de l'auteur et le titre de la contribution du passage cité:

« L'unique objet du collectif par cette œuvre est d'encourager chaque lecteur à devenir un homme ou une femme plus libre. »

 

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Libéralisme: les principes (1/6)

 

Le libéralisme est attaqué, mais « jamais un auteur libéral n'est cité » (Charles Anderson, La propagande antilibérale).

Si les auteurs libéraux étaient cités, les Français sauraient ce qu'ont dit Turgot, Cantillon, Sieyès, Say, Constant, Tocqueville, Bastiat, Molinari ou Aron... Or ils l'ignorent superbement.

Au lieu de cela, même:

« La propagande parlera à tort et à travers des « libéraux » ou du « libéralisme » à propos de n'importe quel sujet ou événement économiquement contestables, même et surtout s'ils sont la conséquence directe de l'étatisme et de ses réglementations. » (Charles Anderson, La propagande antilibérale).

Quand on ne caricature pas le libéralisme et quand on donne la parole à des libéraux, on ne leur laisse pas le temps de développer leur argumentation...

Les Français ignorent donc aussi que la famille libérale comprend deux grandes sous-familles, les utilitaristes et les jusnaturalistes:

« Les utilitaristes trouveront à la mécanique du marché libre la vertu de mettre les comportements égoïstes des individus au service de l'amélioration maximales des conditions de vie d'autrui. Les jusnaturalistes soutiendront au contraire que l'organisation économique et sociale libérale s'impose parce qu'elle est juste, que la vertu ne procède pas du capitalisme, mais le capitalisme de la vertu. » (Silvère Tajan, Vertu et capitalisme)

Les jusnaturalistes, comme leur nom l'indique, partent du droit naturel et s'inscrivent dans la logique suivante:

« De ce postulat fondamental qui pose qu'aucun individu n'est en droit de porter atteinte à autrui, ni exercer aucune forme de coercition sur autrui, découle la souveraineté de l'individu sur lui-même. De la souveraineté inaliénable sur soi résulte la pleine propriété du produit de son travail et de son ingéniosité, et la liberté d'échanger sans entrave ni contrainte cette propriété avec tout autre individu. » (Silvère Tajan, Vertu et capitalime)

La liberté pour les jurisnaturalistes n'équivaut pas à faire ce qu'on veut, ni ce qu'on désire:

« Admettre qu'on puisse faire ce qu'on veut, c'est en effet nier la propriété des autres, et donc violer leur liberté [...]. Sauf si l'on définit la liberté comme « le droit de faire ce qu'on désire avec ce qu'on a » (plus exactement: avec ce à quoi on a « naturellement » droit, ce qu'on s'est légitimement approprié, ou ce qui a été légitimement transmis). (Henri Lepage, Libéralisme et propriété privée)

Liberté et propriété sont donc intimement liés. Pour les libéraux, la propriété commence avec la propriété de soi qui implique toutes les autres formes de propriété:

« La propriété de soi - que personne ne peut contester - implique celle de son travail, sinon on est réduit à une situation d'esclave (donc le contraire de la liberté), mais aussi celle des fruits de son travail (pour les mêmes raisons) et, par extension, des ressources naturelles auxquelles on a mêlé son labeur. » (Henri Lepage, Libéralisme et propriété privée)

La liberté implique la responsabilité et la responsabilité suppose la liberté:

« Etre responsable, cela veut dire en effet assumer soi-même les conséquences de ses propres actes. Cela veut dire qu'il ne faut pas imposer aux autres le fardeau de ses erreurs ou de son imprudence. Réciproquement, on ne peut être responsable de ses actes que si on est libre de les commettre ou non. » (Jacques de Guenin, Les fondements moraux du libéralisme)

Pour que les droits naturels de liberté et de propriété puissent s'exercer, encore faut-il qu'il y ait sûreté:

« La loi a pour unique rôle de faire respecter les contrats, par la force si nécessaire, et d'assurer la défense des personnes et des droits de propriétés privés. Elle condamne l'injustice et prescrit la justice. Elle n'a pas pour objet de rendre les hommes vertueux ou sages. Elle n'a pas pour objet de faire le bonheur des gens. » (Damien Theillier, Moralité et tolérance du libéral)

La loi sort malheureusement souvent de nos jours de cet unique rôle de protection des droits naturels:

« Le respect pour ce qui est bien est plus important que le respect de la loi. Lorsque les deux sont en contradiction, le citoyen a le devoir moral d'ignorer la loi et si nécessaire de lui désobéir. » (Alphonse Crespo, La désobéissance civile)

Si le libéral recherche l'égalité devant la loi, il ne recherche pas l'égalité des résultats. Jésus-Christ, Dieu le Fils, ne disait pas autre chose et il était même sévère:

« Dieu nous a fait tous différents, avec plus ou moins de talents, donc inégaux. C'est un scandale pour les envieux et pour les jaloux, mais pas pour Dieu. En effet, à ceux qui auront beaucoup reçu, il leur sera beaucoup demandé [...]. Par contre le serviteur paresseux, qui a enfoui son talent, sans même le faire fructifier à la banque, est jeté dans les ténèbres. » (Didier Maréchal, Jésus, ce libéral)

Les droits naturels se trouvent dans le Décalogue - les dix commandements de Dieu - et, dans la lignée de celui-ci, dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui fait partie de la Constitution de la République française [votre serviteur a souligné les mots importants]:

Article 1

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

Article 2

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.

Aussi tous les braves gens qui s'opposent au libéralisme, mais prétendent défendre les droits de l'homme et du citoyen sur lesquels il repose, sont-ils inconséquents avec eux-mêmes et fourvoient-ils les autres...

Francis Richard

Publication commune avec le blog de Francis Richard

3 commentaires

  1. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Francis Richard fait allusion à la parabole des talents. Laquelle, selon l’acception généralisée, implique qu’à celui auquel il a été donné beaucoup, beaucoup sera demandé! Cette interprétation est fondée sur les traductions du grec évangélique! Marie Balmary, que j’ai plusieurs fois mentionnée, a décortiqué ce grec! Avec pour résultat une autre vision! Et une question! Les traducteurs étaient-ils ignares ou délibérément menteurs? Le riche a donné! A chacun selon ses capacités. Encore que l’on puisse s’interroger! Celui qui n’à reçu qu’un talent n’était pas capable de recevoir! Ce riche est au fond comme Dieu! IL donne sans contrepartie et il fiche le camp! Il ne vient pas toute les cinq minutes vérifier que tout est en ordre. Il ne dit pas qu’il va revenir! Mais quand il revient, les deux qui ont doublé la mise sont fiers de lui monter le fruit de leur sagesse! Regarde ce que j’ai gagné avec les talents que tu m’as donné! Ils ne lui rendent pas son pognon! Dieu qu’on m’en a fait baver avec cette parabole! Mais si il revient je lui dirai! Regarde ce que j’ai fait avec les talents que tu m’as donné! J’ai gagné l’amitié, le respect et l’amour de Jing Jing, de Jarunee, de Sandy, d’Andoo, d’Ahikitho. Ceci dit je réfute catégoriquement la notion de droits! Je n’accorde celui de décréter les nôtres qu’à des extraterrestres. Et encore! Pourquoi les extraterrestres fixeraint dans un code les droits qu’ils voudraient bien nous accorder? Ne faut-il pas s’estraire de la condition humaine pour édicter des droits de l’Homme! Et ainsi consacrer l’inégalité que l’on veut combattre?

  2. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Cher Francis, voici encore un commentaire! Et je n’ai pas terminé la lecture de votre article! Mon commentaire est inspiré par “la main invisible”! Dont, comme tous, j’ai entendu des échos par la Presse. Or elle se présente à nouveau. Dans le livre de Pierre Leconte. “la grande crise monétaire du XXIe siècle a déja commencé” (Jean-cYrille Godefroy). Livre que je relis. Et ou je retrouve une note de ma main, concernant cette main invisible. A savoir que si tout le monde triche cette main est impuissante. J’y lis aussi confirmation de faits à portée d’homme ordinaire. Selon lesquels nul ne peu appréhender le monde dans sa totalité! Et que ce n’est pas la multiplication des règlements qui organiseront ce monde. L’initiative individuelle est toujours la plus adaptée! Ce fait est flagrant dans une grande ville telle que Bangkok! Qui espliqueras comment les aliments arrivent à chaque coin de rue, et chaque jour? Pas le doux monstre de Bruxelles!

  3. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Wow! Bien dit! Une somme! Un monument! J’adhère. J’ai juste une petite remarque à propos de la citation de la parabole des talents! Je ne puis mentionner le livre dans lequel Marie Balamary en parle. Car il est dans un carton en route pour l’Asie. Marie, ayant décortiqué le grec du nouveau testament, montre autre chose! L’homme riche, avant de partir, DONNE à chacun selon sa capacité! Il DONNE, et non confie pour une gestion! Il donne et il part! A son retour, les deux qui ont reçu, s’élancent vers lui fièrement! Il ne lui rendent rien, mais lui montrent ce qu’ils on fait des talents reçus. Le troisième, lui, n’a rien reçu! Victime de ses préjugés il en était incapable! C’est pourquoi Jésus le place où il est: dans les ténèbres! Ce n’est pas une punition mais un acte de bienveillance! Poser l’homme où il est au lieu de mettre de la ouate pour que les béquilles ne blessent as ses aisselles. Mais le bouquin est là! C’est “Abel ou la traversée du désert”. Il y a aussi “La divine origine (Dieu n’a pas créé l’homme)!

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